Décès de Nelson Mandela (Actualisé à 18h05)

La Réunion : un hommage politique unanime

  • Publié le 6 décembre 2013 à 18:05

L'ancien président sud-africain Nelson Mandela est décédé dans la nuit de jeudi 5 à ce vendredi 6 décembre 2013. À La Réunion, suite à son décès, les réactions s'enchaînent. Le monde politique salue la mémoire d'un grand homme. À noter que le parti communiste réunionnais rendra un hommage public à Nelson Mandela à 17 heures à Sainte - Suzanne, face au collège Lucet Langenier, à Quartier Français. Au Port, ce matin, une cérémonie d'hommage a été organisée sur le parvis de la mairie. Madiba, ainsi que le surnommaient affectueusement les Sud-Africains, avait 95 ans. Nous publions les réactions ci-dessous. (photo: cérémonie d'hommage à Nelson Mandela organisée au Port ce matin)

• La municipalité du Port :

"Même la mort n’aura pas eu raison de sa foi en la liberté"

"La Terre entière s'est préparée à cette annonce : Nelson Mandela n’est plus.  Et l'émotion suscitée par cette disparition prend la forme d'une vague de tristesse qui parcourt la planète. Dans ce déferlement international d'éloges et d'hommages, la Ville du Port apporte sa voix. Car ici, au Port, la figure emblématique de Nelson Mandela, l'homme par qui la liberté arrive, a marqué et inspiré des générations.
C'est à l'unisson avec le peuple sud-africain que les Portois ont vécu les grandes heures de l'histoire de Nelson Mandela, des manifestations réunionnaises anti-apartheid aux kabars de liesse pour la liberté et la victoire.
C'est d'ailleurs tout naturellement que notre municipalité s'est rapprochée  de la Ville portuaire sud-africaine de Durban avec laquelle un programme actif et ambitieux de coopération se développe.
A l'heure où Nelson Mandela quitte ce monde, il nous laisse en héritage sa vie de lutte et le sens de son engagement : "combattre ou se soumettre".  Même la mort n’aura pas eu raison de sa foi en la liberté, puisque cette force inspirera tous les combats libérateurs du monde. Il nous appartient ainsi à tous de poursuivre son oeuvre. Mandela est toujours là,  parmi nous".

 

Le parti communiste réunionnais :

"un exemple de courage, de ténacité, de lucidité et de responsabilité"

"Le 20e siècle a été marqué par de profonds changements géopolitiques, économiques, sociaux et politiques. Tous ces changements ont eu pour origine des décisions prises par des dirigeants européens. Pour s’opposer aux décisions néfastes, des hommes issus d’Asie, d’Afrique et d’Amérique se sont levés, ont combattu et reconquis leur souveraineté. Tous ont donc, à un moment donné de l’Histoire de leur pays, incarné un idéal de liberté. Nelson Mandela est de ceux-là.

Entré en lutte en 1944 contre la ségrégation raciale, Nelson Mandela sera arrêté 20 ans plus tard, sur dénonciation de la CIA, emprisonné et maintenu au secret 27 années durant dans des conditions inhumaines. Son combat, son refus intransigeant d’accepter une amélioration de son sort personnel ou même une libération en échange d’un renoncement à la lutte de libération, suscitent un mouvement de soutien toujours plus ample dans le monde et notamment auprès des plus jeunes, rendant intenable la position des partisans de l’apartheid.

Libéré en 1990, âgé de 72 ans, fragilisé par une tuberculose longtemps restée sans soin, Nelson Mandela est élu, en 1994, le premier président d’une Afrique du Sud devenue démocratique. Sans diminuer le mérite ni le courage de tous ceux qui, au long du 20e siècle, conduisirent leur peuple à l’indépendance,  nous pouvons affirmer que Nelson Mandela, libérant son pays de l’apartheid, a libéré tous les Noirs de leurs chaînes et, en refusant de céder à la vengeance, en tendant la main aux bourreaux de son peuple, il a su créer les conditions de la  réconciliation accomplissant l’acte fondateur d’une nation arc-en-ciel et léguant ainsi à la planète entière, un exemple de courage, de ténacité, de lucidité et de responsabilité.

Nelson Mandela, par son action et celle de tous ses camarades, a redonné à l’Afrique entière et à tous les opprimés du monde, l’espoir qu’au bout de leurs luttes, une société plus juste était possible.Pour notre très modeste part, nous sommes fiers d’avoir, par nos actions, aidé matériellement à la lutte et contribué à populariser le soutien aux nombreux militants d’Afrique du Sud qui ont accepté de payer de leur liberté et de leur vie souvent, la reconquête de leur liberté.

