"Ça a été vraiment une super belle aventure", a confié l'artiste Abraham Poincheval après avoir rampé hors du goulot de la bouteille géante dans laquelle il s'est enfermé dix jours, près du Stade de France, où la température a frôlé les 50 degrés.
Après avoir encore dialogué avec des passants via un long tuyau noir, l’artiste qui avait élu domicile le 25 juillet dans une bouteille en PVC de six mètres par deux, amarrée le long du Canal de l’Ourcq à Saint-Denis, a été ramené à quai. "Il fait frais ici", a déclaré l’artiste, fatigué et ému, sous les applaudissements.
À ses côtés, son père sculpteur lui a remis la « médaille de l’immobilisme, sport le plus difficile », alors que se tiennent à quelques centaines de mètres les épreuves d’athlétisme des Jeux olympiques.
Une petite éolienne et des capteurs solaires ont permis au performeur de fabriquer un peu d’électricité pour l’éclairage et la ventilation. Nourriture lyophilisée et toilettes sèches ont fait le reste.
"Ça a été vraiment une super belle aventure", a confié l'artiste Abraham Poincheval après avoir rampé hors du goulot de la bouteille géante dans laquelle il s'est enfermé dix jours, près du Stade de France #AFPTV pic.twitter.com/aUhpfDEViv
— Agence France-Presse (@afpfr) August 5, 2024
- Sous l’oeil du public et comme en plein désert -
"Quand on commence une pièce, on ne sait jamais où l’on va. C’est toujours une sorte de jeu que je mets en place […]. Là, ça a été vraiment une super belle aventure", a reconnu l’artiste de 52 ans.
La veille de sa sortie, sa batterie est tombée en panne, stoppant net le système d'aération et d'alimentation en eau. "C'est comme si la bouteille me disait ‘il faut que tu sortes’", a-t-il plaisanté.
La performance, intitulée sobrement "La Bouteille", était organisée dans le cadre d'un appel à projets de l'établissement public territorial Plaine-Commune pour permettre au public de se réapproprier le canal.
"Il y a plein d'histoires de bouteilles à la mer, écologiquement par exemple, les premières façons de comprendre les flux marins, ça a été de mettre des bouteilles à la mer et de voir où elles arrivaient (...) et j'ai trouvé cette idée assez belle", a commenté l'artiste, invitant chacun à "inventer le message" de sa performance.
"Quand on commence une pièce, on ne sait jamais où l'on va. C'est toujours une sorte de jeu que je mets en place (...). Là, ça a été vraiment une super belle aventure", a reconnu l'artiste de 52 ans. Il se souviendra autant "de la beauté des ciels orageux" que "des centaines d'interactions avec le public", ce dernier pouvant communiquer avec lui à travers un tuyau.
AFP