[VIDÉOS] Une cérémonie historique

Pluie battante et apothéose sur la Seine, Paris a repris sa saga olympique

  • Publié le 27 juillet 2024 à 13:58
  • Actualisé le 27 juillet 2024 à 18:23

Pour la troisième fois de son histoire, après un siècle d'attente, Paris accueille officiellement depuis vendredi 22h54 les Jeux olympiques.

Récit d'une journée historique et mouvementée qui a commencé par des "sabotages criminels" du réseau ferroviaire et s'est conclu, sous la pluie, par une incroyable cérémonie d'ouverture sur la Seine.

+ Pérec et Riner embrasent le ciel parisien

Avant le spectacle vivant, un film a été diffusé montrant l'humoriste Djamel Debbouze entrer torche en main dans le Stade de France avant de la transmettre à une icône française, Zinedine Zidane. Au son d'une musique d'un film de Jacques Tati, l'ancien N.10 des Bleus s'embarque alors dans une odyssée parisienne, métro compris.

À 19h30, la cérémonie d'ouverture débute avec un rideau d'eau et un feu d'artifice bleu blanc rouge sur le Pont d'Austerlitz, avant que n'apparaisse le premier des bateaux transportant les délégations, celui de la Grèce.

Si la tradition olympique est à cet égard respectée, la cérémonie des JO-2024 comme annoncée par son directeur artistique Thomas Jolly, a cassé bien des codes en mettant en scène la Seine et des monuments emblématiques parisiens.

Colorée, inédite, déjantée même, elle a dressé le tableau en musique d'une France fière de sa diversité et riche de son histoire, avec en guest-stars Lady Gaga et Aya Nakamura qui a fait danser la Garde républicaine et des superstars du sport comme LeBron James, porte-drapeau des Etats-Unis.

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La communauté LGBT+ a été mise en lumière, avec le baiser de deux hommes ou une Cène jouée par des drag queens, au gré de douze tableaux animés par 2.000 artistes.

Philippe Katerine, extra-terrestre de la chanson française, coutumier des excentricités et des provocations, n'est pas passé inaperçu, apparaissant en Dionysos, le corps peint en bleu pailleté de doré, pour chanter son morceau "Nu".

Des femmes dont l'apport historique a souvent été occulté, ont été mises à l'honneur, avec des statues appelées à rester dans les rues de Paris: les héroïnes du droit à l'avortement Simone Veil et Gisèle Halimi, la révolutionnaire guillotinée Olympe de Gouges, la Communarde exilée Louise Michel, ou encore la pionnière du sport féminin Alice Milliat, tant méprisée par le père de l'olympisme moderne Pierre de Coubertin.

L'hymne national entonné du haut du Grand Palais.

L'équipe France acclamée

Un cavalier masquer porteur de flamme.

À 22h54, Emmanuel Macron a proclamé les JO-2024 ouverts.

"Je proclame ouverts les Jeux de Paris célébrant la XXXIIIe olympiade des temps modernes", a déclaré selon la formule rituelle le président français sur l'esplanade du Trocadéro, aux côtés du patron du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, et devant 85 chefs d'État et de gouvernement, qui ont supporté stoïquement le déluge

Puis Zinédine Zidane a transmis la flamme à Rafael Nadal, rejoint sur la Seine par Serena Williams, Carl Lewis et Nadia Comaneci.

Ce sont finalement deux légendes du sport français, Marie-José Pérec et Teddy Riner qui ont embrasé la vasque en forme d'un ballon dirigeable qui s'est envolé dans le ciel de Paris.

Un temps fort de plus vers l'éternité pour cette légende du sport français à la foulée inoubliable, seule athlète tricolore triple championne olympique (200 m en 1992, 200 m et 400 m en 1996), porte-drapeau de la délégation française aux Jeux d'Atlanta en 1996, restée aussi dans les mémoires pour sa fuite spectaculaire de Sydney en 2000.

À 56 ans, son aura intacte, Pérec était largement réclamée comme dernière relayeuse de la flamme olympique, par le sélectionneur de l'équipe de France olympique de football Thierry Henry - "il n'y a personne au-dessus d'elle" - ; son camarade champion du monde 1998 Lilian Thuram - "une évidence" - ; ou encore la discobole porte-drapeau sur la Seine Mélina Robert-Michon, "100% team Pérec".

"Les Jeux, c'est ma vie", a l'habitude de répéter la Guadeloupéenne, qui loue l'éducation reçue de sa grand-mère Éléonore, à Basse-Terre, dans sa trajectoire dorée.

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Pendant que Céline Dion chantait "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf depuis le premier étage de la tour Eiffel.

En sortant pour la première fois le défilé des athlètes et la cérémonie d'ouverture d'un stade, les organisateurs avaient l'ambition de casser les codes, de réinventer le genre d'un exercice qui pouvait paraître poussiéreux, tout en respectant le rituel olympique jusqu'à l'allumage final de la flamme prévu en fin de soirée dans le jardin des Tuileries.

Le metteur en scène Thomas Jolly, a bâti un spectacle en immersion dans la Ville-Lumière dont il a fait une scène globale.