En effet, le PCR a toujours été solidaire de la lutte anti apartheid en Afrique du Sud. Ainsi quand Nelson Mandela a décrété la lutte armée c’est un réunionnais, Jacques Vergès, qui lui a servi d’intermédiaire pour obtenir des gouvernements africains les armes nécessaires à ses combattants. Nelson Mandela l’a souvent rappelé. Au plus fort de l’apartheid, Paul Vergès, Député européen a obtenu du Parlement Européen une mission de la Commission européenne en Afrique dans les pays de la ligne de front pour le soutien à l’ANC et à Nelson Mandela. Le résultat de cette mission était la décision des pays de la ligne de front de boycotter le régime de l’apartheid.

A La Réunion même, des manifestations ont été organisées par le PCR ainsi que par le FJAR, l’UFR et la CGTR pour dénoncer l’installation d’un Consulat de l’Afrique du Sud raciste ici à La Réunion. Il faut aussi rappeler la manifestation organisée par le Parti à Gillot pour refouler en Afrique du Sud les premiers touristes racistes qui débarquaient à La Réunion. Il y a eu aussi le refus des dockers de La Réunion de débarquer des produits de l’Afrique du Sud raciste.

Et, à  cette époque, nous étions les seuls à le faire. Et, aujourd’hui, certains de ceux qui louent l’action de Mandela, maintenant disparus, se trouvaient hélas dans l’autre camp. La grande leçon que laisse Nelson Mandela c’est qu’après avoir combattu le racisme dans son pays, il a su faire la réconciliation de tout son peuple, noir et blanc confondu. Cette leçon de rassemblement est universelle. Elle vaut aussi pour nous : Comment nous unir sur l’essentiel quand notre pays est en difficulté et nos jeunes en désespérances.

Aujourd’hui, saluant la vie exemplaire de Nelson Mandela, nous nous inclinons devant la profonde douleur de tout le peuple d’Afrique du Sud. Au nom du Parti Communiste Réunionnais, nous présentons à son épouse, Madame Graça Mandela, à ses filles Zenani Mandela et Zindzi Mandela-Hlongwane ainsi qu’à leur mère, Madame Winnie Madikizela-Mandela, nos très sincères condoléances.

Un hommage public sera rendu à Nelson Mandela ce soir à Sainte – Suzanne, au 5 Bis rue Fourcade, face au collège Lucet Langenier, Quartier Français à 17 heures. Le PCR invite la population réunionnaise à s’associer à cet hommage".

 

Cyrille Hamilcaro, ancien maire de Saint-Louis :

" Nelson Mandela est mort : Tristesse et Espoir !"

"Madiba, héraut de la tribu Xhosa, dernier grand héros moderne de la Résistance, symbole de la Liberté et de la Réconciliation entre ennemis, vient de rejoindre les livres d'Histoire après en avoir écrit des pages glorieuses, parfois sombres.

Au nom de l'UDI 974, au nom de tous mes collègues élus de l'opposition et au nom de la population Saint-Louisienne, je souhaite que dans toutes les classes de La Réunion, une minute de silence soit observée avec une explication sur que représentait réellement cet Homme pour son peuple et pour le monde. Cet homme a montré que la souffrance et l'emprisonnement ne sont rien quand on a la Foi en l'Humanité, et qu'on garde toujours en soi cette lumière de la lutte qui fait se dresser fièrement la tête : que la jeunesse actuelle, en manque de repères et de perspectives, sache et puisse s'en inspirer. C'est l'espoir que doit susciter ce décès qui nous attriste mais qui donne la Liberté éternelle. "

 

Gilles Hubert, du PLR de la Possession :

"pour que son pays fasse parti d’un monde meilleur"

" Il était celui qui avait réussi à mettre fin au règne de l’apartheid, organisation sociale et politique permettant uniquement aux blancs d’avoir la supériorité sur les noirs majoritaires dans le pays. Il a mis fin au système de séparation des races sans provoquer des bains de sang. Il a réussi à mettre tous les groupes quelque soit leur origine sur le même pied d’égalité.

