Etude

Haut conseil de la famille : la situation socio-économique ultramarine examinée à la loupe

  • Publié le 29 mars 2022 à 02:59
  • Actualisé le 29 mars 2022 à 10:22

Le 15 mars 2022, le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge a présenté un rapport relatif à la situation des populations dans les départements et régions d'Outre-mer, portant sur les réalités sociales et politiques qui y sont menées, tout en émettant des propositions d'amélioration pour ces territoires. Un volet porte sur l'état des lieux formalisé par ce rapport concernant la situation socio-économique en Outre-mer, et tout particulièrement à La Réunion (Photo rb/www.ipreunion.com)

• Un taux de pauvreté élevé et un niveau de vie sensiblement plus bas qu’en Métropole…

Sans surprise, le rapport confirme que " quelque soit le territoire ultramarin, le niveau de vie de ses habitants est sensiblement plus bas que celui des habitants de la Métropoles " tout en constatant des " situations très constatées ".

C’est bien sûr Mayotte et la Guyane qui sont les territoires les plus lésés avec un niveau de vie médian inférieur respectivement de 85% et de 50% par rapport à la moyenne métropolitaine (22 650 euros). Il est inférieur de près de 20% pour les Antilles et de près de 30% pour La Réunion.

Cela s’illustre notamment dans les indicateurs de seuil de pauvreté. A La Réunion, 42% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national, contre 34% en Guadeloupe, 33% en Martinique, 43% en Guyane et 77% à Mayotte, avec là encore de grandes disparités de niveau de vie au sein de la population des territoires eux-mêmes.

… sur des territoires où le coût de la vie est sensiblement plus élevé

Comme une double peine, le rapport confirme que, outre un niveau de vie plus faible, la population ultramarine doit faire face à un coût de la vie plus élevé qu’en Métropole, ce qui constitue d’ailleurs un sujet de revendication régulier dans les départements ultramarins.

Selon l’étude, le coût de la vie apparaît plus élevé d’environ 12% aux Antilles, et en Guyane, et de 7% à et à Mayotte. Le rapport va même plus loin en termes d’analyse de l’écart de prix en se basant sur deux indices de prix comparatif.

D’une part le coût relatif d’un panier de consommation local acheté en Métropole. Le panier antillais et guyanais couterait 7% de moins s’il était acheté en Métropole, le panier réunionnais 4% de moins. Le panier mahorais serait quant à lui environ 2% plus cher s’il était acheté en métropole.

D’autre part le coût relatif d’un panier de consommation métropolitain qui serait acheté dans un des cinq DROM. Ce panier coûterait 10% de plus à La Réunion et entre 16% et 17% de plus dans les autres territoires.

• La problématique de l’insertion des jeunes

Le rapport note que " la situation des jeunes en matière d’emploi et de formation apparaît particulièrement difficile dans les DROM, ce qui explique qu’une partie importante d’entre eux quitte le territoire dans lequel ils ont passé leur jeunesse pour trouver meilleure fortune ailleurs ".

Parmi les causes de ces difficultés apparaît notamment les difficultés de lectures, jugées " importantes ". A Mayotte, plus de sept jeunes français sur dix sont en difficulté de lecture, 50% en Guyane, 30% aux Antilles et à La Réunion, contre 10% en Métropole.

" De ce fait, et aussi à cause des difficultés pour trouver un emploi, la part des jeunes de 15 à 24 ans ni en emploi ni en formation ni scolarisés est deux fois plus élevés aux Antilles et à La Réunion qu’en Métropole. Ce taux est trois fois plus élevé en Guyane tandis qu’à Mayotte, selon les données INSEE, plus de 60% des jeunes Mahorais de plus de 20 ans ne sont ni en emploi, ni en formation, ni scolarisés, soit une proportion 3,5% supérieure à celle observée en Métropole.

Plus globalement, l’étude confirme que le taux d’emploi sur plus faibles en Outre-mer, " du fait d’un déficit structurel d’activité et d’emplois ". La Martinique a ainsi le taux d’emploi le plus élevé (57% de la population de 15 à 64 ans), devant la Guadeloupe (50%), La Réunion (46%), la Guyane (43%) et Mayotte (34%) alors que la moyenne métropolitaine est à 66%. 

• Une part accrue de logements précaires, surtout à Mayotte

Dans les caractéristiques socio-économiques des Outre-mer, il est inévitablement question de logement précaire. D’abord, de la qualité du bâti où Mayotte se distingue sans grande surprise avec près de 4 logements sur 10 étant particulièrement précaires, construits en tôle pour l’essentiel. En Guyane, près d’un logement sur quatre est une habitation de fortune, une cause traditionnelle ou une construction en bous. Ce chiffre descend à 1 logement sur 10 pour La Réunion.

Concernant la salubrité, " les conditions d’évacuation des eaux usées apparaissent elles aussi particulièrement problématiques : quel que soit le département, moins de la moitié des logements est raccordée à un réseau d’égouts, et dans quatre logements sur dix à Mayotte et un sur dix en Guyane, l’évacuation des eaux usées se fait à même le sol ", peut-on lire. Autre sujet de préoccupation, près de 30% des logements à Mayotte n’ont aucun point d’eau à l’intérieur et seuls 17% disposent de l’eau chaude. La situation est d’autant plus dramatique que plus de la moitié des Mahorais ne disposent pas de WC intérieurs.

www.ipreunion.com/ redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Giovanni PAYET
Giovanni PAYET
2 ans

Depuis plusieurs années, il est relayé dans la presse ces différents constats. L'heure n'est plus au constat mais à l'action. Des solutions sont déjà esquissées par les partenaires sociaux, les entreprises, les associations et les citoyens. Il est temps de les mettre en oeuvre. Il est temps d'agir pour garantir une vie digne et un futur désirable pour toutes les générations de notre île. www.gp2022.re

Marie
Marie
2 ans

Les mêmes mensonges chaque année sur le niveau; c'est lassant. Le panier de consommation locale acheté en métropole' Laissez-moi rire: on y trouve des brèdes, manioc, songe, patate, banane, ananas, mais, sucre.... je serai étonnée. On ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable, c'est vrai que c'est plus facile ensuite de dire que l'écart de prix serait de 4%. Il faudrait comparer strictement identique. C'est quoi cette méthode à la noix. Les dès sont pipés dès le départ.Au fait, c'est quoi ce haut conseil' composé de qui' son objectif. Son étude s'appuie quoi' données l'INSEE,