Emmanuel Macron présidera lundi depuis l’avion, après son départ de Mayotte, un Conseil des ministres où sera présenté le projet de loi de programmation très attendu de "refondation" de l’île, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l’Élysée.
Le chef de l’État, attendu à 08H30 (07H30 heure de Paris) à Mamoudzou, chef-lieu du département, ira d’abord à la rencontre de la population, puis des représentants de la filière agricole avant de s’entretenir avec les élus mahorais sur le projet de loi.
Il prononcera ensuite un discours à 17H00 (16H00 heure de Paris) puis présidera à 19H30 (18H30 heure de Paris) un conseil des ministres en visioconférence depuis l’avion qui le mènera de Mayotte au département voisin de La Réunion.
Emmanuel Macron a déjà présidé un Conseil des ministres depuis l’avion qui le ramenait de Polynésie française en juillet 2021.
Ce texte, qui comprend un important volet de lutte contre l’immigration clandestine depuis les Comores et contre l’habitat illégal, sera présenté en vue d’une adoption d’ici l’été par le Parlement.
Une loi d’urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements aux règles d’urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février, deux mois après le passage du cyclone.
Le texte de « refondation » comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.
Mayotte, département le plus pauvre de France, est confronté à une forte pression migratoire, un habitat précaire avec des bidonvilles, ainsi que de nombreuses difficultés économiques et sociales.
Le cyclone, qui a fait 40 morts et causé 3,5 milliards d’euros de dommages le 14 décembre, a aussi laissé nombre de stigmates. Le chef de l’État, venu constater les dégâts quelques jours après, avait promis de revenir pour lancer la reconstruction, une fois les infrastructures d’urgence (eau, électricité..) rétablies.
Le taux de chômage y atteignait 37% de la population active et le niveau de vie restait « sept fois plus faible » qu’ailleurs en France avant même le passage dévastateur du cyclone Chido, selon les chiffres de l’Insee en décembre.
Au 1er janvier 2024, la population de ce petit archipel de l’océan Indien était estimée à 321.000 personnes, avec un taux de fécondité de 4,5 enfants par femme et un âge moyen de 23 ans, contre 41 ans en France métropolitaine.
Le projet de loi, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement pour l’obtention du titre de séjour dans l’archipel, une aide au retour volontaire et entend faciliter les évacuations d’habitats insalubres et illégaux.
Il prévoit aussi des mesures fiscales pour favoriser l’économie et l’emploi ainsi que des mesures de soutien à la jeunesse.
AFP