Épidémie

Variole du singe : la RDC espère recevoir les premières doses de vaccins la semaine prochaine

  • Publié le 20 août 2024 à 08:56
  • Actualisé le 20 août 2024 à 11:02

La République démocratique du Congo (RDC) espère recevoir les premières doses de vaccins contre l’épidémie de mpox (variole du singe) la semaine prochaine, dans ce pays où la maladie a déjà fait au moins 570 morts, a déclaré lundi le ministre de la Santé.

"Nous parlons d'une urgence continentale", a déclaré le ministre de la santé Samuel-Roger Kamba lors d'une conférence de presse. Pays le plus touché, la RDC a enregistré 16.700 cas "avec un peu plus de 570 personnes décédées" depuis le début de l'année, a-t-il précisé.

"Nous avons deux pays essentiellement qui nous ont promis des vaccins. Le premier pays, c'est le Japon. Et le deuxième pays, ce sont les États-Unis d'Amérique", a-t-il ajouté.

Les États-Unis ont promis 50.000 doses, tandis que le "Japon a signé ce matin (lundi) avec les autorités pour 3,5 millions de doses, uniquement pour les enfants", a expliqué un responsable de la cellule de riposte sous couvert d'anonymat.

Pays d'environ cent millions d'habitants, la RDC "compte vacciner 4 millions de personnes dont 3,5 millions d'enfants", a ajouté cette source.

"J'espère que la semaine prochaine, on pourrait déjà voir arriver les vaccins (...) Notre plan stratégique de réponse à la vaccination est déjà prêt, nous attendons juste que les vaccins arrivent", a insisté le ministre.

La maladie "touche de plus en plus de jeunes. Et on a beaucoup d'enfants de moins de quinze ans qui sont touchés", a-t-il dit.

L'épidémie est caractérisée par un virus plus contagieux et dangereux, avec un taux de mortalité estimé à 3,6%. La recrudescence du mpox en RDC, qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a poussé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher mercredi son plus haut degré d'alerte au niveau international.

L'OMS a déclaré l'épidémie "urgence de santé publique de portée internationale", sa catégorie d'alerte la plus élevée. Lundi, elle a publié des lignes directrices actualisées sur la lutte contre la flambée, notamment par "l'adaptation souple des stratégies et des plans de vaccination aux zones concernées".

Elle a appelé les pays à "intensifier leurs efforts pour enquêter de manière approfondie sur les cas et les flambées de variole" afin de comprendre sa transmission et d'empêcher sa propagation "aux membres de la famille et aux communautés".

L'OMS ajoute que les pays doivent être prêts à fournir de la nourriture et d'autres formes de soutien aux patients atteints de variole "y compris, si cela est justifié et possible, l'isolement dans des centres de soins".

L'OMS a déclaré qu'il fallait renforcer la "collaboration transfrontalière" pour surveiller et traiter les cas suspects "sans recourir à des restrictions générales sur les voyages et le commerce qui auraient un impact inutile sur les économies".

La RDC est le foyer et l’épicentre de l’épidémie actuelle dont la propagation d'une souche plus dangereuse du virus suscite une inquiétude croissante en Afrique et au-delà.

En dehors d'Afrique, les cas de mpox ont été diagnostiqués en Suède, au Pakistan et aux Philippines.

Anciennement appelé variole du singe, le virus a été découvert en 1958 au Danemark, chez des singes élevés pour la recherche. Puis en 1970 pour la première fois chez l'homme dans l'actuelle RDC (ex-Zaïre).

Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais se transmet aussi via un contact physique étroit. La maladie provoque de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées.

"Ne consommez pas la viande d'animaux morts, ne touchez pas aux animaux malades, parce que c'est aussi une façon de se contaminer", a lancé le ministre Kamba.

AFP

 

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LUTTE OUVRIERE
LUTTE OUVRIERE
9 mois

MPOX : LE CAPITALISME PROPAGE L'EPIDEMIE

L’OMS a déclaré l’épidémie de Mpox « urgence sanitaire mondiale » mercredi 14 août, alors que le variant actuel circule depuis presque un an en République démocratique du Congo et a déjà fait officiellement 548 morts dont de nombreux enfants.

Un cas de Mpox, aussi appelée variole du singe, détecté en Suède jeudi 15 août a confirmé la possibilité d’une extension aux pays riches. En RDC, la maladie a été repérée en 1970 et, depuis, elle a fait en Afrique des victimes trop pauvres pour intéresser les laboratoires.

La propagation du variant actuel a, elle, été favorisée par la guerre qui ravage la RDC depuis 24 ans, car les habitants de cette région du Kivu, obligés de se réfugier dans la forêt pour échapper aux milices, de s’entasser dans des camps de réfugiés, se sont retrouvés davantage exposés. La maladie s’est étendue à douze autres pays africains.

En 2022, la menace de contaminations dans les pays riches et la perspective des profits avaient déjà poussé le laboratoire Bavarian Nordic à produire un vaccin. Les pays riches en ont acheté de grandes quantités.

Mais il n’y a aujourd’hui toujours que 200 000 doses disponibles en Afrique, loin des 10 millions nécessaires, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies. Le groupe Bavarian, dont le cours en Bourse a grimpé de 40 % ces derniers jours, assure être capable d’en produire 10 millions d’ici 2025. Elles sont à vendre mais les pays les plus touchés n’ont pas les moyens d’en acheter, réduits à faire appel à des dons.

Le gouvernement américain a annoncé l’envoi de 50 000 doses de vaccins, la Commission européenne 215 000, mais on est loin du compte. Gabriel Attal a lui aussi promis des livraisons gratuites de vaccins, ajoutant avec un cynisme révélateur, que la priorité sanitaire était de « contenir le foyer épidémique en Afrique ».

En maintenant une grande partie de la planète dans le sous-développement, le système capitaliste empêche de lutter efficacement contre les épidémies qui, elles, ne connaissent pas de frontières.