Cette " Nation Arc en Ciel ", un peu comme  La Réunion, notre pays où toutes les races sont représentées et vivent ensemble dans l’harmonie.Pendant la lutte de  Nelson Mandela contre l’apartheid, la grande majorité des réunionnais était solidaire, participant à de nombreuses réunions de soutien pour en finir avec le racisme et les injustices.

Nelson Mandela est un grand homme qui a lutté pour que son pays fasse parti d’un monde meilleur.

Nelson Mandela a osé, osé contre  vents et marées, se soulever contre le système à  l’image d’autres géants qui ont marqué notre humanité : Luther King, Gandhi etc… "

 

Nassimah Dindar, présidente du conseil général :

"c’est un jour de deuil pour le monde entier"

"Je viens d’apprendre, avec une immense et profonde tristesse, le décès de Nelson Mandela. C’est un jour de deuil national en Afrique du Sud ; c’est un jour de deuil pour le monde entier.

Les mots manquent pour retracer le parcours admirable de Nelson Mandela. Le monde retiendra le militant pacifique opposé à l’Apartheid, emprisonné pendant 27 ans. Il retiendra aussi qu’il fut l’artisan de la transition démocratique de son pays, à qui il a, par son aura, évité la guerre civile que beaucoup prédisaient,  et dont il fut le premier Président noir.

Nous nous rappellerons aussi la magnifique leçon de vie qu’il nous donna : apôtre de la Paix et de la Concorde, accordant son pardon à ses persécuteurs. Le Prix Nobel de la Paix qu’il reçut conjointement avec Frederik de Klerk vint couronner cet engagement de tous les instants, qui l’anima toute sa vie, et que rien, ni les dures conditions d’emprisonnement, ni la gloire, ni le pouvoir, n’affecta.

Lors de son procès en 1964, Nelson Mandela s’adressait ainsi à ses juges : " J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ".

J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Et je souhaite au peuple sud-africain, et au-delà à l’Humanité tout entière, de continuer à chérir et de concrétiser le rêve de cet homme immense. "

 

Le Conseil Municipal de Saint-Paul

"Nelson Mandela aura marqué l’humanité par ses convictions"

"Aujourd’hui est un triste jour pour Saint-Paul, pour la Réunion, pour l’Afrique du Sud, pour toute la communauté internationale. A 95 ans, Nelson Mandela qui aura marqué l’humanité par ses convictions et ses actions, s’est éteint.

"Madiba" a inlassablement, défendu la liberté et l’égalité en combattant toute forme de domination et de discrimination. Pour cela, nous lui sommes tous reconnaissants. Ses valeurs, son oeuvre, sont porteurs d’un projet de civilisation pour l’humanité, qu’il s’est appliqué à mettre en place malgré les obstacles. Il a été un combattant de la liberté, un modèle de la paix pour le 20ème siècle. Saint-Paul remercie Madiba pour son dévouement sans faille à la cause humaine, pour son combat et préservera l’héritage qu’il laisse à l’Humanité".

 

Gilbert Annette, maire de Saint-Denis

" Siyabonga Madiba ! "

"C’est avec une profonde tristesse et une vive émotion que j’ai appris le décès de Nelson Rolihlahla Mandela.

Le père charismatique de l'Afrique du Sud s’en est allé, laissant derrière lui et pour toujours, un héritage immense à sa nation et au monde entier. Du village de Mvezo  à l’université de Fort Hare, de la présidence du Congrès National Africain à celle de l’Afrique du Sud, de Robben Island au prix Nobel de la Paix, Mandela a consacré toute sa vie à son pays. Un don de soi unique, essence même de l’Amour de son prochain, pour une cause : la réconciliation de son peuple.

Indigné face au racisme, l’oppression et la pauvreté, il est pour nous tous une inspiration, un maître à penser. En effet, comment ne pas retrouver des échos de sa nation arc en ciel pour laquelle il a tant combattu dans l’histoire même de notre île tout coulèr !

Aujourd’hui, je rends hommage à Nelson Mandela, à son courage, à sa vision de la vie, à son altruisme et à son combat qui a bouleversé l’histoire de son peuple et au-delà….

Siyabonga Madiba ! "

 

• Europe Ecologie les Vert - Réunion

 " Symbole de la résistance à l’oppression "

" Il était un symbole de la résistance à l'oppression, il est devenu un grand homme et une référence pour le monde entier par son œuvre de réconciliation.

