Les violences faites aux femmes

Battues, violées et humiliées

  • Publié le 27 mai 2004 à 00:00

À La Réunion, les femmes ne sont en sécurité ni dans la cellule familiale, ni sur leur lieu de travail, ni dans la rue. C'est ce qu'indique l'Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France. Ainsi 15% des femmes réunionnaises subissent régulièrement des violences conjugales

La D.R.A.S.S (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) a présenté ce mercredi 26 mai 2004 les premiers résultats d'une enquête portant sur les violences envers les femmes réunionnaises.
L'enquête montre dans un premier temps que la cellule familiale sensée être un havre de paix est en fait un lieu de danger pour les femmes. En effet, 5% des femmes vivant en couple sont victimes de violences conjugales (9% dans l'Hexagone). 29% des femmes réunionnaises âgées entre 20 et 24 ans déclarent avoir été violentées par leur conjoint (12% en France). Cette violence conjugale revêt plusieurs formes : pressions psychologiques agressions physiques, pratiques sexuelles imposées, agressions verbales. À cela s'ajoute parfois les violences exercées par des ex-conjoints. À noter que dans les cas de violences sexuelles, 29% des agressions sont perpétrées par le père ou le petit père.

Agressées au travail

Le lieu de travail est également peu sûr pour les femmes. Dans ce domaine ce sont le plus souvent des pressions psychologiques qui sont perpétrées. 16% des employées interrogées disent en subir ou en avoir subi. Viennent ensuite les insultes et les menaces verbales. 45% de ces menaces et insultes sont le fait de clients et 16% des collègues de travail. Les supérieurs hiérarchiques représentent une part de 10%.
Évidemment, les femmes n'échappent pas non plus aux agressions commises dans la rue. Plus d'une femme sur 5 a subi une forme de violence dans un espace public

L'alcool accélère le passage à l'acte

L'enquête met le fait en exergue, la prise d'alcool est un facteur important dans le passage à l'acte. 27% des femmes interrogées indiquent que leur agresseur était ivre, et 19% déclarent que celui-ci était sous l'emprise d'une drogue. À La Réunion comme en métropole, le conjoint et l'ex conjoint sont responsables de la moitié des agressions perpétrés sous l'emprise de l'alcool. Ces violences regroupent aussi bien les tentatives de meurtre, les menaces avec armes, les viols et les tentatives de viols.
Par peur des représailles notamment, les femmes réunionnaises, quels que soient les milieux dont elles sont issues, hésitent encore à porter plainte contre leurs agresseurs et même à parler des agressions qu'elles subissent. Cela se vérifie notamment pour les crimes et délits sexuels. Seulement 13% des femmes ayant subi des attouchements et 7% de femmes violées ont osé porter plainte.
Notons que cette enquête est la première du genre à avoir été réalisé tant en France que dans l'île.

Florence Prianon
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