Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique du groupe de distribution Leclerc qui compte plusieurs magasins franchisés à La Réunion, a pointé du doigt vendredi les décideurs, industriels et politiques, "qui s'accommoderaient assez facilement d'une augmentation des prix".
"Tout le monde aurait l'air de s'accommoder d'une inflation à 4%", a-t-il déclaré sur BFMTV/RMC. "Il y a pas mal de gens - mais pas que politiques, aussi dans le monde de l'entreprise - qui s'accommoderaient assez facilement d'une augmentation des prix", a-t-il expliqué.
"Le consommateur est le dindon de la farce", selon M. Leclerc. "Pour le consommateur l'inflation est un impôt qui n'est pas discuté au Parlement, c'est un impôt inégalitaire", dit-il.
Michel-Édouard Leclerc (@Leclerc_MEL) sur l'inflation: "Le consommateur est le dindon de la farce" pic.twitter.com/kMbDxotfCu
— BFMTV (@BFMTV) September 8, 2023
Parmi les "gens qui ont intérêt à un peu d'inflation", Michel-Edouard Leclec recense les industriels qui voient ainsi leur chiffre d'affaires progresser mais aussi l'Etat qui engrange des recettes de TVA.
"Il y a aujourd'hui d'une manière diffuse et d'une manière culturelle, une population française de décideurs qui n'a jamais connu l'inflation et qui est en train de se dire que finalement cela coûte moins cher aux finances publiques, à l'Etat, de laisser les entreprises augmenter leurs prix, voire augmenter leurs marges, quitte à faire un peu de chèques ciblés sur les populations les plus impactées", a jugé M. Leclerc.
"Dans la bataille de Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, NDLR) et Olivia Grégoire (ministre déléguée aux PME, NDLR) qui demandent la réouverture des négociations (commerciales) (...) je me rends compte qu'il n'y a pas beaucoup d'écho au Parlement, il n'y a pas beaucoup d'écho au Medef, à la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises)", a-t-il déploré.
AFP
Il a raison. Çà fait un moment qu'on nous prend pour des imbéciles. Mais çà marche, alors pourquoi se priver...