Les écologistes réunionnais saluent respectueusement Nelson Mandela, l'homme qui a parcouru le " long chemin vers la liberté " avant d'offrir à son peuple, son courage, sa détermination, son esprit de justice pour poser les premières bases d'un pays moderne et réuni.

Son exemple a marqué notre temps, il ne cessera pas de nous inspirer. "

 

• Michel Fontaine, sénateur de la Réunion et maire Saint-Pierre

" Il a su conduire son pays dans le chemin de la réconciliation "

"Nelson Mandela n'est plus. Homme de paix et d'unité, c'est une grande figure de l'humanité qui disparait. A la pointe du combat contre l'apartheid, il a connu de longues années d'enfermement, de privation de liberté, mais a continué inexorablement son combat pour l'égalité entre tous les hommes et la libération de son peuple.
Père de la nation sud-africaine, il a su conduire son pays dans le chemin de la réconciliation et fonder cette nouvelle "Nation Arc-en-ciel". C'est un Grand homme, qui suscite notre respect unanime, dont le nom est à jamais inscrit dans l'histoire, et plus particulièrement celle tourmentée du XXème siècle.
Je tiens à lui rendre un hommage solennel et à souligner plus que jamais la force de son message de paix."

 

Thierry Robert, député-maire de Saint Leu

" Cet homme hors du commun dont les actes ont marqué l’histoire "

" Ce matin, je ressens une profonde tristesse. Comme tous les Réunionnais j’ai l’impression qu’au-delà du grand Homme, du héros de la lutte anti-apartheid, nous avons perdu un symbole. Bien avant sa libération en 1988, les Réunionnais se sont identifiés à lui, à son combat, à ses réussites.

Madiba comme on l’appelle a su anéantir à lui tout seul un régime raciste et devenir le premier président noir d’Afrique du Sud. Quel bel exemple aussi de respect des peuples et de démocratie nous a-t-il donné ! Qui aurait pu donner 27 ans de sa vie pour une cause et pardonner à ses bourreaux après avoir tant subi ?

Je tiens aussi à rappeler que Nelson Mandela connaissait bien l’Océan Indien pour avoir participé au sommet de la SADEC à Maurice au début des années 2000. Son message de nation arc-en-ciel avait été repris. Les paroles de l’hymne national d’Afrique du Sud alternent les cinq langues les plus parlées et incarnent la plus belle des victoires de Nelson Mandela, celle de la réconciliation. C’est sûr, quand  je revisionnerai " Invictus " avec Morgan Freeman, j’éprouverai toujours autant d’émotion pour cet homme hors du commun dont les actes ont marqué l’histoire à l’image de  Gandhi ou de Martin Luther King. "

 

Ericka Bareigts, députée de la Réunion

" Nous nous souviendrons de lui comme d'un homme extraordinairement ordinaire "

Nelson Mandela s'est éteint à 95 ans dans la dignité. Il aura oeuvré toute sa vie au service de l'humanité et de la fraternité. Né à Mvezo en Afrique du Sud en 1918, il devient avocat et milite dès son plus jeune âge pour l’égalité raciale. D’abord de manière pacifique puis, devant l’interdiction du Congrès National Africain, par la résistance armée. Il se fait emprisonné en 1962 pour actes de sabotage et passera 27 ans de sa vie en prison au nom du combat pour la liberté. Libéré en 1990 et fort d'une aura internationale, Nelson Mandela négocie en faveur d'une Afrique du Sud multiraciale dans la paix, une nation arc-en-ciel, démocratique, dont il est devenu le premier président en 1994.

Ces efforts pour une solution pacifique sont reconnus. Il se voit en effet attribué le prix Nobel de la Paix en 1993, prix qu’il partage avec le président sud-africain qui a déclaré l’apartheid, Frederik de Klerk. Combattant politique mobilisé pour les droits civiques, Mandela a su pardonner à ceux qui l’avaient opprimé. Il a ainsi permis à la nation sud-africaine de sortir grandie de cette épreuve. Celle-ci aura grâce à lui et pour longtemps encore, une place à part dans le coeur des démocrates de la planète.

Ce n’est donc pas qu’un leader que l’Afrique du Sud a perdu, ni même un combattant de la liberté. C’est d’abord un guide, dont la nation fait le deuil ; un homme qui a permis à un peuple de se réconcilier. Aujourd’hui, nous partageons leur deuil car, grâce à Nelson Mandela, nous aussi nous sommes devenus un peu plus libres.

