Enseignement

La réforme du brevet des collèges ne sera finalement pas adoptée cette année

  • Publié le 17 septembre 2024 à 13:40
  • Actualisé le 17 septembre 2024 à 16:50

Une année scolaire en sursis. Alors que le gouvernement avait annoncé une réforme du brevet des collèges pour la rentrée scolaire 2024-2025, cette dernière ne verra finalement pas le jour cette année, a indiqué ce lundi 16 septembre le ministère de l’Éducation national, principal fautif dans cette affaire. Les textes officiels de la réforme du "choc des savoirs" n’ayant pas été publiés à temps, il faudra attendre un an de plus pour que les idées de Gabriel Attal voient le jour (Photo : www.imazpress.com)

En effet, "il aurait fallu que l’arrêté soit signé avant la rentrée scolaire" pour que les modifications du brevet des collèges soient appliquées dès cette année, a reconnu le ministère, un peu moins d’un an après les annonces de Gabriel Attal sur sa fameuse réforme du "choc des savoirs".

Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait annoncé en décembre 2023 sa volonté de réformer le brevet afin de renforcer son "exigence". L’objectif était alors d’accroître le poids des épreuves terminales, amenées à représenter 60 % (au lieu de 50 % actuellement) du verdict final.

Toutes les disciplines de troisième devaient ainsi être prises en compte pour les 40 % de contrôle continu, sous forme d’une " moyenne des moyennes". Un système un peu différent du dispositif actuel où, outre les épreuves, l’obtention du brevet est liée à la maîtrise d’un «"socle commun" de connaissances et compétences, acquises en 5e, 4e et 3e.

La réforme devait également permettre de conditionner "l’accès direct au lycée" à l’obtention du brevet, les élèves recalés devant passer par une classe "prépa-seconde". Les textes officiels n’ayant pas été publiés à temps, ce changement interviendra pour les élèves de 3e dès la session de juin 2026, au lieu de celle de juin 2025.

- Un projet contesté -

Sur le brevet obligatoire pour le passage en seconde, point le plus controversé, le décret est "gelé à ce stade" et "le prochain gouvernement décidera ce qu’il en est", avait dit la ministre de l'Education démissionnaire Nicole Belloubet lors de sa conférence de presse de rentrée fin août.

Sur les modalités d’évaluation du brevet, elle avait assuré que les textes avaient "dû être reportés" en raison du contexte politique, mais dès la fin des "affaires courantes", "nous devrions pouvoir en assurer la publication pour qu’ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025". Mais "le prochain Conseil supérieur de l'éducation (CSE) ayant lieu le 10 octobre prochain, il n'y aura pas de modifications du brevet 2025 (nouveau décompte des points et brevet obligatoire pour passer en seconde)", a confirmé à l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées.

Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, s'est félicitée de cet abandon. "Nous disions à Nicole Belloubet qu'il fallait retirer ce projet sur le brevet car l'année scolaire avait déjà démarré pour les élèves de 3e", a-t-elle déclaré. "Le brevet peut éventuellement évoluer (dans les années à venir), mais pas au dernier moment et pas sans consulter les personnels concernés", a-t-elle ajouté.

Avec ce projet de réforme du brevet, la part des épreuves de fin d’année dans le verdict final devait ainsi passer de 50 à 60 % et toutes les disciplines de troisième devaient être prises en compte pour les 40 % de contrôle continu, sous forme d'une "moyenne des moyennes". Un système un peu différent du dispositif actuel où, outre les épreuves, l'obtention du brevet est liée à la maîtrise d'un "socle commun" de connaissances et compétences, acquises tout au long du cycle 4 (5e, 4e, 3e). Quelque 718.800 collégiens ont été admis au brevet en 2024, soit un taux de réussite de 85,6 %, en baisse de 3,5 points par rapport à l'année précédente.

AFP

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