Montages caricaturaux générés par l'intelligence artificielle (IA), les "starter packs" envahissent les réseaux sociaux. Si certains prêtent à sourire, d'autres franchissent les limites. Le cas Gisèle Pelicot, victime de viol utilisée pour promouvoir un site de libertinage, relance les critiques envers une tendance alimente les stéréotypes et inquiète les internautes. (Photo AFP)
Si vous êtes sur les réseaux sociaux, vous n'êtes probablement pas passé à côté de ces montages générés par l'IA. Les "starter packs" sont partout. Si certains sont innocents et drôles, d'autres créent la polémique.
- Pour promouvoir un site de libertinage -
C'est le cas notamment du "starter pack" de Gisèle Pelicot publié sur TikTok par un certain @jules.caylar. L'image représentait celle devenue un symbole des victimes de viols, vêtue d'un pyjama, accompagnée d’objets faisant explicitement référence aux violences qu’elle a subies. Parmi eux, un lit, des médicaments, ou encore un appareil photo, puisque son agresseur filmait les viols. Le montage a été utilisé pour faire la promotion d'un site de libertinage.
Internautes, militants et associations ont dénoncé une apologie du viol et une atteinte à la dignité d’une personne devenue malgré elle le symbole d’un fait divers d’une rare gravité.
Pour rappel, l’ex-mari de Gisèle Pelicot a été condamné en décembre 2024 à 20 ans de prison pour viols aggravés, après l’avoir droguée et livrée à des inconnus pendant une dizaine d'années.
- Le compte supprimé par TikTok -
Ce mardi 15 avril 2025, face à l'ampleur de la polémique, TikTok a réagi en supprimant le compte à l'origine de la publication. La plateforme a évoqué une violation de ses règles communautaires, rappelant que les contenus à caractère haineux ou dégradant sont strictement interdits.
Cette affaire relance un débat plus large sur les dérives des "starters packs", une tendance qui vise à représenter de manière stéréotypée une personne, un profil ou une situation à travers une sélection d’images ou d’objets qui lui sont associés. Souvent humoristiques, ils peuvent parfois franchir la limite.
- "Starter pack" bénéficiares de la CAF, OQTF et mère casos -
C'est le cas, par exemple, du "starter pack vive la CAF". Il représente une femme noire avec une poussette, trois bébés et un chèque d'allocations familiales. Un autre tourne en dérision les personnes sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) ou encore une mère célibataire issue de milieux populaires, surnommée "mère cassos". Un contenu qui perpétue des clichés discriminatoires.
Comme Gisèle Pelicot, d’autres figures publiques ont été ciblées par ces détournements. C’est le cas de Pierre Palmade, représenté dans un starter pack caricatural à la suite de son affaire judiciaire. La figurine 3D de l'humoriste et acteur français condamné à cinq ans de prison pour "blessures involontaires aggravées" après un accident de la route qu'il a provoqué sous l'empire de stupéfiants le représente avec un pochon de drogue, des menottes et un permis barré.
Ces dérives relancent la quesiton d'une régulation plus stricte des contenus en ligne pour prévenir la diffusion de messages haineux et discriminatoires.
- Les artistes mobilisés contre l'IA -
Face à la prolifération des « starter packs » générés par l'IA, de nombreux artistes et illustrateurs expriment leur inquiétude quant à l'impact de cette tendance sur leur profession. Ces images, souvent produites sans consentement ni rémunération des créateurs originaux, soulèvent des questions sur la reconnaissance et la protection du travail artistique humain. En réponse, des initiatives telles que le mouvement #StarterPackNoAI ont émergé, encourageant la création manuelle de ces représentations pour préserver l'authenticité et la singularité de l'art.
Par ailleurs, la production massive de ces images par IA, souvent hébergées sur des serveurs énergivores, alimente les débats sur l’empreinte écologique du numérique et le gaspillage de ressources pour des contenus jugés superficiels, voire nuisibles.
De quoi s'interroger sur les limites de l’humour, du bon goût… et de l'usage de la technologie.
vg/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Derrière L'IA il y a quelqu'un, faut pas gâtifier non plus.
Un peu d'humour ferait pas de mal dans ce monde ou la susceptibilité est une règle.
Staterpack "tuner","flic violent", "militant FN", "bobo", etc....