Au total, 4.560 infractions contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été enregistrées l’an passé tandis que les contraventions, qui avaient baissé de 9 %, progressent cette fois de 4 %.
Les atteintes envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 13% en 2023 en France par rapport à 2022, avec même un bond de 19% pour les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie, selon une étude du service statistique du ministère de l'Intérieur révélée jeudi 16 mai.
Ces chiffres sont publiés à la veille de la Journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.
Au total, 4.560 infractions contre les lesbiennes, gays, bi et trans ont été enregistrées l'an passé : 2.870 crimes ou délits et 1.690 contraventions (qui sont à 94% liées à des injures). Les crimes et délits (diffamation, agressions, menaces, harcèlement, etc.), déjà en hausse de 13% en 2022, bondissent de 19%, tandis que les contraventions, qui avaient baissé de 9%, progressent cette fois de 4%.
- Seulement 20 % des victimes LGBT +portent plainte -
Si l’étude fait état d’une "libération de la parole et (de) l’amélioration des conditions d’accueil" des victimes par la police et la gendarmerie, elle précise que seules 20 % des victimes LGBT+ portent plainte en cas de menaces ou violences, et seules 5 % en cas d’injure (selon une enquête réalisée sur la période 2012-2018).
Un tiers (34 %) des crimes et délits anti-LGBT+ relevés en 2023 sont des injures ou de la diffamation. Les atteintes aux personnes pèsent, elles, pour 19 % du total, tout comme les menaces (19 %). Le harcèlement (5 %) est plus rare, tout comme les atteintes à caractère sexuel, même si ces dernières progressent (8 % du total, contre 2 % en 2022).
Les infractions sont davantage commises dans les agglomérations de plus de 200.000 habitants, notamment à Paris.
A 28 %, les crimes et délits anti-LGBT+ sont commis dans les rues et voies publiques, à 19 % dans le cadre résidentiel et à 8 % dans un établissement scolaire.
Plus de 70 % des victimes de ces crimes ou délits sont des hommes, et 49 % ont moins de 30 ans, dont 7 % moins de 15 ans.
De leur côté, les mis en cause sont principalement des hommes (82 %). Près de la moitié (49 %) ont moins de 30 ans ; les moins de 19 ans représentent même 31 % des mis en cause.
L’association SOS Homophobie s’était dite mercredi "extrêmement" préoccupée pour l’année 2024, après avoir elle-même enregistré en 2023 un niveau "inquiétant" de violences et discriminations subies par les personnes LGBT +.
AFP