Espèces disparues

Après avoir "ressuscité" un loup géant, une entreprise américaine veut faire renaître le dodo

  • Publié le 9 avril 2025 à 15:02
  • Actualisé le 9 avril 2025 à 15:12

L’entreprise américaine Colossal Biosciences affirme avoir franchi un cap inédit en recréant une version génétiquement modifiée d’un loup disparu depuis 10.000 ans. Une prouesse technique qui alimente autant les espoirs de "désextinction" que les critiques, alors que le projet de ramener un jour le dodo revient sur le devant de la scène. (Photo : Colossal Biosciences)

Romulus, Remus et Khaleesi. C'est ainsi que se prénomment les trois louveteaux nés à l’automne dernier au Texas.

Selon Colossal Biosciences, à l'origine de leur création, ces petits canidés représenteraient la première tentative réussie de "désextinction" d’une espèce disparue.

L’entreprise affirme avoir recréé des traits du canis dirus, un loup géant disparu depuis plus de 10.000 ans, à partir de fragments d’ADN retrouvés sur des fossiles.

En pratique, le résultat repose sur une vingtaine de modifications génétiques appliquées à des embryons de loup gris, son plus proche parent vivant.

Les bébés loups devrait très vite grandir pour atteindre... 1,60m. Malgré cela, d'un point de vue scientifique, leur lien avec l’espèce de loup géant éteinte reste limité.

Ils ne portent qu’une infime partie du patrimoine génétique du loup sinistre et ne peuvent être considérés comme de véritables résurrections, selon plusieurs experts. 

- Une performance technique mais un débat scientifique - 

Colossal a séquencé l’ADN de fossiles anciens, utilisé des ciseaux moléculaires (Crispr) pour insérer certains gènes dans des embryons de chien, et obtenu trois naissances viables. 

L’entreprise a salué cette étape comme un tournant pour la science et la conservation, avec le soutien d’investisseurs prestigieux comme George R.R. Martin, le romancier à l'origine de Game Of Thrones ou le réalisateur Peter Jackson. 

Mais la communauté scientifique reste prudente. Des chercheurs rappellent que ces canidés ne représentent pas une espèce disparue revenue à la vie, mais plutôt des OGM aux caractéristiques anciennes sélectionnées.

La modification d’une vingtaine de gènes sur les 19.000 que compte un génome canin ne suffit pas à parler de désextinction. 

- Le dodo, une chimère encore lointaine - 

Malgré les critiques, Colossal Biosciences poursuit ses ambitions. L’entreprise travaille aussi sur d’autres espèces emblématiques disparues, comme le thylacine (ou tigre de Tasmanie), le mammouth laineux, ou encore le dodo, oiseau disparu au XVIIe siècle et devenu symbole des extinctions dues à l’activité humaine. 

Le retour du dodo reste pour l’instant au stade de l’objectif lointain. L’écart génétique avec les espèces actuelles est important, et les obstacles techniques considérables. 

Recréer une lignée viable nécessiterait bien plus que quelques modifications ciblées : il faudrait non seulement restituer le patrimoine génétique complet, mais aussi recréer un environnement favorable à sa survie. 

- Entre fascination et inquiétude - 

Les expérimentations de Colossal fascinent autant qu’elles interrogent. Elles soulèvent des enjeux éthiques et écologiques majeurs : quelle place pour ces créatures génétiquement modifiées ? Quelles conséquences pour les écosystèmes ?

Certains craignent que ces expérimentations affaiblissent les efforts de protection des espèces vivantes et détournent l’attention des menaces bien réelles comme le changement climatique, la déforestation ou la pollution.

Mais à l’heure où science et fiction s’entremêlent de plus en plus, la renaissance du dodo n’apparaît plus totalement inconcevable. 

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
vive le pognon et mort à la vie
vive le pognon et mort à la vie
2 semaines

on compte sur les humains qui vont consommer ce "chien" 2.0 et l'afficher aussi bien qu'ils consomment déjà du chien non viable mais racé type bulldog français asthmatique ou berger allemand cassé du cul à 5 ans. L'humain est un bon consommateur mais pas une brave bête.