Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, la mairie de Saint-Denis, avec le soutien des Centres communaux d’action sociale (CCAS), a organisé une réunion d’urgence ce lundi 16 novembre 2024 pour coordonner l’aide humanitaire. Représentants locaux et nationaux se sont mobilisés pour évaluer les besoins prioritaires et définir une stratégie d’intervention efficace. (Photo : Kwezi)
Le président des CCAS de Mayotte a dressé un état des lieux alarmant : la majorité des foyers de l’île sont encore privés d’eau et d’électricité, tandis que les infrastructures, notamment les écoles et les logements, ont subi des dégâts majeurs. "Il y a un besoin urgent d’eau potable, de bâches agricoles pour protéger les populations des intempéries, et de nourriture sèche", a-t-il déclaré.
Cette rencontre, organisée à l’échelle nationale en partenariat avec l’UNCCAS (Union nationale des CCAS), visait à établir une feuille de route claire pour l’acheminement des secours. "Comment acheminer tout ça ?", s’est interrogé Éric Signarbieux, président de l’UNCCAS, soulignant la complexité logistique de cette opération d’envergure.
- Une solidarité organisée pour plus d’efficacité -
La maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, également vice-présidente de l’UNCCAS, a insisté sur la nécessité d’une coordination rigoureuse : "Nous avons enfin pu établir des contacts directs avec des acteurs sur le terrain, mais nous devons éviter toute action désordonnée qui risquerait d’aggraver la situation déjà chaotique. Notre objectif est d’agir efficacement et de structurer cette chaîne de solidarité." Écoutez :
À l’issue de cette réunion, Ericka Bareigts a annoncé qu’elle écrirait au Premier ministre pour faire remonter les besoins identifiés et proposer des solutions concrètes. "Nous construisons cette chaîne de solidarités pour venir en aide aux habitants de Mayotte", a-t-elle affirmé.
- Répondre rapidement à l'urgence humanitaire -
Actuellement, des rotations aériennes quotidiennes transportent des vivres et du matériel vers Mayotte, complétées par des envois maritimes dès ce mardi. Toutefois, les représentants des CCAS ont souligné la nécessité "d’accélérer les efforts pour répondre à l’urgence humanitaire".
Arkadine Abdoul-Wassion, représentant de Force Ouvrière à Mayotte, a pris la parole en visioconférence pour dénoncer un manque de coordination de la part des autorités nationales. "Les ministres sont venus faire du folklore. Il n’y a pas de cap clair, et les questions fondamentales restent sans réponse, comme le recensement exact des décès liés à cette catastrophe."
- Une forte mobilisation des CCAS -
Cette réunion a rassemblé des représentants de 20 CCAS sur les 24 de l’île de La Réunion, un signe fort de la mobilisation en faveur de Mayotte. "L’intervention des CCAS et des mairies se concentre principalement sur les infrastructures scolaires et les logements, où il y a beaucoup à faire", a rappelé la maire de la commune chef-lieu.
Alors que la situation reste critique à Mayotte, cette initiative de la mairie de Saint-Denis marque un premier pas pour structurer l'aide humanitaire, tout en appelant les autorités nationales à intensifier leur engagement.
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