Une famille de sept personne décimée

Incendie mortel de Nice : les deux hommes interpellés jeudi et dimanche mis en examen et incarcérés

  • Publié le 23 juillet 2024 à 16:22
  • Actualisé le 23 juillet 2024 à 16:31

Deux suspects avaient été déférés lundi dans le cadre d’une information judiciaire sur l’incendie de Nice, qui s’était déclaré dans la nuit du 17 au 18 juillet. Ils ont été mis en examen notamment pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime".

Près d’une semaine après le drame, les investigations progressent. Deux personnes ont été mises en examen dans le cadre de l’enquête sur l’incendie criminel de la nuit du 17 au 18 juillet dans un quartier populaire de Nice, celui des Moulins, qui a fait sept morts, dont trois enfants, a annoncé dans un communiqué le parquet de Nice.

Deux hommes de 25 et 21 ans, interpellés respectivement jeudi et dimanche puis déférés lundi dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire, ont été mis en examen notamment pour "destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes, ayant entraîné la mort", et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime" et d’un "délit puni de 10 ans d’emprisonnement", détaille le procureur de la République Damien Martinelli.

Tous deux étaient connus des services de police pour "des faits mineurs", avait-il indiqué plus tôt.

- Un incendiaire présumé parmi les deux hommes incarcérés -

Le premier des deux hommes, âgé de 25 ans, s’était présenté dès le 18 juillet dans les Alpes-Maritimes. Il a été placé en détention provisoire, précise le tribunal judiciaire ce mardi.

Il affirme avoir été contraint de conduire un véhicule venu sur place peu avant le départ de feu, mais l’enquête laisse envisager "une implication beaucoup plus forte", a relevé le procureur lundi. Selon les premiers éléments des investigations, une Renault Clio noire, une voiture de location, a tourné plusieurs fois dans le quartier la nuit du drame. Trois jeunes hommes, visage découvert, en sont descendus et sont parvenus à rentrer dans l’immeuble où l’incendie s’est déclaré peu après, avant de quitter les lieux.

Le second suspect, âgé de 21 ans, un des incendiaires présumés, a été interpellé dimanche après-midi à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Résidant dans le Val-d’Oise, il portait des bandages aux jambes en raison de brûlures récentes. Conduit à Nice, il "a demandé un délai pour préparer sa défense", indique le procureur ce mardi. Un débat devant le juge des libertés et de la détention est prévu jeudi à 14 heures. D’ici là, le jeune homme a lui aussi été placé en détention provisoire.

Par ailleurs, trois autres hommes sont "activement recherchés", a précisé Damien Martinelli lundi. Parmi eux, deux autres incendiaires et un troisième homme resté lui dans la voiture. Ils sont âgés de 17, 18 et 23 ans et résident dans les Alpes-Maritimes ou en région parisienne. Et au-delà de l’interpellation des trois derniers suspects, "les investigations devront aussi viser, identifier et rechercher de possibles donneurs d’ordres", a insisté le procureur.

- "Conflit sur fond de trafic de stupéfiants" -

Damien Martinelli a aussi expliqué lundi que "la piste de faits intervenant dans le cadre d’un conflit sur fond de trafic de stupéfiants se confirme", indiquant que les victimes n’avaient aucun lien "directement ou indirectement" avec cette guerre pour le contrôle de points de ventes voisins. Mais les incendiaires ne pouvaient ignorer le risque de tuer de manière indiscriminée en allumant un feu si puissant en pleine nuit dans un immeuble d’habitation, a-t-il insisté.

Trois enfants de cinq, sept et 10 ans, un adolescent de 17 ans, deux femmes de 22 et 46 ans ainsi qu’un homme de 45 ans qui s’était défenestré pour échapper aux flammes, avaient perdu la vie. Un jeune homme de 23 ans qui avait lui aussi sauté est grièvement blessé mais son pronostic vital n’est plus engagé. Les pompiers avaient sauvé in extremis deux jeunes de 17 et 19 ans avant de mettre à l’abri une trentaine de personnes menacées dans les appartements voisins.

Classé "politique de la ville", le quartier des Moulins, dans l’ouest de Nice, est à la fois proche des grands axes de communication et relativement enclavé. Il compte environ 8 000 habitants et a fait l’objet de vastes programmes de rénovation. Mais beaucoup d’immeubles restent vétustes et les dégradations importantes, tandis que les points de vente de stupéfiants y prospèrent, suscitant la convoitise.

AFP

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1 Commentaires
HULK
HULK
1 mois

Ils n'ont pas de noms ces charmants garçons? Laissez-moi deviner...