Après le passage de Gafilo sur Madagascar

Antalaha panse ses plaies et craint les épidémies

  • Publié le 11 mars 2004 à 00:00

Même si la ville d'Antalaha, sur la côte nord est de Madagscar, a résisté du mieux qu'elle pouvait aux assauts de Gafilo, le cyclone a provoqué la mort d'au moins dix personnes. Des centaines de familles sont sans abris. Le pire est peut-être à venir, car c'est maintenant la crainte de voir des épidémies se déclarer qui hante les esprits

L'eau étant coupée à Antalaha, la population est souvent réduite à boire l'eau des rivières et des mares où des cadavres d'animaux surnagent encore. De même, le manque de nourriture conduit parfois les habitants à consommer la viande de ses animaux morts noyés, c'est notamment le cas dans les villages de brousse au sud d'Antalaha. "Ici, à Antalaha, nous n'avons plus grand chose à manger. Nous mangeons les fruits que le cyclone a fait tombé. Mais dans une semaine, nous n'aurons plus rien. En brousse, c'est pire", commente Marie Ange, une habitante d'Ambondrona. "Si dans les prochains jours nous ne recevons pas de nourriture et d'eau, nous allons vers la catastrophe", affirme Jean-René Biclaire, chef du village d'Andafibe où cinq personnes ont trouvé la mort. Agé de 68 ans, il a lui-même passé dix heures entre samedi 7 mars et dimanche 8 mars accroché à un arbre pour éviter d'être emporté par les eaux.

Victimes des eaux

En effet, les vents de Gafilo, classé cyclone très intense à l'approche de la Grande Ile, se sont rapidement affaiblis en arrivant sur les terres. Mais les pluies ont été importantes et la mer déchaînée à provoqué une brusque montée des eaux, inondant les rues de la ville d'Antzala et tous les villages environnants. De même que quatre autres personnes dans le village Santaha, les cinq victimes d'Antafibe sont mortes noyées, emportées par les flots déchaînés. Un enfant de quatre ans a également trouvé la mort à Antalaha. Souffrant d'une crise de paludisme aigu, il n'a pas pu être transporté à l'hôpital à cause du mauvais. "C'est pour éviter que cela reproduise que nous demandons à l'aide internationale de nous envoyer des médicaments, des tentes et de la nourriture", affirme Scholastie Mbotizandry, responsable du lycée d'Antalaha transformé en centre d'hébergement. Près de 600 personnes y ont trouvé refuge et sont totalement démunies. Des centaines de familles sont dans leur cas en brousse. Mais en raison des difficultés de communication, le recensement exact des sinistrés n'a pas encore été fait.

"Pleurer ne sert à rien"

"Si on nous aide pour la nourriture et les tentes, le reste nous le reconstruirons nous mêmes", commente Scholastie Mbotizandry. En effet, quelques heures à peine après le passage de Gafilo, tous les habitants d'Antalaha ont commencé à reconstruire leur ville. Ce sont essentiellement les toits des paillotes qui ont été emportés par les vents. Il faut recouvrir les maisons et faire disparaître l'eau emmenée par les inondations. Ici, la tristesse et l'abattement ne sont n'est pas de mise. C'est sans tristesse que la population reconstruit Antalaha. "Nous avons l'habitude à Madagascar de faire face à l'adversité. Pleurer et se lamenter ne sert à rien. Il faut tout de suite reconstruire", commente Benaremina Beantanana, cadre retraité de laSIRAMA, la société sucrière de Madagascar.
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