Le 2 mai 2012, lors du débat de l'entre-deux-tours face à Nicolas Sarkozy, François Hollande lançait sa désormais célèbre anaphore "Moi, président de la République...", suivie de quinze engagements plus ou moins tenus. Deux ans jour pour jour après son investiture à l'Élysée, nous avons imaginé une version actualisée par François Hollande lui-même, en forme de petit bilan non exhaustif...
Moi, président de la République, j’ai oublié que le changement c’était maintenant. Mais bien malin qui pourra me dire quand c’est exactement maintenant.
Moi, président de la République, je n’ai pas inversé la courbe du chômage. Je ne l’ai pas non plus retournée, renversée, basculée, pliée, tordue, ni même limée, adoucie ou ralentie. Mais j’ai redressé ma cravate.
Moi, président de la République, les ennemis de mes ennemis sont devenus mes amis tout comme les amis de mes ennemis. Comme je n’ai pas tout compris à cette phrase, la finance qui était mon ennemie s’est retrouvée mon amie.
Moi, président de la République, j’ai fait voter le mariage pour tous. Mais j’ai aussi précipité un peu plus le divorce entre le parti socialiste et le peuple de gauche.
Moi, président de la République, j’ai fait croire que j’étais devenu social-démocrate. Alors que je l’ai toujours été.
Moi, président de la République, j’ai entendu le message des électeurs lors des dernières municipales et j’ai changé tous mes ministres. Pour remettre les mêmes et faire entrer mon ex-compagne au gouvernement.
Moi, président de la République, je n’ai pas trouvé de puzzle digne de ce nom dans les tiroirs de l’Élysée. Je me suis rabattu sur la carte des régions et des départements.
Moi, président de la République, j’ai engagé les forces armées au Mali avec réussite et suis devenu très populaire en Afrique. Malheureusement je ne suis pas le président de l’Afrique mais de la France.
Moi, président de la République, j’ai reçu 17 825 appels de l’UMP et du Front national pour me demander de virer Christiane Taubira.
Moi, président de la République, j’ai été aveuglé par les chaussures d’Aquilino Morel. Du coup j’ai cru Jérôme Cahuzac quand il m’a dit les yeux dans les yeux qu’il n’avait jamais eu de compte en Suisse.
Moi, président de la République, j’ai dopé les ventes de Closer avec un simple scooter.
Moi, président de la République, j’ai fait de Jean-Marc Ayrault le meilleur Premier ministre de la Vème République. Ah non.
Moi, président de la République, j’ai une vision pour la France. C’est elle qui n’en a pas pour moi.
Moi, président de la République, j’ai vu ma cote de popularité atteindre 18 % et je mets au défi le suivant de réaliser le même score.
Moi, président de la République, il existe désormais une page Wikipédia sur "Moi, président de la République". Comme quoi j’ai déjà laissé une trace dans l’histoire...
Guilhem George pour www.ipreunion.com
celui-ci est pas mal non plus : http://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-richard/l-anaphore-de-francois-hollande-version-2014-02-05-2014-1818383_54.php
Oooooputain il a osé
Tout cela est tellement vrai. Moi, électeur, je n'ai pas voté Hollande. Moi, électeur, je n'ai jamais soutenu le parti Rose. Moi, électeur, je ne suis pas responsable de ce gâchis national. Et vous ?