65 personnes sont mortes

Moscou accuse Kiev d'avoir abattu un avion transportant des prisonniers ukrainiens

  • Publié le 24 janvier 2024 à 21:27
  • Actualisé le 25 janvier 2024 à 05:09

La Russie a accusé l'Ukraine d'avoir abattu mercredi un avion de transport militaire russe au-dessus de la région frontalière de Belgorod, tuant tous ses occupants dont 65 prisonniers ukrainiens selon Moscou.

L'Ukraine n'a pas répondu directement à ces affirmations mais le renseignement militaire (GUR) a affirmé "ne pas disposer d'informations fiables" sur les passagers du Il-76 abattu, tout en confirmant qu'un échange de prisonniers était "prévu" mais n'avait finalement pas eu lieu.

Plus tôt, le ministère russe de la Défense avait reproché à l'Ukraine d'avoir "abattu" un avion militaire russe qui transportait "des militaires ukrainiens en vue d'un échange".

D'après Moscou, l'armée ukrainienne "savait" que les Russes emmèneraient les prisonniers par avion à Belgorod, puis à un point de rendez-vous à la frontière.

Le renseignement ukrainien a au contraire assuré que Kiev n'avait "pas été informé" de la nécessité de sécuriser l'espace aérien dans la zone.

L'Ukraine ne connaissait pas "le nombre de véhicules, la route et le mode de transport des prisonniers", a-t-il affirmé, reprochant à Moscou de les avoir dans ce cas délibérément "mis en danger".

L'armée russe soutient de son côté que les forces ukrainiennes ont lancé "deux missiles" issus "d'un système de défense antiaérien" pour abattre l'avion de transport militaire Il-76 et pouvoir ensuite "accuser la Russie".

L'avion s'est écrasé près du village russe de Iablonovo, à 45 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.

Les 65 prisonniers ukrainiens qui selon Moscou se trouvaient à bord, ainsi que l'équipage de six personnes et trois militaires russes, ont "été tués", a ajouté l'armée russe.

- 74 passagers selon Moscou -

L'armée ukrainienne, dans un communiqué publié quelques heures après le crash et sans en faire mention directement, a promis de continuer à "détruire les appareils de transport et contrôler l'espace aérien (...) y compris dans la zone de Belgorod-Kharkiv".

Plus tôt, le commissaire des droits humains de l'Ukraine, Dmytro Loubinets, qui est en charge des questions d'échanges de prisonniers, avait lui appelé "à ne pas tirer de conclusions hâtives" du crash de l'avion Il-76.

Des images publiées sur les réseaux sociaux montraient un appareil chutant presque à pic, avant une grosse explosion au sol, accompagnée de flammes et de fumée noire.

"Nous avons entendu un bruit très fort et on est sorti", a raconté Maria Mezentseva, une habitante de Iablonovo témoin du crash. "Il y avait du feu".

La région de Belgorod est très régulièrement visée par des tirs de missiles et de drones ukrainiens du fait de sa proximité de la frontière et en réplique aux multiples bombardements russes de l'Ukraine.

Plus tôt, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui promis d'"éclaircir" les circonstances du crash, quand le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, avait assuré que des "missiles américains et allemands" avaient été utilisés pour tomber l'avion.

Plus de 8.000 Ukrainiens, dont plus de 1.600 civils, se trouvent actuellement en captivité aux mains des Russes, selon Kiev.

En juillet 2022, Russes et Ukrainiens s'étaient déjà mutuellement accusés du bombardement meurtrier d'une prison abritant des prisonniers ukrainiens à Olenivka, un village de l'est de l'Ukraine occupée par la Russie.

La Russie a connu en outre depuis le début de son assaut contre l'Ukraine plusieurs catastrophes aériennes impliquant des appareils de l'armée et l'Ukraine a revendiqué la semaine dernière avoir abattu deux avions russes.

Au-delà des attaques visant le sol russe, les principaux combats se concentrent sur le front est en Ukraine, notamment autour d'Avdiïvka, une ville industrielle du Donbass qui subit les assauts répétés des forces russes qui tentent inlassablement de l'encercler.

"Des groupes de sabotage et de reconnaissance" ont réussi à entrer pour la première fois dans Avdiïvka, selon son maire Vitaly Barabach joint mercredi par l'AFP, "mais ils ont été repoussés".

Toujours dans la région de Donetsk et face aux multiples attaques russes, les autorités régionales ont par ailleurs annoncé mercredi entamer l'évacuation de 72 enfants de deux localités visées par les bombes.

AFP

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