Ce dimanche 13 janvier 2013, ils étaient 1 800 personnes, 7 200 selon les organisateurs, à être descendus dans la rue à Saint-Denis contre le projet de loi du gouvernement visant à ouvrir le mariage civil aux couples de même sexe. Une manifestation à l'initiative du collectif "tous pour le mariage homme-femme". Pour Stéphane Ducamp, secrétaire de l'association LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) 974, cette mobilisation fait le "procès de l'homosexualité". Il déplore un débat "pesant" où les homosexuels sont traités comme des animaux. "Nous nous battons pour nos droits", martèle-t-il. Stéphane Ducamp affirme, par ailleurs, qu'il n'y aura pas de contre-manifestation mais un pique-nique "entre gens bien pensant"
* Les opposants au mariage pour tous sont descendus dan la rue ce dimanche 13 janvier 2013 à Saint-Denis mais aussi à Paris. Que pensez-vous de cette mobilisation ?
- On fait le procès de l’homosexualité et de sa normalité. Je suis surpris que l’on se préoccupe plus de notre sexualité que notre capacité à élever des enfants. Le débat est pesant. Nous avons marre d’être traités comme des animaux et nous avons l’impression que les gens pensent que nous sommes gouvernés par nos hormones. Ce qui m’inquiète, c’est que cela tourne à l’homophobie. Le plus gênant également est que ces personnes qui ont manifesté clament qu’elles ne sont pas homophobes.
* Ces personnes sont homophobes le sont, selon vous ?
- Si elles ne l’étaient pas, elles ne diraient pas qu'elles ne sont pas homophobes.
* Parmi l’un des slogans scandés le 9 décembre dernier et ce dimanche : nous sommes tolérants mais il ne faut pas exagérer. Qu’en pensez-vous ?
- On ne veut pas être toléré. Nous avons le droit d’existence. Est-ce que c’est exagéré d’être né dans un pays où la devise est la liberté, l’égalité et la fraternité ?
* L’Église est une virulente opposante à ce projet de loi. Vous sentez-vous agressé ?
- Je ne me sens pas agressé. C’est l’État laïc qui l’est. Ce qu’il faut noter, c’est que, pour une fois, les religieux ont un ennemi commun : l’État. Je considère qu’on peut donner son opinion mais, de là, à aller dans la rue en soutane. La société évolue mais la religion catholique, elle, n’a pas changé.
* Le collectif "tous pour le mariage homme-femme" déplore le fait que ce projet de loi pour le mariage pour tous ait été présenté dans la précipitation "sous prétexte de satisfaire 1% de la population". Comprenez-vous cette prise de position ?
- Il faudrait tout d’abord que ce collectif revoit leurs chiffres. Si ce projet de loi pour le mariage pour tous est fait pour une minorité, pourquoi, dans ce cas, promulguer des lois pour l’outre-mer ? Les départements ultra-marins sont bien minoritaires.
* Certains posent aussi le débat de la moralité de l’homosexualité…
- Est-ce qu’être homosexuel, c’est moral? Ces personnes feraient mieux de balayer devant leur porte au lieu de celle des autres. L’orientation est liée à l’amour et non aux droits. Ce n’est pas plus moral de mentir.
* Les opposants clament également qu’un enfant ne peut être heureux qu’en étant élevé par un couple homme-femme…
- Sur quoi se basent-ils pour affirmer qu’un couple homosexuel ne peut rendre heureux un enfant adopté ? Les anti adoption devraient également pousser leur raisonnement et demander à interdire l’adoption aux célibataires. Tout ceux qui ont adopté jusqu’à présent étaient des célibataires. Il faut aussi arrêter de mentir en affirmant que les mentions "fils de" et "fille de" seront remplacées par celles de "parent A", "B" ou "C". Cette formulation ne figure pas dans le texte de loi. C’est une intox.
* D’où la tirent-ils selon vous ?
- Je ne sais pas. Sûrement de Jean-François Copé. J’invite les membres de ce collectif, les personnes qui ont manifesté et Monseigneur Gilbert Aubry à m’écrire et me monter où cela est inscrit. Au lieu de refuser le mariage pour tous, les opposants devraient s’intéresser au mariage hétérosexuel, à savoir religieux, qui est en recul, et lutter en sa faveur. Ils devraient également trouver autre chose que de manifester contre des personnes qui réclament le droit d’avoir le droit.
* Il y a aussi la question de la procréation médicale assistée (PMA). Quelle est votre position là-dessus ?
- Je confirme bien qu’un enfant vient d’un homme et d’une femme. Et je ne suis pas pour la PMA. Mais c’est un autre débat qui sera examiné en mars par le gouvernement.
* L’association LGBT a-t-elle prévue de manifester en faveur du projet ?
- Il n’y aura pas de contre-manifestation. Nous ne sommes pas contre les contre. Nous organiserons peut-être un pique-nique à Saint-Denis le 27 janvier dans le cadre d’un mouvement national. Un pique-nique entre gens bien pensant et qui ne mentent pas.
* Concrètement que changera ce texte de loi sur le mariage pour tous ?
- Par exemple, avec le PACS, nous n’avons pas le droit d’hériter. Nous le pourrons avec le mariage. Autre situation, de plus en plus de couples ont des enfants, mais quand l’un part, un seul a des droits parentaux. Il y a aussi le cas où l’autre meurt. Que devient l’enfant ? Nous nous battons tout simplement pour nos droits.
* Avez-vous connaissance de couples qui projettent de se marier ?
- Oui, cinq couples dans mon entourage qui ont des enfants et qui le feront au regard du droit mais pas de l’amour.
* Et vous ?
- Pour se marier, il faut être deux…
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juste pour répondre a pierre schaefer, l'homosexualité existe bien chez les animaux, en particulier chez certains singes qui règlent les problèmes par le sexe, donc effectivement, tu peux te tromper. fait quelques recherches histoire de.....
Mr ZANATANY LES GENS D'EGLISE VOUS POSE PROBLEME RESPECTEZ TOUS LE MONDE.
Je peux me tromper, n'étant pas spécialiste de la zoologie, mais je ne crois pas que l'homosexualité existe chez les animaux (à l'exception de cas particuliers, comme l'escargot qui, lui, est hermaphrodite).
Que viennent faire les enfants dans une telle manifestation? Grossir les effectifs? Ce n'est pas leur place. Les parents de ces enfants sont irresponsables. Je croyais qu'en France il y avait séparation des pouvoirs entre l'état et l'église. Les médias ont tort d'inviter sur une chaîne publique des gens d'église pour débattre. Qu'ils s'expriment dans leur diocèse.