Etats généraux de l'Outre-mer

Des réponses concrètes attendues

  • Publié le 30 septembre 2009 à 12:30

Département, Région et même communes, tous sont unanimes, "le gouvernement doit apporter des réponses concrètes aux états généraux de l'Outre-mer". En effet, lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi 30 septembre 2009, les collectivités locales se sont exprimées sur la nécessité de "signer un accord avec le gouvernement qui engage l'île sur les 20 ans qui viennent". Ces déclarations interviennent à la veille du rendu de la synthèse générale des états généraux à Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, et à Marie Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer.

Les états généraux ont pris fin à La Réunion le 30 juillet dernier et entrent désormais dans la dernière phase, à savoir la réunion du Conseil interministériel. En effet, la synthèse générale des états généraux sera rendue à Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, à Marie Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, ce jeudi 1er octobre. Puis, dans les jours qui suivent, un Conseil interministériel se réunira afin de faire des propositions au gouvernement.

"Ce sont près de 150 propositions que seront faites", souligne Paul Vergès, président du conseil régional. "Le gouvernement prendra 50 mesures, les autres seront soumises aux choix des régions", ajoute t-il. "C'est un moment important de notre histoire", complète le responsable politique.

Toutes les collectivités locales attendent beaucoup de ce "moment important". "Les déclarations doivent désormais se concrétiser en actions", martèle Nassimah Dindar, présidente du conseil général. Pour cette dernière, l'action passe par la prise en compte de "4 grandes orientations prioritaires au c?ur de la réflexion de la Région et du Département".

Il s'agit d'abord de répondre à la crise sociale en réduisant les inégalités et la pauvreté. Les collectivités demandent l'accélération de la mise en ?uvre des grands chantiers, l'avancement des dates de paiements de certaines allocations et le resserrement du calendrier d'extension du RSA (revenu de solidarité active). La seconde priorité est de "veiller à l'adaptation des futures politiques européennes et des réformes nationales à la situation réunionnaise".

Autre orientation, "franchir une nouvelle étape pour le développement durable". Cela passe par un développement humain, économique et territorial. Humain d'abord par le renforcement de la cohésion sociale, la promotion de la jeunesse réunionnaise et l'affirmation de l'identité réunionnaise. Economique ensuite par la quête de l'autonomie énergétique, de la sécurité alimentaire et par l'ouverture en privilégiant la coopération au sein de la zone Océan Indien. Un développement territorial enfin par la construction d'ici six ans de 30 000 logements sociaux ou la structuration de l'organisation urbaine.

La dernière priorité dessinée par les collectivités est la rénovation des modes de gouvernance. La Région et le Département exigent des compensations des transferts de compétences mises en place par l'Etat. Les deux collectivités évoquent aussi la possibilité de mettre en place une assemblée unique. Les mairies déplorent quant à elles le manque à gagner suite à la suppression de la taxe professionnelle et s'interrogent sur le devenir de l'octroi de mer. "Nous voulons des réponses à nos inquiétudes", explique Thierry Robert, maire de Saint-Leu. C'est aussi la question de la sur rémunération du secteur public.

Ces 4 orientations prioritaires, les collectivités espèrent qu'elles seront prises en compte lors du Conseil interministériel. Nassimah Dindar parle même de la signature d'un "accord qui engage l'île sur les 20 ans qui viennent". "Un accord sous forme de contrat opérationnel avec des mesures, des financements et un calendrier", termine t-elle.

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