La police a annoncé, samedi soir, qu’au moins 174 personnes étaient mortes lors de violences survenues à l’issue d’un match de football à Malang, dans l’est de l’île de Java. Ce bilan pourrait encore s'alourdir. Un peu plus tôt, la police recensait 180 blessés. Les raisons d'un tel drame restent floues.
Des supporters de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan, dans la ville de Malang (est), après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale. La police, qui a qualifié cet événement d’«émeutes», a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement.
- Deux policiers parmi les morts -
«Dans l’incident, 127 personnes sont mortes, parmi lesquelles deux étaient des policiers. Trente-quatre personnes sont décédées à l’intérieur du stade et le reste a succombé à l’hôpital», a expliqué dans un communiqué le chef de la police locale Nico Afinta. «À un moment, elles se sont dirigées vers la sortie. Mais il y a eu une accumulation (de personnes) et, dans ce processus d’accumulation (les gens) ont eu le souffle coupé, un manque d’oxygène», a-t-il expliqué.
Des affrontements semblent s'être poursuivis à l'extérieur du stade, où des photos montrent, dimanche matin, plusieurs véhicules des forces de sécurité carbonisés. La police fait état de 13 véhicules détruits.
- Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses -
Un spectateur rescapé, interrogé par l'AFP, a questionné l'attitude de la police. "Il n'y avait rien, pas d'émeutes", affirme Doni. "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ils ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène. (...) Les gens se sont aussitôt précipités pour sortir en se poussant les uns les autres et ça a provoqué beaucoup de victimes".
Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour cet incident et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule. «Nous sommes désolés pour cet incident (…) C’est un incident regrettable qui +blesse+ notre football à un moment où les supporters peuvent assister à un match dans un stade», a déclaré le ministre indonésien des Sports et de la Jeunesse Zainudin Amali à la chaîne Kompas.
«Nous examinerons de manière approfondie l’organisation du match et le nombre de supporters (dans le stade). Interdirons-nous de nouveau la présence de supporters lors des matches? Nous en discuterons», a-t-il ajouté.
La violence entre supporters est un problème connu en Indonésie, et a parfois donné lieu à des affrontements mortels. Samedi, les supporters de Persebaya Surabaya n'avaient pas été autorisés à acheter des billets pour la rencontre contre leurs rivaux par crainte d'incidents.
www.imazpress.com avec l'AFP