États-Unis

Biden dans le Michigan, épicentre de la colère des Américains d'origine arabe

  • Publié le 2 février 2024 à 00:40
  • Actualisé le 2 février 2024 à 05:11

Joe Biden est arrivé jeudi dans le Michigan, un Etat du Nord des Etats-Unis crucial sur le plan électoral, qui est aussi l'épicentre de la colère des Américains d'origine arabe contre la politique pro-israélienne du président démocrate.

Ce déplacement, à visée purement électoral, est entouré d'un niveau de confidentialité particulièrement important.

Le démocrate de 81 ans doit désormais composer, lors de toutes ses apparitions publiques ou presque, avec des manifestations en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza.

Joe Biden, qui a annoncé peu avant son départ de rares sanctions contre des colons israéliens, a commencé sa tournée par une rencontre dans un restaurant avec la communauté afro-américaine, un autre électorat clé dans sa quête d'un second mandat.

Il doit aussi rencontrer dans la région de Detroit des membres du grand syndicat automobile UAW, qui vient d'appeler à voter pour lui.

Le Michigan, Etat industriel de la région des Grands lacs, est ce que l'on appelle un "swing state", susceptible de pencher soit pour le président américain soit pour son grand rival Donald Trump, favori de la primaire républicaine, lors de l'élection de novembre.

- "Intolérables" -

Joe Biden s'y était imposé, de peu, face à l'ancien président en 2020.

Mais il lui faudra composer cette fois avec la colère des Américains d'origine arabe, particulièrement nombreux dans le Michigan.

Cet électorat accuse le président de sacrifier les civils de Gaza, en proie à une très grave crise humanitaire, au nom du soutien à Israël.

La visite du président coïncide avec l'annonce jeudi de rares sanctions financières visant des colons israéliens extrémistes accusés de violences à l'encontre de Palestiniens en Cisjordanie occupée.

Joe Biden a estimé, dans un décret, que "la situation en Cisjordanie, en particulier les niveaux élevés de violence des colons extrémistes, les déplacements forcés de personnes et de villages, et la destruction de biens, a atteint des niveaux intolérables."

Un porte-parole de l'exécutif américain a assuré que ces sanctions, rendues publiques le jour du déplacement dans le Michigan, étaient le résultat d'un long processus de décision et d'élaboration.

De hauts responsables de la Maison Blanche se rendront dans le Michigan en février à la rencontre de la communauté arabo-américaine, a pour sa part promis la porte-parole du président, Karine Jean-Pierre.

- "Genocide Joe" -

L'armée israélienne mène une vaste opération militaire à Gaza depuis que le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé, le 7 octobre, une sanglante attaque en Israël.

Plusieurs associations avaient appelé à manifester en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza mercredi soir à Dearborn, une banlieue de Detroit connue pour abriter l'une des plus grandes communautés d'origine arabe du pays.

La semaine dernière, le maire de Dearborn avait refusé de rencontrer la directrice de campagne de Joe Biden, de passage dans la région.

"Je ne vais pas parler d'élections alors que nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux avec le soutien de notre gouvernement", a expliqué Abdullah Hammoud sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Où qu'il se rende, le président américain est désormais confronté à des groupes de manifestants qui, au passage de son convoi, agitent des drapeaux palestiniens et entonnent des slogans contre "Joe le génocidaire" ("Genocide Joe").

Ses discours sont presque systématiquement interrompus par des militants pro-Palestiniens. Le 23 janvier, Joe Biden avait ainsi dû s'arrêter plusieurs fois de parler, lors d'un événement consacré à la défense du droit à l'avortement.

Chaque voix ou presque compte pour le président démocrate, car l'élection de novembre pourrait se jouer, comme la dernière fois, sur de faibles écarts dans certains Etats clés.

Par exemple en Pennsylvanie: Joe Biden avait difficilement gagné en 2020 dans cet Etat de l'est du pays où vivent également de nombreux Américains d'origine arabe.

AFP

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