L'équipe de France, requinquée par l'arrivée d'Hervé Renard mais diminuée par de nombreuses blessures, a manqué son début de Coupe du Monde ce dimanche 23 juillet 2023 après un triste match nul (0-0) contre la Jamaïque, faux départ sur la route d'un premier titre international espéré.
A l'heure du déjeuner en France, en pleine soirée pluvieuse en Australie, l'entrée en lice des Bleues a été rude. Comme plusieurs équipes favorites, elles ont eu du mal à briller devant les 39.000 spectateurs du tout neuf et impressionnant Sydney Football Stadium.
Avec ce nul, elles n'ont pas pu prendre la tête du groupe F, avant Panama - Brésil et surtout avant le choc contre Brésil le 29 juillet à Brisbane (12h00 heure française).
Malgré le décalage horaire et le faible intérêt médiatique, les Bleues ont été tout de même encouragées par plusieurs personnalités: "Montrez-leur que nous sommes la France", a lancé le président Emmanuel Macron sur Twitter, tout comme la star française Kylian Mbappé, qui s'est fendu d'un "Allez les Bleues" sur Instagram.
Le premier grand match de l'ère Hervé Renard, charismatique sélectionneur arrivé au printemps, en costume noir chemise blanche sur la banc, a mis longtemps à s'emballer.
Car le début de match a été compliqué tant les Bleues, évoluant dans un nouveau 4-4-2, ont été inexistantes et la défense, dont la nouvelle charnière Wendie Renard-Estelle Cascarino, a été malmenée par le physique des Reggae Girls et les accélérations de la star Khadija Shaw, exclue en fin de match après une deuxième faute sur Wendie Renard.
- Souvent à contre-temps -
Devant, les Françaises ont été longtemps à contre-temps dans le jeu, sans aucune construction ni justesse technique. Parfois même à la limite du ridicule, sur des relances dévissées.
Pourtant peu en réussite, elles ont continué d'insister sur le côté droit, avec la jeune Maëlle Lakrar et Clara Matéo. Et il a fallu attendre plus d'une demi-heure de jeu pour voir une première action bien ficelée des Bleues, encouragée par quelques "Allez les Bleus", entendus dans les travées par une poignée de supporters français.
Kady Diani, servie par Matéo après une combinaison avec Amel Majri, a déclenché un tir à ras de terre, poussant la gardienne Rebecca Spencer à plonger sur sa gauche (36e).
Puis c'est la gardienne française Pauline Peyraud-Magnin qui s'est illustrée. Elle s'est parfaitement détendue sur un coup-franc surpuissant de la star jamaïcaine Shaw (41e), juste quelques instants après un carton jaune pour un contact jugé trop rude sur Sakina Karchaoui.
Juste avant la mi-temps, le pied gauche d'Amel Majri a failli surprendre Spencer (45+4), tout comme une frappe de Diani, frôlant le poteau jamaïcain (45+5).
- Barre à la 90e -
La France a débuté son Mondial diminuée par de nombreuses blessures, dont celles récentes de deux titulaires, Selma Bacha et Elisa De Almeida.
La première, sur la feuille de match dimanche et vue à l'échauffement d'avant match, s'est tordue la cheville gauche à la fin du dernier match de préparation contre l'Australie, une défaite 1-0 le 14 juillet, et ne reviendra probablement que pour le Brésil. La seconde, elle, est diminuée par un "coup au mollet" et était forfait contre la Jamaïque.
Au retour des vestiaires, les Bleues ont mieux maitrisé le ballon et le jeu, avec quelques belles constructions. Elles ont enchainé les distributions de ballons devant le but des Jamaïcaines, moins impressionnantes en seconde période.
La jeune défenseure Maëlle Lakrar a failli libérer la route des Bleues dans ce Mondial, en toute fin de match: sur un corner de Kenza Dali, le ballon touché entre son épaule et sa tête, passe au dessus du but (88e).
Puis, une tête de Kady Diani a touché la barre puis le poteau (90e). Sans rentrer...
