Ce dimanche 14 mars 2010, les 550 826 électrices et électeurs de La Réunion sont appelés à se rendre dans l'un des 733 bureaux de votes de l'île. Ils auront à choisir entre l'une des 12 listes en compétition. Au total ce sont 564 candidates et candidats qui briguent l'un des 45 sièges de la pyramide inversée, siège du conseil régional. Conséquence de la réforme des collectivités territoriales, les conseillers régionaux seront élus pour 4 ans et non plus pour 6 ans. Le scrutin a lieu au suffrage universel direct à deux tours. Mode d'emploi
Si dimanche soir l'une des 12 listes obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, elle remportera 25 % des sièges. Les autres sont attribués à la proportionnelle entre les listes ayant atteint le seuil des 5 %. Compte tenu de la multiplicité des listes, cette hypothèse semble peu probable.Un second tour devrait donc être nécessaire. Il aura lieu le dimanche 21 mars. Toutes les listes ayant obtenu au moins 10 % des voix pourront de nouveau se présenter devant les électeurs. Elles peuvent le faire dans la même composition qu'au premier tour. Elles peuvent aussi fusionner entre elles et composer une nouvelle liste. Seules seront autorisées à fusionner les listes ayant rassemblé plus de 5 % des suffrages au premier tour.
Au second tour, la liste arrivée en tête obtient 25 % des sièges. Les autres sont répartis, à la proportionnelle, entre toutes les listes ayant rassemblé plus de 5 % de voix.
Pour expliquer concrètement le mode de répartition des sièges, le site www.rageap.fr propose un cas fictif. Supposons que 5 listes, A, B, C, D et E, soient en lice au second tour, qu'il y ait 100 sièges à pourvoir et qu'il y ait eu 1 000 000 suffrages exprimés.
Les résultats sont les suivants :
A : 400 000 voix (40 %)
B : 50 000 voix (5 %)
C : 200 000 voix (20 %)
D : 300 000 voix (30 %)
E : 50 000 voix (5 %)
Arrivée en tête, la liste A obtient la prime majoritaire de 25 % des sièges ce qui représente 25 sièges dans l'exemple de www.rageap.fr.
Le reste des sièges est réparti à la proportionnelle basée sur un coefficient électoral. Pour calculer ce dernier il faut diviser le total des voix obtenues de toutes les listes par le nombre de sièges restant à pourvoir. À savoir 1 000 000 (voix) divisé par 75 (sièges) = 13 333. Ce chiffre représente le coefficient électoral. Toutes les 13 333 voix, une liste obtiendra un siège.
Pour connaître le nombre de sièges de chaque liste, il faut ensuite diviser le nombre de voix de chacune d'elle par ce coefficient. " Si le nombre obtenu n'est pas un entier, on arrondit à l'entier inférieur le plus proche. Les décimales ainsi écartées sont réutilisées ensuite lors de la répartition à la plus forte moyenne " indique www.rageap.fr (voir plus bas).
Selon ce calcul :
* la liste A a obtenu 400 000 voix divisées par 13 333 (coefficient électoral) = 30.01 soit 30 sièges,
* la liste B a obtenu 50 000 voix divisées par 13 333 (coefficient électoral) = 3.75 soit 3 sièges,
* la liste C a obtenu 200 000 voix divisées par 13 333 (coefficient électoral) = 15.01 soit 15 sièges,
* la liste D a obtenu 300 000 voix divisées par 13 333 (coefficient électoral) = 22.50 soit 22 sièges,
* la liste E a obtenu 50 000 voix divisées par 3 333 (coefficient électoral) = 3.75 soit 3 sièges.
72 sièges sont ainsi attribués sur les 75 restants après la prime majoritaire. Les 3 derniers sièges sont attribués selon la règle de la "plus forte moyenne". Les listes B (0,75), D (0,50) et E (0,75) se voient donc créditer d'un siège supplémentaire.
www.rageap.fr termine sa démonstration en indiquant : la répartition définitive des sièges est donc la suivante :
A : 30 + 25 de prime majoritaire = 55 sièges,
B : 3 +1 = 4 sièges
C : 15 sièges
D : 22+1 = 23 sièges
E : 3 +1 = 4 sièges
Enfin, les conseillers régionaux élisent à leur tour un président de région une semaine après le second tour.
Rappelons que les compétences du conseil régional portent sur l'enseignement, l'aménagement du territoire, les transports, l'économie, la formation professionnelle, la culture et le sport.
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