Nelson Mandaela disait : " je ne veux pas que l’on me présente comme une sorte de divinité. J’aimerais que l’on se souvienne de moi comme d’un homme ordinaire, avec ses vertus et ses vices ", alors nous nous souviendrons de lui comme d'un homme extraordinairement ordinaire.

 

• Christian Annette

"Nous sommes tous aujourd’hui orphelins"

"Pouvoir au peuple - Le pouvoir est le nôtre". La disparition de Nelson Mandela me replonge dans mes premiers mots zulu appris suite à sa libération le 11 février 1990 qui représentent pour moi la victoire symbolique de la lutte contre l’apartheid racial. L’émotion est grande après la perte d’un homme emprisonné pendant 27 ans qui est devenu une icône mondiale. Nous sommes tous aujourd’hui orphelins d’un homme pacifiste qui a su, au delà d’un discours, mettre en place une vraie action politique de pardon et un langage de renouveau avec l’avènement de la démocratie en 1994. Nelson Mandela restera pour nous, hommes et femmes politiques, un modèle de militantisme et d’espoir.

 

Paul Vergès, sénateur de La Réunion

"Une perte immense pour l'Humanité"

La disparition de Nelson Mandela représente une perte immense pour l’Humanité. L’émotion ressentie dans le monde entier est à la hauteur du rayonnement qu’a eu le héros de la longue et âpre lutte contre l’apartheid et qui fait de lui l’un des  géants de l’Histoire contemporaine. Nelson Mandela a personnifié la lutte contre le racisme, la résistance à l’oppression et le combat inlassable pour la dignité humaine, l’égalité et  la justice.

Nelson Mandela a  payé dans sa chair la lutte pour la libération du peuple sud africain. Il a montré que l’engagement politique et la lutte pour une cause juste pouvaient signifier le sacrifice d’une vie. Celui qui a connu 27 ans de bagne et qui a été le prisonnier politique le plus ancien n’a jamais abdiqué , démontrant ainsi que lorsque qu’une cause juste était portée par une détermination inébranlable , elle  finissait toujours par triompher.

Durant toutes ces années sombres de l’Apartheid, le régime raciste a bénéficié du soutien ou du silence complice de forces réactionnaires et de certains Etats. Mais, partout dans le monde, la solidarité d’hommes et de femmes épris de justice n’a jamais failli. A La Réunion, on se souvient notamment des manifestations organisées  par le Parti Communiste Réunionnais et l’Union des femmes de La Réunion pour la fermeture du consulat du régime raciste de  l’Afrique du sud. Député au Parlement européen, j’avais également obtenu l’envoi d’une mission sur la ligne de front à un moment  ou le  soutien  à ceux qui devaient lutter contre les agressions du  régime sud africain devait être concret. Rien ne doit être oublié.

Héros de la résistance  du peuple sud africain,  Nelson Mandela a aussi montré qu’on pouvait être  ferme sur ses convictions, et faire preuve d’un esprit d’ouverture  exceptionnel.  Il a su, à un moment de l’histoire de l’évolution d’Afrique du sud, ne pas choisir la vengeance vis à vis de ses bourreaux, sans jamais reculer sur ses convictions et sans rien oublier. Il  a eu l’extraordinaire  lucidité de saisir le moment historique où, pour l’avenir du peuple sud africain, pour construire la paix,   il a eu le courage de tendre la main à ses pires ennemis. C’est ainsi qu’il a été un homme de paix en créant les conditions de la réconciliation.

Premier chef d’Etat de l’Afrique du sud démocratique, Nelson Mandela est resté fidèle à ses convictions.  Il a  s’est efforcé de projeter dans le réel ses idéaux en n’ignorant pas la difficulté de vaincre les séquelles et le poids du passé. Et en étant conscient de l’œuvre gigantesque à accomplir. Il a exercé son mandat avec humilité, tout en ayant un rayonnement considérable. C’est aussi une leçon qu’il laisse à tous.

Nelson Mandela lègue à l’Humanité un héritage d’une richesse inestimable. Il a  allumé la flamme  de l’espoir d’un monde plus juste pour tout le continent africain, pour tous les hommes et les femmes en lutte dans le monde pour plus de justice. Il a montré le chemin de la résistance  inébranlable à tous les opprimés  dans le monde.

Il a montré que la dignité humaine est une valeur irréductible. Grace à Nelson Mandela, la flamme de l’espoir d’un monde plus juste, débarrassé de la barbarie du racisme, ne s’éteindra jamais.