L'objectif affiché des demi-finales, comme en 2011, semble encore très loin, au regard de ce match inaugural, sans réelles combinaisons et rythme. Et il faudra plus de justesses techniques, de construction et d'impacts physiques pour briser le fameux plafond de verre du quart de finale dans un Mondial.
- Première confrontation -
Ce premier match dans le groupe F était inédit. Il représentait la première confrontation dans l'histoire du football féminin entre la France et la Jamaïque.
C'est seulement la deuxième participation en coupe du monde des Jamaïcaines qui n'ont pas eu besoin cette année de passer par les barrages pour se qualifier.
En 2019, en France, elles avaient cumulé trois défaites. Cette année, elles sont plus determinées que jamais pour obtenir de meilleurs résultats malgré un conflit avec leur fédération à qui elles repprochent notamment un manque de match amicaux.
Côté Françaises, leur dernier match du 14 juillet face l'Australie, l'un des pays hôte du Mondial, avait été une défaite (0-1).
- Déception -
Nation établie du football féminin, la France a souvent déçu en compétition, ne se hissant qu'une fois dans le dernier carré d'un Mondial (2011), objectif sportif minimal de l'édition en cours.
Lors de la Coupe du monde jouée à domicile, en 2019, les Bleues avaient pris la porte de sortie en quarts de finale, contre les Etats-Unis, futures championnes.
Dans le tout neuf Sydney Football Stadium, enceinte de 40.500 places inaugurée en septembre 2022 près du célèbre Sydney Cricket Ground, et devant des tribunes annoncées pleines ou presque, la mission des Françaises pour aller conquérir une première étoile commence dimanche contre les Reggae Girlz.
Autour du nouveau sélectionneur Hervé Renard, les vingt-trois sélectionnées ont une ambition retrouvée.
Celle d'enfin passer le cap des demi-finales d'une grande compétition, après une décennie de désillusions conclue par le départ fin mars de Corinne Diacre, poussée dehors par ses joueuses cadres.
La dernière déception remonte à l'Euro en Angleterre l'an passé, avec une défaite contre l'Allemagne (2-1).
- "Y croire" -
"La première chose, c'est y croire, se mobiliser. Ne pas seulement se le dire, mais le faire. Et avoir un état d'esprit exceptionnel. Je ne connais pas d'autre recette pour gagner", soulignait ces dernières semaines le sélectionneur lors d'un entretien à l'AFP, certain du potentiel de ses troupes.
Mais privées à chaque poste de plusieurs cadres blessées --- les attaquantes Marie-Antoinette Katoto, Delphine Cascarino, la milieu Amandine Henry, et la défenseure Griedge Mbock --, les Bleues ont du s'appuyer sur les prouesses de Sakina Karchaoui, Eugénie Le Sommer ou Kadidiatou Diani.
A l'image de la vidéo publicitaire virale diffusée par Orange, partenaire des Bleues, dans laquelle les actions de Griezmann, Mbappé, Giroud s'avèrent être celles de l'équipe féminine, retravaillées au montage.
Le programme complet des matchs du groupe F ci-dessous.
- Dimanche 23 juillet 2023
France-Jamaïque (12h00*, M6, Sydney Football Stadium, Sydney)
- Lundi 24 juillet 2023
Brésil-Panama (13h00*, Hindmarsh Stadium, Adélaïde)
- Samedi 29 juillet 2023
France-Brésil (12h00*, France TV, Brisbane Stadium, Brisbane)
Panama-Jamaïque (14h30*, Perth Rectangular Stadium, Perth)
- Mercredi 2 août 2023
Panama-France (12h00*, France TV, Sydney Football Stadium, Sydney)
Jamaïque-Brésil (12h00*, Melbourne Rectangular Stadium, Melbourne)
Les deux premiers de chacun des huit groupes se qualifient pour les huitièmes de finale qui auront lieu le 5, 6, 7 et 8 août 2023.
AFP et www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Y a pas M6 en direct à la réunion. Les journaliste péï regardent pas le foot donc ils le savent même pas....