Une enquête a été confiée à la police judiciaire après le décès suspect du principal d'un collège de Lisieux (Calvados), retrouvé mort vendredi matin dans son établissement, a-t-on appris samedi auprès du parquet.
Il s'agit d'une "mort suspecte" et la police judiciaire de Caen a été saisie, a indiqué à l'AFP la procureure de la République de Lisieux Delphine Mienniel.
L'autopsie du corps sera pratiquée lundi, a précisé le parquet dans un communiqué transmis en milieu de journée.
"Les premières constatations ont permis d'identifier une trace d'effraction sur une porte secondaire du collège. Il n'y a pas de désordre au sein de l'établissement", le collège Pierre-Simon de Laplace, selon le parquet.
Aucune arme n’a été retrouvée sur les lieux, a-t-on indiqué de source policière.
Dans son communiqué, le parquet retrace le déroulé des évènements.
"Avisé à 5 heures 59 (vendredi) d'une alarme correspondant à une intrusion dans l'établissement", le principal, Stéphane Vitel, 48 ans, "a décidé de faire un détour sur son trajet pour vérification, accompagné de son épouse et de leurs deux enfants mineurs", détaille le parquet.
Le principal "s'apprêtait à partir en vacances depuis son domicile personnel (et non depuis son appartement de fonction situé dans l'établissement)", selon cette source.
M. Vitel est ensuite rentré seul dans l'établissement.
"Ne le voyant pas revenir, sa famille a cherché à le joindre; puis sa fille est entrée dans l'établissement à sa recherche. Elle a trouvé son père inconscient dans le hall d'entrée du bâtiment administratif du collège", poursuit le communiqué.
Appelés par la famille, les pompiers et le SAMU sont intervenus rapidement mais n'ont pu réanimer le quadragénaire, "en arrêt cardiaque à leur arrivée".
"Je suis sûre qu'il s'est fait agresser, un coup à la tête je crois", a affirmé sur BFM Jeanne Mailhos Vitel, l'épouse de la victime, expliquant également avoir vu une voiture "partir en trombe" avant d'entrer dans le collège.
"Il y avait de la lumière dans une fenêtre du collège donc il y a eu une intrusion", a-t-elle poursuivi.
- "Empathique" -
"C’était une personne très sympathique, souriante et empathique. Toujours à l’écoute des élèves, parents d’élèves et professeurs. Il était dans le compromis", a déclaré à un correspondant de l'AFP le maire de Lisieux, Sébastien Leclerc (Les Républicains), rappelant que la victime était "très investie dans la vie publique".
Un hommage va être rendu au disparu en accord avec sa famille, a-t-il ajouté.
Des élèves se sont rendus spontanément vendredi devant l'établissement afin de rendre hommage à leur principal. Le soir, des professeurs, collégiens et parents d'élèves se sont recueillis, selon plusieurs médias locaux.
Des bouquets de fleurs ont été déposés sur des barrières installées devant l'entrée du collège, selon une photographe de l'AFP sur place.
M. Vitel était arrivé à la tête de ce collège à la rentrée 2022 et entendait notamment lutter contre le harcèlement scolaire.
"Je m'associe à la peine et à l'émotion des enseignants, élèves et personnels qui pleurent la mort de Stéphane Vitel (...) Une enquête est en cours. Mes pensées et mon soutien tout entier vont à sa famille et à ses collègues", a écrit dans un message posté sur X, anciennement Twitter, le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal.
"Monsieur Vitel était un personnel de direction engagé et attentif à la réussite des élèves", a écrit dans un communiqué la direction du collège. "Une cellule d’écoute sera mise en place pour les élèves du collège dès la rentrée scolaire".
"C’était une très belle personne(...). Nous pensons à la douleur de la famille", a confié à l'AFP une collègue de M. Vitel, souhaitant conserver l'anonymat.
"La peine est grande (...) tous les établissements rêvent d'avoir un principal comme lui... C'est vraiment une grande perte humaine et professionnelle", a aussi estimé une collègue qui avait travaillé avec lui dans son précedent poste, à Livarot (Calvados).
AFP