 

• Marie-Annick Fougeroux, secrétaire de LaRéunionEcolo

" Merci Madiba "

" C’est le cœur empreint d’émotion et une immense tristesse et beaucoup d'émotions que le monde a appris le décès de Nelson Mandela, le Père de la Nation sud-africaine. En tant que  Secrétaire de LaRéunionEcolo, je présente mes sincères condoléances à la famille Mandela mais aussi à l'ensemble du peuple sud-africain.

Pour nous écologistes réunionnais Nelson Mandela incarnera pour toujours le modèle de la résistance dans l’abnégation, de la lutte contre l’apartheid et pour la démocratie, la liberté  et l’égalité entre les races. Le plus formidable c’est que malgré les tortures qu’il a subi de la part de ses bourreaux et goeliers Nelson Mandela a su pardonné et tendre la main vers ceux qui lui ont fait du mal, à lui et à son peuple pour le bien de sa nation arc en ciel en construction. En cela, la vie de Nelson Mendela est une leçon de vie et de pardon pour nous tous. "

 

• Saint-Denis d’Abord

" Dans la construction d’un monde plus juste et plus humain "

"Les Femmes et les hommes qui composent le groupe de "Saint-Denis d'Abord" expriment leur profonde tristesse à l'annonce du décès du Président Nelson Mandela.

Cette Lumière de la conscience universelle restera dans nos cœurs l'exemple du courage et de la détermination dans la construction d'un monde plus juste et plus humain. Il n'existe pas de mots si forts pour qualifier ce bienfaiteur de l'Humanité. Sachons simplement lui être reconnaissants tout au long de notre vie.

Nous adressons nos plus sincères condoléances au peuple Sud-Africain".

 

• Jean Gaël Anda, de La Politique Autrement

" Lever le point vers le ciel "

" Bien plus que de la tristesse, c’est une émotion profonde qui me submerge en apprenant la disparition de NELSON MANDAELA, père de la réconciliation et de l’unité de son peuple. Sa vie, son parcours, son combat sont autant de message porteur d’espérance pour l’avenir.

Il nous invite à lever le poing vers le ciel et à nous battre pour la Liberté, la Dignité, le Respect et par-dessus tout l’égalité entre les hommes sans distinction de couleur de peau, d’appartenance ethnique ou de religion.

La vie de " Madiba " sera à jamais ce modèle qui guide mes pas. "

 

• Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul

"un véritable exploit de vertu humaine qu’a incarné et accompli cet homme"

" Nelson Mandela aura marqué de son empreinte l’histoire d’une nation et inspiré l’humanité tant sa contribution à la liberté fût remarquable. Nelson Mandela, affectueusement surnommé " Madiba ", a joué un rôle majeur dans l’Histoire de l’Humanité.

Personnage illustre aux multiples facettes, son aura s’étend bien au-delà de son rôle de combattant de la liberté, comme il se définit lui-même dans ses mémoires. Rares sont les hommes qui suscitent une telle admiration. Unanimement reconnu, Nelson Mandela incarne l’exemplarité, la ténacité et le changement. Ce changement attendu par un peuple tout entier, devenu désormais le modèle de bien des nations. La force du propos et du combat est telle, que l’écrivain André Brink, compatriote de Madiba, nous parle de ses mémoires comme de " l’un des rares livres qui deviennent non seulement un repère mais une condition de notre humanité "! 

 Jamais aucun homme politique contemporain n’aura été respecté, aimé, honoré de la sorte.

 Mesdames, Messieurs,

L’homme que nous honorons est un combattant de la liberté, démocrate émérite avançant sans masque ni faux-fuyant. Dévoué corps et âme à son peuple, il lui a rendu sa grandeur et sa fierté en lui ouvrant le " chemin vers la liberté ". Cette liberté dont il a été injustement privé durant des années et que nous avions, nous-mêmes, Réunionnaises et Réunionnais, défendue et réclamée lors de la visite des représentants de Pretoria au consulat d’Afrique du Sud de Saint-Denis. Mais au-delà de son engagement pour libérer son peuple de la servitude et du mépris, nous rendons hommage à l’HOMME. Car, en plus d’être un génie politique reconnu,  Nelson Mandela possède de hautes qualités humaines qui expliquent, peut-être plus que tout, le respect universel auquel il a droit.