Dans un mélange d'images enregistrées et de douze tableaux le long de la Seine, il a convoqué l'histoire de France, parfois violente comme est venue le rappeler une Marie-Antoinette tenant sa tête ensanglantée, ses écrivains comme Victor Hugo, ses artistes, Serge Gainsbourg, Jacques Tati ou Georges Bizet, ses sportifs comme Zinédine Zidane.

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. Réveil "très tôt" pour Estanguet

Tony Estanguet a été réveillé "très tôt". La journée du patron du comité d'organisation Paris-2024 commence avec une mauvaise nouvelle: il pleut sur Paris, une météo qui jette une ombre sur la cérémonie d'ouverture qui, pour la première fois de son histoire, aura lieu hors d'un stade.

"J'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu que c'était pas fou fou", admet-il à France Inter.

"La cérémonie a été pensée pour pouvoir se tenir sous la pluie (...) On s'adaptera", assure le triple champion olympique de canoë.

L'évolution du ciel parisien, ou encore le mystère, savamment entretenu par Paris-2024, sur l'identité du dernier relayeur qui va embraser la vase olympique, vont toutefois vite être relégués au second plan.

. "Attaque massive pour paralyser le réseau"

A 08h15, la SNCF annonce avoir subi vers 04h00 une "attaque massive d'ampleur pour paralyser" son réseau et prévient que la circulation des TGV sur les axes Atlantique, Nord et Est sera "très perturbée", affectant 800.000 voyageurs.

Trois actes de sabotage ont touché des postes d'aiguillage, précise-t-elle plus tard: sur l'axe Nord du TGV, à proximité d'Arras, sur l'axe Est, en Moselle, ainsi que sur l'axe Atlantique, en Eure-et-Loir.

Les auteurs ont coupé et incendié des câbles et faisceaux de fibres optiques permettant de transmettre des informations de sécurité pour les conducteurs, et de commander les aiguillages ou encore les feux rouges.

. Les "Jeux des athlètes" sabotés

Vers 10h00, sur la chaîne d'informations en continu BFMTV, Amélie Oudéa-Castera exprime sa colère contre ceux qui veulent "saboter" les "Jeux des athlètes".

"C'est proprement consternant, parce que jouer contre les Jeux, c'est jouer contre la France", déclare la ministre des Sports et des Jeux olympiques.

On s'inquiète alors de savoir notamment si ces sportifs, dont les superstars américaines du basket LeBron James et Stephen Curry, établis près de Lille, pourraient être privés de cérémonie d'ouverture ou, pire, coincés dans un train en rase-campagne.

La SNCF précisera plus tard, sans faire mention des cadors de la NBA que quatre trains circulaient "avec des athlètes à bord".

"Les deux premiers sont arrivés, le 3e est en circulation et l'équipe circulant dans le dernier va être repositionnée sur un autre train", a-t-elle détaillé.

"Nos services de renseignement et nos forces de l'ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels", assure de son côté Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire.

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. La pluie annoncée

Peu avant 16h00, alors qu'Emmanuel Macron accueille à l'Elysée quelque 85 chefs d'Etat et de gouvernement étrangers pour une réception avant la cérémonie d'ouverture, les premiers spectateurs peuvent accéder aux quais de Seine.

Ils seront près de 400.000 à suivre à partir de 19h30 la parade des athlètes sur des bateaux.

Ils devront s'armer de patience et de... vêtements imperméables.

Les nouvelles sur le front de la météo ne sont pas bonnes, après un après-midi gris mais sans pluie: "Cette fois, plus vraiment de doute, prévient Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France. La pluie devrait se mettre en place vers 20h00".

AFP

guest
5 Commentaires
RN0
RN0
1 mois

Moin la pas vu ! Mais y fait plaisir de savoir, que le Métissage de la France,
La été mis en avant...
Jordan le Sauveur, notre dernier ministre, où es tu ?
Li la disparaître ?
AieAieAie !
Fais pitié Momon...

HULK
HULK
1 mois

Le spectacle était superbe d'originalité. MACRON aime bien tout ce qui n'est pas les "racines" de la FRANCE,qu'il n'aime pas. Par contre il aime bien se "frotter" (physiquement) à tout ce wokisme "déconstructeur" si cher à Sandrine ROUSSEAU. Cette originalité nous a montré quand même un PARIS merveilleux,totalement dégradé par une abrutie, mais çà c'est, encore une fois, à cause des politicards.Par contre-fil n'aurait pas fallu inviter François HOLLANDE,on aurait eu beau temps. Lol.

Riri
Riri
1 mois

Dans l'ensemble le spectacle était reussi. Toutefois, je suis plus réservé pour un tableau en particulier où l'obescenité et l'immoralité sont mises en avant voire même la promotion du parc cochon.

kalou
kalou
1 mois

On pourra retenir l'exposition des organes génitaux de Philippe Katherine .
Ce fut l'apothéose du charme et de la grâce française et surtout parisienne. Les nombreux enfants qui ont assisté au spectacle ont dû apprécier.

C mwin i dit
C mwin i dit
1 mois

ça l'a pas empêcher de se coucher, de travailler ce samedi ...

Alléluia !