Les coulisses du cirque Roger Lanzac

"Nous sommes une grande famille"

  • Publié le 28 janvier 2004 à 00:00

Depuis le 13 janvier 2004 , le cirque Roger Lanzac s'est installé à Sainte-Marie . À l'arrière du chapiteau, quelques préfabriqués et une caravane tiennent lieu de logement aux artistes. Non loin des fauves, s'organise la vie de famille des trapézistes, des dompteurs et autres clowns. L'aventure du cirque se vit en même temps que les obligations du quotidien

Lorsque l'on interroge les artistes et les techniciens, le mot qui revient le plus souvent est celui de "famille". Mariages et alliances diverses sont courants entre grandes troupes de cirque. Si l'on en croit Floerin et Adriana, couple de trapézistes roumains, un ménage ne peut durer que si les partenaires appartiennent au même monde. Si tous se comprennent si bien, c'est aussi parce qu'ils ont le cirque dans le sang : il existe de véritables dynasties de familles de cirque aux noms aussi prestigieux que Zavata, Bouglione, Hart... Véritable institution, on entre au cirque comme on entre en religion : "c'est une façon de vivre" assure Antonio Mordon, co-directeur du cirque.

La vie de cirque : un rythme exigeant

La vie de cirque, c'est d'abord d'incessants voyages, un rythme parfois épuisant. "Nous sommes à La Réunion pour deux mois, mais il nous arrive de ne rester qu'un jour sur un site". Depuis son arrivée dans l'île, le réveil du cirque est programmé à 6 heures du matin environ. Les soigneurs s'occupent des animaux. C'est ensuite l'heure de nettoyer le chapiteau, d'installer le matériel des artistes et de mettre en place les stands de ravitaillement pour le personnel et le public. Les jours de spectacles (*) les répétitions ont lieu après le repas de midi.

Un mélange de nationalités

Sous le chapiteau se côtoient plusieurs nationalités: Français, Polonais, Roumains... la vie de cirque c'est aussi l'éloignement de la famille restée au pays. C'est pourquoi les cyber cafés sont pris d'assaut par ces voyageurs peu ordinaires. Heureusement pour ces nomades, l'ambiance est bonne au sein du cirque. "On se parle parfois en anglais, parfois en français, on mange ensemble" souligne Floerin.
Selon Ronny Gan, le clown blanc, il s'agit de trouver le bon recul entre la vie en collectivité et l'intimité. On imagine les inconvénients d'un tel mode de vie, mais qu'en est-il pour les enfants? Alexandre, 10 ans, le fils de Floerin et Adriana, semble être satisfait de ce style de vie. Changer de copains et d'écoles, il connaît. Comme tous les enfants de son âge, il joue aux jeux vidéo et la bête féroce de la famille est un caniche.
Un enfant peut-il faire autre chose que ses parents, s'il est né sous un chapiteau? La réponse d'Antonio Mordon est sans équivoque: "il peut essayer de travailler ailleurs et de devenir sédentaire, mais il reviendra au cirque".
À croire que la vie de chapiteau, c'est un peu la vie de château.

Stéphanie Hoareau

(*) Représentations les mercredi, samedi et dimanche, à 14h30 et 17h30. L'entrée est gratuite pour les moins de 12 ans, à 10 euros en deuxième classe, 20 euros en première classe. Les billets sont en vente une heure avant la représentation. Le cirque s'est installé pour 9 mois à La Réunion.
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