BNP Paribas Réunion (actualisé à 18h)

95% des salariés en grève, les agences fermées

  • Publié le 4 avril 2016 à 10:25

Le mouvement se durcit dans les agences de la BNP ce lundi 4 avril 2016, où la quasi totalité des 280 employés est en grève. Une assemblée générale s'est tenue à 9h30 dans le hall du siège social de BNP Paribas, rue Juliette Dodu à Saint-Denis. Les nouvelles négociations avec la direction, organisées en début d'après-midi, n'ont pas encore permis de parvenir à un accord. Les discussions se sont poursuivies toute l'après-midi dans un climat tendu, qui a provoqué plusieurs suspensions de séance. Les perturbations sont importantes pour les usagers : seules les opérations en libre-service sont possibles, mais l'accueil et les rendez-vous avec les conseillers sont suspendus dans toutes les agences de l'île.

Pour rappel, les salariés de la BNP Paribas sont en grève illimitée depuis jeudi 31 mars 2016, à l'appel de la CFDT et de la CFTC. Les 16 agences de l'île sont fermées et les grévistes se relaient depuis jeudi pour occuper les locaux du siège jour et nuit.

Les revendications portent sur les rémunérations et primes. L'intersyndicale réclame "une augmentation pérenne mensuelle de 100 € par mois, une  prime annuelle de 2000 €, le paiement des jours de gréve et le renoncement du directeur général à son augmentation de 26%  portant ses revenus à 3 600 000 €".

De son côté, la direction a fait une première proposition vendredi 1er avril: "une mesure pérenne de 150 euros bruts à compter du 1er janvier 2016 et une prime, dans une forme à définir, de 450 euros. Soit au total 200 000 euros supplémentaires sur la filiale BNP Paribas Réunion", détaille Jean-Marc De Courson, directeur général de la filiale BNP Paris Réunion.

Une première proposition qui ne satisfait pas les salariés, puisqu’elle “se résume à 30 centimes par jour, soit 9 euros par mois et une prime de 450 euros, donc on a encore de la marge", estime Paul Junot, secrétaire général de la CFTC.

Plusieurs suspensions de séance au cours de l'après-midi de négociation, lundi 4 avril

Le climat reste donc tendu, avec un taux de grévistes passé de 80% jeudi à 95% lundi matin.

A l'issue de la rencontre entre la direction et les syndicats, ce lundi 4 avril à 14h, deux propositions ont été faites par la direction : "une augmentation annuelle pérenne de 150 euros bruts accompagnée d'une prime annuelle de 550 euros bruts, ou une prime annuelle de 750 euros, avec prise en charge d'un jour et demi de grève, rapporte la CFTC. Après une suspension de séance pour information au personnel les débats se poursuivent". Les débats avec les partenaires sociaux sont particulièrement tendus, et "les tables ont même été soulevées". Plusieurs suspensions de séances sont intervenues dans l'après-midi.

Selon Paul Junot, les précédentes négociations, qui ont eu lieu le 29 février, le 4 mars, le 15 mars, le 31 mars, "avec des réunions qui commençaient à 9h30 et duraient jusqu'à 22h", n'ont montré "qu'une volonté de transposer une mesure unilatérale accordée à Paris ici à la Réunion, mais il n'y a jamais eu de négociations réelle à La Réunion".

Pour la direction, les négociations n’ont pas abouti car “les banques de réseaux sont confrontées à une baisse historique des taux (...) et qui remet en cause leur modèle de rémunération”, juge Jean-Marc De Courson. Le directeur général estime que des efforts ont été fait : “au titre de l’année 2015, 300 000 euros d’intéressement et de participation supplémentaires ont été distribués”, et que la proposition faite le 1er avril est en rapport avec un contexte économique difficile.
Pour la CFDT, les augmentations ont été faibles l'an dernier, “de l'ordre de 0.5% en pérenne”, pour des salariés qui touchent “moyenne 2000 euros par mois”, alors qu’ils ont “dégagé des resultats”, selon Charles Lebon, secrétaire général de la CFDT.

 

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