Prison

L'Observatoire des prisons accuse la justice de détenir "illégalement" deux mineures à Domenjod

  • Publié le 27 septembre 2024 à 18:22

Dans un communiqué publié ce jeudi 26 septembre 2024, la section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) affirme que "deux adolescentes (sont) détenues illégalement à la prison de Saint-Denis de La Réunion". Les deux jeunes filles âgées de 17 et 16 ans sont incarcérées dans le quartier des femmes adultes du centre pénitentiaire de Domenjod. Ce qui, selon l'OIP, est illégal puisque les mineures doivent être "détenues séparément des adultes". Interrogé par Imaz Press, Vincent Pardoux de FO pénitentiaire note que les deux mineures sont effectivement détenues dans le quartier des adultes "car il n'existe pas de quartier mineures filles à La Réunion". Il réfute toutefois toute accusation de "détention illégale", puisque "les deux mineures ont été placées en centre pénitentiaire par une décision de justice" (Photo rb/www.imazpress.com)

"Cela fait près de six mois que Déhya, 17 ans, est en détention provisoire au centre pénitentiaire de Saint-Denis de La Réunion, un établissement qui n’est pourtant pas prévu pour accueillir des mineures. Affectée au quartier femmes, tout comme une autre adolescente, elle s’y retrouve d’autant plus isolée qu’elle ne reçoit aucune visite (sa famille est dans l'Hexagone – ndlr)" s'insurge l'Observatoire international des prisons.

"Pour éviter tout contact avec les majeures, les adolescentes n’ont aucune activité en commun avec elles, et chacune de leurs sorties de cellule entraîne le blocage de tous les quartiers qu’elles traversent" dit encore l'OIP.

"Les deux mineures n'ont aucun contact avec les détenues adultes. C'est compliqué à organiser par le personnel pénitentiaire. Il faut faire en sorte qu'elles ne croisent pas d'adultes quand elles sortent ou entre en cellule", confirme Vincent Pardoux.

- "Elles ne sont pas brimées" -

Il affirme ensuite "elles sortent ensemble en promenade. Elles ont tout ce qu'elles doivent avoir dans le cadre de leur détention. Elles ne sont pas brimées du fait qu'elles soient dans le quartier des adultes".

Ce n'est pas l'avis de l'OIP, "les quelques activités collectives qui leur sont proposées se limitent à elles seules, alors que les unités pour mineurs doivent normalement privilégier les temps collectifs regroupant les personnes en fonction de leur personnalité" note la structure.

Interrogée par l'OIP lors de sa visite au centre pénitentiaire de Domenjod, Déhya a souligné cet état de fait. "On faisait du théâtre une fois par semaine, mais (l'autre mineure – ndlr) ne (veux) plus en faire, donc l’activité est supprimée. Je suis pénalisée à cause de (ses) choix" dit-elle.

La direction de l’établissement précise dans un courrier à l’Observatoire international des prisons que Déhya a accès à deux séances de sport par mois "soit bien moins que les adolescents détenus au quartier mineurs hommes" commente l'OIP.

Et d’après Déhya, "ce ne sont pas deux séances, mais une seule par mois". La plupart des autres activités ont commencé après plusieurs mois d’incarcération. L’accès à la bibliothèque, par exemple, n’est possible que depuis juillet, d’après le courrier de la direction.

Selon l'OIP, les deux mineures ont l’interdiction d'entreposer dans leurs cellules des produits frais pour leurs repas. "Tu n’y as pas accès parce que tu es mineure, c’est comme ça", aurait-on répondu à Déhya" indique l'observatoire.

"Contrairement à ce qui est écrit dans les deux mineures ont le droit de conserver de la nourriture fraîche dans leur cellule. Dans toutes les cellules de manière générale, il y a des frigos" lance Vincent Pardoux.

- 51 détenues pour 28 places -

À ce stade il n'est pas prévu que les deux mineurs soient transférées vers un centre pénitentiaire de l'Hexagone équipé d'un quartier dédié aux détenues de leur âge.

"Une mineure de 14 ans a récemment été transférée en France hexagonale car les mineures de moins de 16 ans ne peuvent pas rester incarcérées plus d'un an dans le département" note le syndicaliste.

"Dans les cas des deux autres mineures en cause, elles ont plus de 16 ans, elles resteront à La Réunion dans ce quartier" ajoute-t-il.

Le quartier femmes Domenjod est le plus surpeuplé d’Outre-mer, et le quatrième au niveau national. "Le quartier pour femmes est effectivement surpeuplé  à 175%. Nous avons 51 détenues pour 28 places" déplore Vincent Pardoux.

Contactée par l'AFP, la Chancellerie n'a pas répondu dans l'immédiat.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Iejejikpdh
Iejejikpdh
6 mois

La justice laxiste va laisser les politiques et grands patrons piller notre pays. Tandis qu'es autres en subiront les.consequences.

Moine
Moine
6 mois

Zot la rode zot place en prison en faisant n importe quoi, maintenant assume quelque soit l âge.

HULK
HULK
6 mois

Pour quels motifs? Soyez complet dans votre reportage svp.

Llevain
Llevain
6 mois

La justice laxiste va-t- elle encore relâcher des délinquants ?