 Je voudrais quant à moi, tenter de faire passer le message qui m’habite. Je vais vous parler non point des étapes de son combat, qui sont connues, mais de l’élan qui le porte, de l’esprit qui l’habite, des idées qui l’inspirent.

La Liberté : voilà le mot qui caractérise le mieux cet homme hors du commun, cette liberté à laquelle il aspirait tant pour son peuple, opprimé pour la seule raison qu’il était africain et n’appartenait pas à la civilisation conquérante, colonialiste, assoiffée de pouvoir et de domination. Homme de principes et homme d’action, Madiba doit son succès à la force de son engagement, certes, mais également à sa simplicité et sa droiture.  Si la liberté guide le combat de Nelson Mandela, elle n’est pas une fin en soi. Il s’agit d’une étape indispensable vers un projet bien plus ambitieux : la construction d’une société unie, empreinte de démocratie et de justice. Quand Mandela parle de liberté, il ne saurait l’appliquer à un peuple, cette dernière transcende les notions de races, de nationalité, d’origine sociale ou de croyances. "Durant ma vie, dit-il devant une des cours de justice appelée à le condamner, je me suis voué au combat du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche, et j’ai lutté contre la domination noire". Pétri de religion mais également féru de lecture, il saura, une fois la libération du peuple noir obtenue, instaurer la réconciliation avec les Blancs, évitant ainsi de plonger son pays dans le chaos des représailles.

La démocratie est alors, aux yeux de Mandela, un véritable impératif permettant d’établir et de préserver l’harmonie dans la cité, elle doit donc être instaurée, ce quel que soit le prix. " J’ai chéri, dit-il, l’idée d’une société démocratique et libre, dans laquelle tout le monde pourrait vivre ensemble en harmonie, et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel je veux vivre, et que j’espère voir s’accomplir. Mais, s’il le faut, pour lequel je suis prêt à mourir  ". Un tel objectif impose bien sûr de surmonter un certain état d’esprit imprégné de tribalisme et de se garder des alliances ethniques, en s’ouvrant à toutes les communautés. Mandela rêve alors d’une " démocratie révolutionnaire, où il n’y aur(ait) plus ni esclavage ni servitude, et d’où la pauvreté, l’insécurité, le besoin ser(aient) bannis  ", déclaration qui lui vaudra son interminable détention à l’issue du procès de 1962. Pour atteindre cet idéal, Nelson Mandela doit faire appel à tout son génie politique et surmonter de nombreux obstacles. L’homme d’action se révèle une fois encore d’une efficacité redoutable transformant l’utopie des années de captivité en réalité étincelante.

 N’oublions pas que c’est à l’apartheid que Mandela s’attaque. Seul ou presque face à un système puissant basé sur de solides alliances en Occident, plus sensible aux richesses et ressources du pays qu’aux enjeux démocratique et sociétaux : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes relève encore de l’analyse conceptuelle. Plusieurs pays s’illustrent dans ce déni de liberté. Margareth Thatcher, premier ministre britannique, refuse tout contact avec l’ANC et, en 1987 à Vancouver, s’oppose à toutes sanctions à infliger aux gouvernants de Pretoria. Nombreux sont les pays qui, sans sourciller poursuivent leurs relations commerciales avec un pays qui opprime et brime les Noirs. Le pouvoir de Washington inscrit, quant à lui, Mandela sur ses listes noires. Quelle chance y avait-il alors pour Mandela, avec l’Occident ligué contre lui, d’abattre un jour le régime de l’apartheid ? Certains auraient fatalement répondu, aucune, Mandela a choisi d’agir.

 Dans ce combat de David contre Goliath, seule la lutte armée semblait pourvoir déstabiliser l’empire colonial. Le camp socialiste, l’Union soviétique et le Vietnam en guerre sont alors des alliés de choix. Cette science de l’action, associant stratégie et tactique, n’avait rien d’une évidence pour Mandela. Il l’a acquise au cours des décennies où, en meneur et en guide, il s’est trouvé soumis aux conditions éprouvantes de l’affrontement et de l’incarcération. Dans sa stratégie de lutte contre l’asservissement, la tyrannie, la violence raciste, le but à atteindre n’était rien moins que de faire prévaloir une cause sacrée : celle de la libération de son peuple ainsi que de son droit à disposer de lui-même et à exercer sa souveraineté. Mandela s’est toujours montré extrêmement ferme sur les principes qui définissaient sa stratégie. Dans cette perspective, le programme d’action défini comportait une mobilisation permanente des énergies, des offensives répétées, pacifiques ou violentes, un usage intensif de la propagande, une pratique étudiée du travail clandestin, le tout conduit, avec esprit et persévérance. En même temps, il s’était fixé pour règle de constamment adapter sa tactique aux nécessités du moment, s’efforçant, quand la situation l’exigeait, d’ agir avec souplesse pour contourner les obstacles. Les vers du poète Henri Michaux devait alors prendre une résonnance particulière : " Dans le noir nous verrons clair mes frères. / Dans le labyrinthe nous trouverons la voie étroite".

