Infiltrations dans les murs et les plafonds, aérations pleines de poussière, moisissures dans les douches et les sanitaires... Des photos d'un usager du Centre hospitalier universitaire Félix Guyon, à Saint-Denis, mettent en cause l'hygiène dans certains locaux du service pédiatrie. Pour toute réponse, le CHU se retranche derrière les effets du cyclone Bejisa, assurant que cette situation "ne pose aucunement un sujet d'hygiène". Mais le directeur de la veille sanitaire à l'Agence régionale de santé, Dominique Polycarpe, interrogé par Radio Festival, évoque de son côté "une dégradation au niveau de l'hygiène des locaux". (Les 4 premières photos ont été prises par un usager quelques heures après le passage du cyclone Bejisa ; les 5 photos suivantes ont été envoyées ce vendredi par le CHU)
Directeur adjoint du CHU Félix Guyon, Lionel Calenge n’a guère apprécié les clichés reçus par la rédaction de Radio Festival, qu’Imaz Press reproduit ici. Sur ces photos prises par un usager en ce début d’année 2014, quelques heures après le passage du cyclone Bejisa, on voit en effet très nettement des infiltrations d’eau au plafond, un tas de poussière sur la bouche d’aération ou encore d’importantes moisissures dans une douche et dans les sanitaires.
"Déjà, il s’agit d’une partie des locaux qui sert à l’accueil des parents, ce n’est pas un espace de soin", précise Lionel Calenge. "Je suis passé voir hier (jeudi, ndlr) et tout a été nettoyé. Les services d’hygiène ont été mobilisés, l’espace toilette, l’espace douche et toutes les grilles d’aération ont été nettoyés." Ce vendredi 17 janvier 2014, le CHU nous a effectivement fait parvenir d’autres photos, où l’on peut constater que le grand ménage a été effectué.
Mais les explications de l’établissement n’en sont pas pour autant plus convaincantes. "Suite au passage du cyclone Bejisa, le CHU Félix Guyon a subi quelques infiltrations dans certains services, notamment dans le service de pédiatrie (...). Ces infiltrations proviennent des pluies abondantes et des rafales de vent peu ordinaires, qui se sont abattues sur notre île et dont tous les habitants ont été victimes", écrit ainsi le CHU dans un communiqué publié ce vendredi.
Si Bejisa peut effectivement être responsable de certaines infiltrations, notamment dans les plafonds et les murs, difficile de justifier les amas de poussières, de moisissures et de tartre par le simple passage du cyclone. Pourtant, l’hôpital persiste à qualifier cette situation de "normale suite à un événement climatique de cette ampleur", assurant que cela "n’altère en rien la prise en charge des patients et le respect des normes de sécurité".
"Il y avait des infiltrations antérieures", concède le directeur adjoint, "mais qui ne nuisaient aucunement à l’hygiène des locaux". Le directeur adjoint avoue tout de même que "nous avons été pris par beaucoup de choses ces derniers temps, Bejisa a fait pas mal de dégâts, sinon on aurait sans doute nettoyé plus rapidement".
Toujours est-il que Dominique Polycarpe, directeur de la veille sanitaire à l’Agence régionale de santé, a lui bien parlé de "dégradation au niveau de l’hygiène des locaux" au micro de Radio Festival.
Aujourd’hui, le CHU met en avant les interventions des services techniques, assurant que "le nettoyage prévu dans cette salle de bain a été effectué très rapidement". Mais il a tout de même fallu qu’un usager alerte l’établissement et l’ARS pour accélérer ce nettoyage, ce qui ne manque pas de susciter quelques interrogations, notamment au sujet des risques d’infections nosocomiales.
"Il y a moins d’infections associées au soin ou d’infection nosocomiales à La Réunion qu’en métropole", répond toutefois Dominique Polycarpe. "Pour nous, l’hygiène dans un établissement de santé passe non seulement par l’hygiène générale des locaux, mais aussi par toutes les mesures d’hygiène qui doivent être appliquées lors d’un soin. Et ça, en général, les personnels hospitaliers le font très bien, même si tout n’est pas réglé, puisqu’il y a encore des infections nosocomiales", complète-t-il. Le responsable de l’ARS ajoute que "tout usager, quand il constate un problème ou une situation anormale du système de soin, a la possibilité de saisir le directeur de l’établissement et l’agence régionale de santé".
De son côté, le directeur adjoint du CHU indique qu’un "plan de réfection de toute l’étanchéité de l’établissement sera mené dans le courant du premier trimestre 2014", déplorant "ces quelques photos qui jettent le discrédit sur nous et qui sont en décalage avec le travail de toute l’équipe de pédiatrie". Il est vrai que ces clichés sans équivoque font bien mauvais genre.
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C'est horrible pour un hôpital, en plus le directeur dit que ce n'est pas grave parce que que c'est juste un espace pour les parents et pas pour les soins !!!! Beurk
je pense qu il faudrait elargir au niveau des autres services juste pour voir.