7ème congrès du parti communiste réunionnais

Le PCR veut "une nouvelle gouvernance"

  • Publié le 5 décembre 2010 à 15:00

Le parti communiste réunionnais (PCR) veut que les Réunionnais "réfléchissent ensemble" à la mise en place d'une "nouvelle gouvernance" pour favoriser un "nouveau modèle de développement de La Réunion". C'est l'axe central de la résolution votée ce dimanche 5 décembre 2010 à Saint-Louis par les 600 participants du 7ème congrès de ce parti. Sans grande surprise, Élie Hoarau a, par ailleurs, été réélu secrétaire général du mouvement politique. Les congressistes ont aussi procédé au renouvellement de son comité central. "21 des 80 membres de ce comité central ont moins de 40 ans" a souligné Paul Vergès, fondateur du PCR en 1959.

"La Réunion vit une crise structurelle profonde. Cette situation va encore s'aggraver. Pour y faire face toutes les recettes utilisées depuis la départementalisation en 1946 seront inopérantes" a insisté Paul Vergès dans un discours d'une heure prononcé en fin de congrès. "Il faut être lucide, il serait illusoire de croire que les solutions trouvées il y a 50 ans pourront encore faire effet" ajoutait-il en substance.

Rappelant que son parti "a combattu pour obtenir la départementalisation et ensuite l'égalité du SMIC et des prestations sociales", le dirigeant communiste remarquait, "la situation est autre aujourd'hui. la crise ne touche plus que les couches les plus pauvres, elle frappe tous les secteurs". Il citait les groupes Caillé et Fouque, fleurons de l'industrie automobile locale, actuellement en proie à de sérieuses difficultés financières. Il soulignait qu'à cet état de fait s'ajoutent un manque de logements "30 000 demandes d'attribution ont en instance" et un chômage galopant, "avec plus de 110 000 demandeurs d'emploi". L'occasion pour Paul Vergès de fustiger la nouvelle majorité régionale qui a "précipité le BTP dans la crise" a donnant un coup d'arrêt aux grands chantiers "celui du tram train notamment".

L'ensemble de ces raisons faisait dire à Paul Vergès, "la crise que nous vivons est irréversible en plus d'être structurelle. Le statut de départementalisation - assimilation ne permettra d'y mettre un terme. Il faut réfléchir tous ensemble à de nouvelles solutions pour le développement de La Réunion". Dans la courte intervention qu'il a prononcé avant Paul Vergès, Élie Hoarau avait indiqué "nous communistes sommes prêts à apporter notre contribution à la recherche d'un nouveau modèle de gouvernance". Il avait précisé "cette recherche devra se faire en concertation" avec d'autres forces et mouvements politiques.

Ce nouveau modèle, le PCR ne le trouve pas dans la réforme des collectivités territoriales telle que décidée par Nicolas Sarkozy. On le sait, une collectivité unique devrait prendre le relais du conseil régional et du conseil général dès 2014. Elle devrait être composée de 48 membres alors que les deux assemblées actuelles compte un total de 94 élus. "Cette réduction ajouté au fait que les missions et les compétences de la nouvelle collectivité ne sont pas clairement définies devaient déboucher sur une pagaille et une bureaucratie on ne peut plus dommageable pour La Réunion" ont commenté des congressistes.

Mais avant l'échéance de 2014, il y aura celle des cantonales en 2011 e de la présidentielle en 2012. "Notre congrès ouvre la voie pour élargir nos alliances et nos partenariats dans le respect de chacun. C'est ensemble que nous partirons à la conquête de l'opinion réunionnaise en vue des prochaines échéances électorales" disait Élie Hoarau. Il ajoutait que des contacts avaient déjà été pris "à La Réunion et en métropole" avec des partenaires potentiels

Quasiment tous les dirigeants et élus communistes ont assisté au deux derniers jours du congrès. Tel était notamment le cas d'Éric Fruteau, maire de Saint-André. Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul présenté samedi, a été excusée pour ce dimanche (voir article par ailleurs). Peut être la preuve que les divergences dont parlait le secrétaire général du PCR ce vendredi ont été aplanies. "Je félicite tous les camarades pour la bonne tenue des débats. Chacun y a mis en sien et nous avons avancé" a commenté Élie Hoarau. Paul Vergès a été plus incisif: "certains communistes ont parfois réponse à tout. Comme ils sont communistes j'éprouve envers eux de la solidarité mais surtout une profonde pitié. Il faut être humble et se souvenir que quelle que soit la force avec laquelle nous combattons, elle n'égalera pas celle de nos ancêtres qui sont morts pour que nous soyons libres aujourd'hui

Le congrès s'est terminé aux accents de "l'Internationale".

Mahdia Benhamla pour
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