Mesdames, Messieurs,

Dire de Mandela qu’il était uniquement un homme de principes et un stratège politique, c’est, à mon sens, ne pas le considérer dans la plénitude de son être et oublier qu’il fût aussi un modèle de simplicité et de droiture. Nelson Mandela ne s’est en effet, jamais posé en prophète et ou en messie venu apporter le salut à un peuple. Il lui a néanmoins consacré toute sa vie. 

Mandela est un homme qui, derrière l’air débonnaire qu’il affiche volontiers, possède une volonté de fer. Dès qu’il est question de justice et d’équité, il se montre d’une fermeté inébranlable. Avec son parti, il a opté pour la non-violence. Mais il récuse le pacifisme, cette forme d’angélisme qui ne mène, selon lui, qu’à la résignation. Pas question, si nécessaire, d’hésiter à prendre les armes pour se défendre. Pour autant, dans la lutte, et afin de ne pas accabler l’ennemi avec lequel il faudra bien faire la paix, il faut, selon lui, savoir, en certaines occasions, se montrer conciliant. C’est le roseau de la fable : il plie mais ne rompt pas. On comprend qu’un homme de cette trempe apprécie tant les vers du poète anglais William Ernest Henley dans Invictus : "  Aussi étroit soit le chemin, / Aussi nombreuses soient les peines, / Je suis maitre de mon destin, / De mon âme le capitaine ".

 Presque déifié par certains, Nelson Mandela a su préserver la simplicité et la noblesse d’âme qui lui valent aujourd’hui une telle reconnaissance, une telle affectation et un engouement immesuré. Son refus d’humilier ses opposants à l’heure de la victoire, son souci de créer une unité entre deux peuples que tout opposait, sa tolérance, son engagement indéfectible pour la liberté, lui ont permis de jeter les bases d’une société multiraciale apaisée, capable d’assumer son passé et d’oeuvrer collectivement pour un meilleur futur. Mandela a en outre en lui le don de l’abnégation. Il a veillé, lors de ses années de présidence, à être le primus inter pares, c’est-à-dire le premier entre ses égaux. Il ne s’est à aucun moment laissé enivrer par les parfums du pouvoir, de la gloire et des honneurs, refusant même d’effectuer un second mandat. Car pour lui, le pouvoir n’est qu’un moyen à mettre au service d’une cause et non une prérogative. Elu en 1994 à la présidence de son pays, après sa sortie des geôles de l’ancien régime, il a exercé sa fonction avec l’autorité et la légitimité politiques que lui conférait le succès acquis dans la lutte menée contre l’apartheid.

Mesdames, Messieurs,

C’est, dans l’histoire de l’humanité, un véritable exploit de vertu humaine qu’a incarné et accompli cet homme.

 N’oublions pas toutefois que, pour le pays, pour cette Afrique du Sud que Mandela porte très haut dans son coeur, pour le Monde, il reste encore un autre long chemin à parcourir. Les inégalités sociales et économiques demeurent particulièrement vivaces, les souhaits de Mandela n’ont donc pas tous été comblés malgré un engagement et une mobilisation sans faille. Madiba ne peut désormais qu’inspirer ses successeurs auxquels il appartient de poursuivre son combat pour la justice et l’équité.

 Chers amis,

Pour conclure je voudrais, en votre nom, en appeler à Aimé Césaire afin que, de là où il est, il dise avec nous, à l’intention de Nelson Mandela, ces quelques vers tirés de l’un de ses poèmes : " Vois :/ l’Afrique n’est plus/ au diamant du malheur/ un noir cœur qui se strie ; / notre Afrique est une main hors du ceste,/ c’est une main droite, la paume devant/ et les doigts bien serrés ;/ c’est une main tuméfiée/ une-blessée-main-ouverte, tendue/ brunes, jaunes, blanches,/ à toutes mains, à toutes les mains blessées du monde".

 

 

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