"Je l'ai eu deux fois, c'est sûr" : l'épidémie de chikungunya à La Réunion alimente dans la population des interrogations sur des réinfections 20 ans, après la précédente flambée majeure, un phénomène pas impossible mais rare, selon des experts (Photo rb/www.imazpress.com)
Après l'épidémie majeure de 2005 - 2006 où 30% de la population avait été contaminée, l'idée qu'il n'était pas possible d'être infecté à deux reprises prédominait.
"Une fois qu’une personne a contracté le virus du chikungunya, et après la guérison, elle développe une immunité durable contre de futures infections. Elle ne peut donc pas contracter le virus une deuxième fois", pouvait-on par exemple lire dans un questions-réponses publié en février sur le site internet de l'Agence régionale de santé.
Après l'annonce, le 21 mars, des deux premiers décès cette année, l'inquiétude s'est répandue: les pharmacies ont été vidées de répulsifs anti-moustiques, et des messages de Réunionnais se disant touchés deux fois par le "chik" ont fleuri sur les réseaux sociaux.
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- "Ça me met hors de moi" -
"Quand j'entends les grands savants affirmer qu'on ne peut pas avoir deux fois le chikungunya, ça me met hors de moi" s'emporte Hélène, habitante de Saint-Denis. "Moi, je l'ai eu deux fois, c'est sûr et certain", affirme à l'AFP cette femme de 51 ans qui ne souhaite pas donner son nom.
En 2006, deux semaines après son arrivée dans l'île, elle a éprouvé "une grosse fièvre pendant trois ou quatre jours" et "des douleurs horribles aux articulations".
Cette année "je pensais que j'étais préservée et puis je suis tombée malade mi-mars", avec des symptômes "identiques à ceux de 2006 et des grosses éruptions cutanées en plus", raconte-t-elle.
Un test sérologique effectué "était positif au chikungunya", "comme celui que j'avais fait en 2006", affirme Hélène, tout en reconnaissant ne pas avoir gardé ses précédents résultats.
Or, pour démontrer scientifiquement une réinfection au chikungunya, il faut à la fois des sérologies positives pour 2005-2006 et pour 2025, selon plusieurs experts.
- L'immunité en question -
Laurent Payet, lui, se "demande vraiment" s'il n'a pas contracté deux fois l'infection. "J'ai eu très mal aux poignets pendant deux jours, début avril : ça m'a vraiment rappelé les douleurs que j'avais eues en 2006 avec le chikungunya", explique cet habitant de Saint-Benoît,.
S'il dit avoir été testé positif en 2006, ce sexagénaire n'a pas refait de test, ne voyant pas "l'intérêt d'aller attendre des heures dans un labo pour qu'à la fin le médecin dise de prendre du paracétamol".
Qu'en pensent les experts ?
A La Réunion, "pour l'instant, il n'y a pas eu de réinfections établies", a déclaré mardi Patrick Mavingui, directeur de l'unité PIMIT (université de La Réunion, CNRS, INSERM, IRD), lors d'une conférence de presse organisée par l'Institut Pasteur.
S'ils sont rares, il y a cependant eu dans le monde "des cas de réinfections documentées" par le chikungunya, a noté ce chercheur, évoquant un taux montant à 4% dans le cadre d'une étude au Kenya, menée de 2014 à 2024.
"Encore faut-il expliquer pourquoi, par exemple si (ces patients) avaient une immunité faible ou pas", a-t-il ajouté.
- 100.000 personnes contaminées -
Pour Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur, "ce n'est pas étonnant qu'il puisse y avoir des réinfections puisque l'immunité au bout d'un certain temps diminue, même si l'on a des lymphocytes B mémoires qui vont produire des anticorps et se réactiver rapidement".
A ses yeux, des cohortes d'habitants de la Réunion, suivies pour étudier notamment les formes chroniques du chikungunya, "vont être des outils très intéressants par exemple pour mesurer les taux d'anticorps chez ces personnes et voir le pourcentage qui peuvent être réinfectées".
Majeure, l'épidémie actuelle a provoqué à ce stade six décès dans l'île, où plus de 100.000 personnes pourraient avoir été infectées. Néanmoins, son impact apparaît pour l'instant moindre que celui de 2005-2006, marqué par plus de 260.000 cas et plus de 250 décès.
Une "question intéressante va être de savoir si l'épidémie d'il y a 20 ans a créé une forme d'immunisation collective et diminué un peu la sévérité de l'infection" actuelle, selon Olivier Schwartz.
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www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com
Pour moi..ce n'est pas une reinfection probable !!!!
C'est une certitude...2005 j'ai été fortement accablé !
Depuis on m'a diagnostiqué une arthrite rhumatoïde d'où une situation handicapante.. avec douleurs incessantes mains -pieds entraînant de nombreuses chutes...et découvrir également un steppage pied droit....
A ce jour,les douleurs arthrosiques et vomissements.. démangeaisons et une grosse fatigue générale...
Il va pas sans dire que j' ai eu la dingue 2 fois.. une fois dite normale" une autre fois une dingue inflammatoire...
Plus le COVID...
Je me retrouve à la retraite à 67 ans hyper tendue (traité par hytacan etc anti histaminique d'où une certaine fragilité physique..
Une si petite bête qui m'a bien pourri la vie !!!
Merci mère nature !!!
La vie est belle 🤪
Plus de 260000 cas en 2005 2006 et plus de 100000 en 2024 sans compter les réinfections probables…
Pendant que la population essaie de trouver et d’expérimenter des remèdes aux douleurs et aux affections de la peau, que fait la Haute Autorité de Santé ?
Durant cette épidémie surement mal contrôlée, des traitements ont-ils été testés ? Des études ou expérimentations sont-elles en cours ?
Nous avons entendu le directeur de l’ARS en interview dire que les symptômes du Chik ne durait quelques jours…
Alors que selon une publication de l’Institut Pasteur : les symptômes persistent chez plus de 80 % des personnes infectées à 3 mois, chez 57 % à 15 mois et chez 47 % à 24 mois (Fabrice Simon, « Manifestations chroniques des arboviroses »).
Courage à ceux qui ont développés la maladie, en souhaitant qu’ils ne développent pas sa forme chronique très incapacitante…
Ce sont les mêmes savants qui affirmaient en 2006 que les moustiques ne rentraient pas dans les maisons ?
BONJOUR pour vous protéger du piqûre du chikungunya aller à la pharmacie pour acheter le anti-moustique il pourra pas vous piquer. AU revoir c’était un conseil
Si j’ai le chikungunya je doit faire quoi parce que mon fils de 10 ans à le chikungunya
En médecine, beaucoup de choses qui étaient "impossibles", avant, se révèlent finalement possibles avec le temps.
Sans compter les nombreux mensonges d'État (jamais jugés ni condamnés) comme avec le COVID.
Ce qui est le plus insupportable est l'attitude des "sachants" péremptoires, strictement incapables de prononcer les mots "peut-être".
On ne saura jamais puisqu'en 2005-2006, on ne faisait pas de prélèvement sanguin! Par contre, sur mon arrêt de travail de l'époque, c'était bien écrit "chikungunhya"...
Non et non on ne le rattrape pas 2 fois ce sont juste les anciennes douleurs qui se réveillent suite à la réactivation des anticorps présents dans le sang suite à une nouvelle exposition au virus
Aucun cas jamais vu avec 2 prises de sang positives
Les vagues souvenirs d il y a 20 ans n ont aucune valeur scientifique
Merci de cesser de propager ces inepties
Bonjour, le mieux serait de lire l'article, vous serez éclairé par les explications des chercheurs de l'institut Pasteur. Bonne journée