Pour une période de trois semaines

Restrictions sanitaires : on ne mange plus et on ne boit plus au cinéma

  • Publié le 3 janvier 2022 à 02:59
  • Actualisé le 3 janvier 2022 à 06:52

A compter de ce lundi 3 janvier 2022, la consommation de nourriture et de boissons sera interdite dans les salles de cinéma. Cette mesure gouvernementale a pour but de limiter la propagation du virus. Elle risque cependant d'avoir un fort impact économique pour le secteur à La Réunion, car à cette mesure s'ajoute le couvre-feu à 21h qui a débuté ce samedi (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Les bonbons, les glaces, les sodas, les pop-corns, les chocolats... c'est terminé à partir du 3 janvier dans les salles obscures. Lundi 27 décembre, lors de l'allocution du Premier ministre Jean Castex, la mesure a été annoncé : interdiction de boire et de manger dans les salles de cinéma. Elle est appliquée sur la totalité du territoire national pour une durée minimum de trois semaines. Ainsi, on ne pourra plus enlever son masque en regardant un fillm, ce qui a pour but de limiter la propagation du virus et de ses variants dans les salles.

Cette annonce est un nouveau coup dur et provoque l'incompréhension du secteur à La Réunion. "Dans nos salles on a 1,40 mètre de distance entre chaque spectateur et on a l'aération qu'il faut... Alors que les restaurants, eux, restent ouverts. Chez nous, les spectateurs ne pourront plus ni manger ni boire", regrette Frédéric Drotkowsky, directeur général du groupe Investissement commerce cinéma (ICC), et qui gère le Cinépalmes. Il dénonce encore une fois un manque de visibilité avant chaque annonce : "on nous met devant le fait accompli".

- "Une baisse de 25% du chiffre d'affaires" -

Avec les vacances scolaires à La Réunion, les cinémas retrouvaient au fur et à mesure un bon taux de fréquentation : "elle est proche de celle avant Covid", poursuit Frédéric Drotkowsky. C'est l'occasion pour les cinémas de doubler leur chiffre d'affaires aussi bien par la vente de billets que par l'achat de nourriture et de boisson.

L'interdiction de consommer, fixée par le gouvernement, a donc un fort impact économique. "On s'attend à une baisse de 25% du chiffre d'affaires. Il va certainement y avoir un retour au chômage partiel pour des employés. Aucun multiplexe en France n'est rentable sans la confiserie", note le directeur général du groupe ICC.

Pour le moment, il avoue ne pas savoir encore s'il va entièrement fermer la partie consommation. Une décision sera prise dès la mise en place de la mesure. Au-delà de l'impact économique, les stocks sont eux aussi concernés. Comme l'explique Frédéric Drotkowsky, "on a un mois de stock qui ne va pas pouvoir être écoulé, on proposera aux associations qui le veulent des denrées. Mais pour le reste, on va devoir jeter ce qui arrive à date de péremption...".

- Un couvre-feu en plus -

Ce coup de massue pour cette branche du secteur culturel n'est pas le premier. Confinement, couvre-feu, instauration du pass sanitaire ont déjà secoué l'organisation des cinémas. D'après le ministère de la Culture, en France en 2020, le cinéma a perdu 81% de son chiffre d'affaires par rapport à 2019.

Avec l'instauration d'un nouveau couvre-feu de 21h à 5h du matin dès le samedi 1er janvier 2022, l'organisation des complexes de cinémas va être perturbée. "Deux séances du soir sautent avec cette nouvelle restriction. Or les films en soirée sont les séances avec une forte affluence, il y aura donc aussi des conséquences", regrette le directeur de ICC.

La transformation du pass sanitaire en pass vaccinal va également se répercuter pour l'économie du cinéma. "On avait encore des personnes non-vaccinées qui se faisaient tester avant de venir voir un film. La moitié de la population n'aura plus accès à la culture", selon Frédéric Drotkowsky.

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ef/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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