Ce mercredi 11 mars 2015, Béatrice Larose s'est éteinte à l'âge de 107 ans, à Bras-Panon. Grande-mère de Jean-Hugues Ratenon, elle était aussi la dernière engagée encore vivante de La Réunion, l'ultime représentant de ce système ayant succédé à l'esclavage pour faire venir des milliers de personnes en provenance d'Inde, d'Afrique, de Madagascar, des Comores, de Chine ou d'ailleurs pour travailler au service de propriétaires terriens.
Originaire de Rodrigues, Béatrice Larose avait quitté Port-Mathurin en 1933 pour travailler sur les plantations de Bras-Panon au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
"Avec elle, c’est une page de notre Histoire qui s’estompe", lui rend hommage la députée Ericka Bareigts. "Arrivée en 1933 à la Grande Chaloupe, elle faisait partie de la dernière vague des engagés. Comme les 100 000 autres travailleurs sous contrat importé, elle a d’abord été mise en quarantaine sanitaire, au Lazaret, avant de travailler pour différents propriétaires. Sans relâche et pour nourrir ses huit enfants, dont quatre sont morts trop jeunes, elle a labouré les champs de canne et planté du piment", rappelle-t-elle.
"Si Béatrice Larose n’a jamais pu avoir la nationalité française, elle était l’un des derniers symboles d’une partie de notre histoire française, d’une partie de notre histoire réunionnaise : celle de l’Engagisme et du peuplement de notre île qui l’accompagne", souligne encore la députée PS.
"C'est avec une grande émotion et une profonde tristesse que j'apprends la disparition de Béatrice Larose âgée de 107 ans, l'aïeule de Jean-Hugues Ratenon", a réagi de son côté la députée Huguette Bello. "La Réunion perd un témoin privilégié de l'histoire de l'engagisme", souligne-t-elle.
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