Jeudi 17 octobre, à 23 heures, 1230 Réunionnais seront au départ de la Diagonale des fous avec l'espoir de succéder à Pascal Parny, dernier vainqueur local en 2008. Mais face à la concurrence des meilleurs spécialistes mondiaux, il est devenu trÚs compliqué pour un raideur du cru de s'imposer sur le Grand Raid, une épreuve pourtant encore réputée ingagnable par un non-Réunionnais il n'y a pas si longtemps...
Le Grand Raid, "câĂ©tait" la course des RĂ©unionnais. Au palmarĂšs en tout cas, ce ne lâest plus depuis 2008 et la victoire de Pascal Parny, mĂȘme si Marcelle Puy a longtemps fait de la rĂ©sistance chez les fĂ©minines, remportant trois des ses cinq succĂšs en 2007, 2008 et 2010. Câest que depuis plusieurs annĂ©es maintenant, la Diagonale des fous a pris une toute autre dimension, internationale, rendant la tĂąche beaucoup plus ardue pour les coureurs locaux.
Ce virage pour rejoindre lâĂ©lite de lâultra-trail, les organisateurs lâassument totalement. "On ne pouvait pas rester dans notre cocon, une course uniquement entre RĂ©unionnais nâavait plus dâintĂ©rĂȘt", estime ainsi le directeur de course Denis BoullĂ©, soulignant au contraire les bĂ©nĂ©fices de cette ouverture : "Depuis une dizaine dâannĂ©es, le Grand Raid est reconnu dans le monde entier et le fait dâattirer des gens de lâextĂ©rieur apporte un cĂŽtĂ© plus convivial."
Selon lui, le Grand Raid nâaurait donc rien perdu de son cĂŽtĂ© populaire en se tournant vers le haut niveau. "Chaque RĂ©unionnais a toujours envie de faire un jour le Grand Raid. Et si câest plus difficile de gagner, câest encore possible", estime-t-il.
"Le fait de faire venir des cadors relativise les rĂ©sultats des RĂ©unionnais, mais cela nâenlĂšve pas leur mĂ©rite", affirme de son cĂŽtĂ© Robert Chicaud, prĂ©sident du comitĂ© dâorganisation. "Tant quâil nây avait pas de grosses pointures, ils pouvaient sâexprimer pleinement, mais aujourdâhui finir quatriĂšme ou cinquiĂšme est un excellent rĂ©sultat par rapport aux spĂ©cialistes. Quelquâun comme Killian Jornet ne fait quasiment que ça tout au long de lâannĂ©e, il ne peut que rĂ©ussir", ajoute-t-il.
Allongeant son parcours, augmentant le niveau dâexigence, le Grand Raid sâest ainsi raccrochĂ© au train mondial du trail, la discipline ayant explosĂ© ces derniĂšres annĂ©es. "On a suivi le mouvement", explique Denis BoullĂ©, prĂ©cisant que ces modifications nâĂ©taient cependant pas toujours une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de la part de lâorganisation : "Au dĂ©part, la course faisait 130 km. On nâa jamais vraiment voulu durcir la course, mais on a dĂ» faire des changements par rapport aux territoires traversĂ©s quâil fallait protĂ©ger. Et aujourdâhui, les formats qui marchent bien tournent autour de 150-160 kilomĂštres."
Mais câest bien la difficultĂ© de lâĂ©preuve, avec ses 9900 mĂštres de dĂ©nivelĂ©, qui fait la rĂ©putation de la Diagonale des fous. "Câest vrai que la course est devenus plus difficile", concĂšde Robert Chicaud. "On a fait le choix de conserver ce label de pĂ©nibilitĂ©, on veut ĂȘtre une rĂ©fĂ©rence dans la difficultĂ©", poursuit-il.
LâĂ©dition 2013, bouleversĂ©e par un nouveau dĂ©part de Saint-Pierre et un parcours inĂ©dit Ă©vitant la Fournaise, changera-t-elle la donne ? "Cette annĂ©e, certains affirment que la course sera moins dure. On verra comment les RĂ©unionnais vont sâexprimer...", conclut Robert Chicaud. LâannĂ©e derniĂšre, le premier RĂ©unionnais, Mico Clain, Ă©tait arrivĂ© sixiĂšme...
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La course et les concurrents ont change et il y'a plus de pro dans les concurrents exterieures