Insee - Economie et emploi à La Réunion

Le chômage persiste malgré une croissance "remarquable"

  • Publié le 14 mars 2012 à 14:45

A l'occasion de la sortie du n°138 de la revue Economie de La Réunion, l'Insee (institut national de la statistique et des études économiques) a présenté ce mercredi 14 mars 2012 une rétrospective sur 10 ans de la croissance économique en Outre-mer, entre 1999 et 2009. Une croissance qualifiée de "remarquable" pour La Réunion. Toutefois, le PIB (produit intérieur brut) par habitant reste en retard sur l'île par rapport à la moyenne nationale, et malgré une forte création d'emplois, le chômage peine à se rétracter, notamment chez les jeunes. En effet, en 2011, 60% de jeunes actifs étaient au chômage.

Dans les années qui ont précédé la crise, entre 1999 et 2009, l'Insee souligne que l'Outre-mer français en général, excepté la Polynésie française, a connu "une croissance économique remarquable", portée par le secteur marchand. Cette croissance annuelle moyenne par an a été de 2,7% dans les régions ultramarines, contre 1,4% en métropole. La Réunion a d'ailleurs connu la meilleure croissance au cours de ces dix années (+3,9%).

Malgré ce dynamisme, le PIB par habitant des régions ultramarines reste bien en dessous du niveau moyen des régions métropolitaines. A La Réunion, il s'élève à 17 600 euros par habitant, soit 58% du PIB par habitant national.

L'Insee souligne que la consommation, des ménages et des administrations notamment, est le principal moteur de croissance à La Réunion, comme dans les autres régions ultramarines. En revanche, les importations sont bien supérieures aux exportations, qui restent faibles en Outre-mer, excepté en Guyane, qui bénéficie de l'industrie spatiale, et en Nouvelle-Calédonie, qui pratique l'exportation de nickel.

La part de l'investissement des ménages et des entreprises jusqu'en 2008 a également augmenté à La Réunion. Le poids des investissements représente, dans les régions ultramarines, entre 22 et 25% du PIB. Les collectivités ont aussi beaucoup investi, autant dans les infrastructures (route des Tamarins par exemple), que dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'action sociale.

Cependant, entre 2009 et 2010, l'investissement s'est effondré sur l'île, ce qui a eu pour effet de tirer la croissance vers le bas. "C'est un élément qui s'explique par la crise internationale, mais aussi peut-être par le fait que cette période marque l'arrêt des grands chantiers de La Réunion, et la fin de certains dispositifs pour l'outre-mer, comme la loi sur la défiscalisation", indique Valérie Roux, directrice de l'Insee.

L'Insee rapporte également que si les activités tertiaires ont porté la croissance, aussi bien en termes d'emplois que de valeur ajoutée, avec des secteurs dynamiques comme les services aux entreprises, les services à la personne et l'immobilier, d'autres types d'activité n'ont pas progressé au même rythme, à l'image de l'agriculture, l'industrie agroalimentaire, ou l'hôtellerie-restauration.

Par ailleurs, l'Insee a montré que la création d'emploi en Outre-mer avait augmenté de 2,3% par an entre 1998 et 2008, contre 1,1% en métropole. La Réunion est ici le département d'outre-mer le plus dynamique avec une augmentation de 3,1%. Toutefois, les créations d'emploi n'ont pas été suffisantes pour absorber les augmentations de population active et pour faire diminuer le chômage. Dans chaque département d'outre-mer, plus d'un actif sur cinq est au chômage avec un triste record à La Réunion. 29,5% de la population est au chômage, dont 60% de jeunes actifs.

Enfin, l'Insee a également profité de ce point presse pour présenter les résultats de l'enquête "Patrimoine des ménages 2010". On y apprend que 92,5% des ménages réunionnais possèdent du patrimoine. 87% détiennent des produits financiers et 57% ont un bien immobilier, et 13% ont des actifs professionnels. La moitié des ménages possèdent plus de 90 000 euros de patrimoine, avec un écart très important entre les plus bas et les plus hauts patrimoines. Ce patrimoine médian est beaucoup plus faible qu'en métropole où il atteint 150 000 euros.

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3 Commentaires
Fredo
Fredo
13 ans

C'est tout le paradoxe de La Réunion et c'est qui permet aux hommes politiques de se dédouanner en disant "vous voyez que tout ne va pas si mal".

sniff
sniff
13 ans

On ne peut pas tout avoir le boulot ou le panier Lalande

alon
alon
13 ans

Aux armes et caetera