Alimentation

Les tomates coûtent toujours cher (et ça va durer)

  • Publié le 16 avril 2022 à 02:59
  • Actualisé le 16 avril 2022 à 09:04

Depuis plusieurs semaines, le prix du kilo de tomates explose sur les étals des marchés et dans les rayons des supermarchés, variant de 7 à 10 euros le kilo. Et les nouvelles ne sont pas bonnes puisque le prix de cet ingrédient majeur de la cuisine réunionnaise ne va pas baisser tout de suite (Photo rb/www.ipreunion.com)

Passage de cyclones, fortes intempéries sur La Réunion, pluie, vent… Les cultures et le matériel de Jennifer Grandjean, productrice de variétés anciennes de tomates dans les Hauts de Saint-Paul ont été particulièrement impactés.

Pourtant, cette productrice de varités de tomates anciennes a décidé de ne pas augmenter ses prix. "Nous avons fait, avec mon époux, le choix d’un prix unique toute l’année : 7 euros, que nous ayons de la production ou que nous soyons en sous-production, comme en ce moment du fait des maladies ou des insectes."

Sur le marché de gros de Saint-Pierre un autre élément est pris en compte pour le calcul du prix, la météo en l'occurrence. Elle joue un rôle prépondérant dans la hausse des prix. "Les mauvaises conditions météorologiques du début d’année ont provoqué une destruction quasi totale de la production. La replantation a été compliquée avec les pluies quasi incessantes et par la fébrilité des producteurs due notamment à leurt manque de trésorerie" explique Jean-Max Payet, directeur du marché de gros de Saint-Pierre.

Et les prix ne sont pas près de baisser puisque "si la replantation s’est faite en masse il y a une quinzaine de jours, le cycle de la tomate est de trois mois environ pour une récolte optimale" note la direction du marché de gros.

- Un prix multiplié par trois -

Les volumes de tomates apportés sur le marché local sont donc divisés par trois explique la Préfecture de La Réunion. "Les cyclones Batsirai (3-4 février 2022) et Emnati (20 février 2022) ont sévèrement touché l’appareil productif agricole réunionnais et notamment les productions maraîchères. Ils ont entrainé des conséquences sur l’approvisionnement en produits frais du marché local. Selon les cultures, la longueur de leur cycle et leur mode de production, les effets sont plus ou moins marqués et durables. Dans ce contexte, la production des tomates a été fortement impactée, qu’elles soient cultivées sous serre ou en plein champ. Ainsi, les volumes de tomates apportés sur le marché de gros local ont été divisés par trois depuis le cyclone Batsirai, entrainant un prix à la production et donc un prix à la consommation multiplié par trois."

- Des matières premières plus chères -

En plus d’une météo défavorable, s’ajoute le coût des matières premières tels que les engrais ou le matériel de serre, vitaux pour la culture sous abri et du matériel de production. "Cela commence à être tendu pour les agriculteurs, les petites exploitations en souffrent souvent plus car elles ont moins de trésorerie", souligne Jennifer Grandjean.

"Nous ne bénéficions d'aucune aide, ni en cas de catastrophes naturelles ni en cas d'attaques phytosanitaire , aucune aide à la production... d'où le prix élevé. Notre production est régulièrement impactée et donc nos ventes et ressources. Nous avons appris à vivre avec" ajoute-t-elle.

Néanmoins, "vu le contexte économique mondial et l'impact à La Réunion qui donne lieu à des augmentations de toutes les matières premières de production importées comme les engrais (une hausse de 100% à 150 %), y compris le matériel, nous pourrions être amenés à envisager un arrêt momentané de la culture de tomates. Plusieurs de nos collègues pensent comme nous" indique-t-elle encore.

À La Réunion, la tomate arrive en tête des fruits produits localement, environ 16.000 tonnes sont produites par an. Le pic de production étant en octobre, novembre et décembre.

À savoir que, "dans le département, lorsque les tomates sont en pleine production, le prix moyen du kilo au consommateur est de 1,30 euros pour presque 2 euros en métropole", indique le directeur du marché de gros de Saint-Pierre.

ma.m/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Romuald
Romuald
2 ans

Si c'est ça l' "autonomie alimentaire" ....

Justine
Justine
2 ans

Déjà à 7 euros le kilo, c'est pour les riches. Changeons nos habitudes, n'achetons qu'en dessous de 4 euros le kilo. Le plaisir de les manger sera plus grand après trois mois sans... :-)

titi45
titi45
2 ans

Nana ' en boîte alors arete avec le' frais