Patrick Buisson, sulfureux conseiller tombé en disgrâce de Nicolas Sarkozy, règle ses comptes avec l'ex-chef de l'Etat dans un livre explosif, "La Cause du peuple", à paraître jeudi, en pleine bataille de la primaire de la droite pour 2017.
Manipulations contre ses adversaires, phrases assassines de l'ancien président sur ses rivaux... Dans un pavé de 464 pages, sous-titré "L'histoire interdite de la présidence Sarkozy" et dont L'Express publie des extraits, le politologue et historien mêle anecdotes et réflexions, visiblement nourries d'amertume, sur ce "trader de la politique", "moteur à deux temps fonctionnant au mélange d'un discours dur et d'une pratique molle".
Parmi ses confidences, celui qui a été condamné pour atteinte à la vie privée, après avoir enregistré longuement à son insu Nicolas Sarkozy, affirme que ce dernier a laissé, en 2006, "des bandes de blacks et de beurs" agresser des "jeunes blancs" anti-CPE pour reprendre ensuite le contrôle de la situation face à son rival Dominique de Villepin.
A l'époque, alors que la rivalité avec son ministre de l'Intérieur est à son comble, le très populaire Premier ministre Dominique de Villepin veut marquer des points en présentant le Contrat première embauche, mais le projet jette de nombreux jeunes dans la rue et sera finalement enterré. L'une des manifestations, le 26 mars, se termine par des émeutes aux Invalides, à Paris.
"Pour Nicolas Sarkozy, les Invalides furent l'équivalent d'Austerlitz pour Napoléon (...) A tout le moins s'il faut en croire l'histoire qu'il aimait à raconter en petit comité: +Nous avions pris la décision de laisser les bandes de blacks et de beurs agresser les jeunes blancs aux Invalides, tout en informant les photographes de Paris Match de la probabilité de sérieux incidents+", rapporte l'ancien directeur de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, mis en examen pour l'affaire des sondages de l'Élysée.
M. Buisson fait aussi dire à Nicolas Sarkozy, lors d'une autre manifestation anti-CPE: "On laissera (les casseurs) faire leurs courses chez Darty et à Go Sport". Le ministre de l'Intérieur était ensuite apparu sur les lieux, "fier de montrer à quel point il maîtrisait la situation face à un Premier ministre englué dans un affrontement mortifère avec la jeunesse".
- "J'ai de quoi faire exploser DSK en plein vol" -
Le conseiller disgracié en 2014 -que certains sarkozystes qualifiaient à l'Elysée de "gourou"- affirme qu'entre les deux tours de la présidentielle de 2007, le candidat Sarkozy lui a demandé: "Appelle (Jean-Marie) Le Pen... Demande-lui ce qu'il veut (...) S'il faut le recevoir maintenant, je le recevrai."
Il assure aussi qu'il avait demandé à ses troupes de "faire remonter une cinquantaine de signatures d'élus au candidat Le Pen" pour qu'il puisse concourir. Et l'ex-chef de l'État aurait affirmé en 2005 devant des proches: "Les valeurs du Front national sont celles de tous les Français."
Réputé avoir la dent dure en privé, Nicolas Sarkozy peut même être assassin si l'on en croit les mots que lui attribue Buisson: Jacques Chirac serait "corrompu", François Fillon "un pauvre type, minable" et Dominique Strauss-Kahn, "un dégoûtant personnage" qu'il avait "de quoi faire exploser en plein vol" en vue de la présidentielle de 2012.
"Le livre est aussi truffé de citations présumées de l’ex-chef de l’Etat : "Qu’est-ce que je vais foutre en Guyane ? C’est 200.000 habitants dont la moitié d’analphabètes" ; "Je veux mourir riche… Tony Blair me dit qu’il se fait payer 240.000 dollars par conférence. Je suis sûr que je peux faire mieux" révèle europe.1.fr. "Chirac s’envoyait des actrices en catimini, Giscard des mannequins. Avec moi, tout est transparent" cite encore le site;
- Christian Estrosi "cet abruti (...) qui a une noisette dans la tête" -
Cité par lepoint.fr, Patrick Buisson écrit qu'après l'inauguration d'une mosquée en 2010 par François Fillon, alors Premier ministre, Nicolas Sarkozy s'est exclamé : " Pauvre type, minable... Tant qu'il y est, il n'a qu'à venir mercredi au conseil des ministres en babouches et avec un tapis de prière ! "Avec la publication de ces confidences, la journée a été difficile pour M. Sarkozy, dont deux proches, les deux ex-grands flics Bernard Squarcini et Christian Flaesch, étaient toujours en garde vue mardi dans une enquête pour trafic d'influence.
Sur François Baroin, il aurait lâché selon l'ancien conseiller de l'Elysée : " Je l'ai acheté à la baisse. Trop cher, je te le concède, pour un second rôle. " Le propos aurait été tenu en 2010. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy explique que François Baroin sera son Premier ministre en cas de victoire en 2017, écrit lepoint.fr. Quant à Christian Estrosi il serait un " abruti [...] qui a une noisette dans la tête".
Sollicité mardi par l'AFP, son entourage a dit "n'accorder aucune importance aux propos de Patrick Buisson" en soulignant qu'"à la demande de Nicolas Sarkozy, qui ne l'a plus revu depuis la révélation des enregistrements clandestins, la justice a condamné ses pratiques". "Le crédit à apporter à ses allégations doit donc être vu à l'aune de cette condamnation", insiste-t-on. Cet homme "ne m'intéresse plus", "ce n'est pas un sujet pour moi", avait lâché dès lundi matin sur Europe 1 Nicolas Sarkozy.
La journée de mardi a été particulièrement compliquée pour Nicolas Sarkozy. En effet, le carnet d'un ex-dignitaire du régime libyen de Mouammar Kadhafi, mentionnant une série de versements au profit de Nicolas Sarkozy au moment de l'élection présidentielle de 2007, a été transmis aux enquêteurs, a déclaré une source proche de l'enquête, confirmant une information de Mediapart.
AFP
Ah ce Pierre Balcon toujours le mot pour rire !!!!!!!
Que pense IPR de Patrick Buisson ?
Rien de bon et même le pire.
Que pense IPR du bouquin de Patrick Buisson
Tout le bien possible
Tout est dit sur l'éthique journalistique et Patrick Buisson sait lui aussi ce qu'il faut penser de cette éthique
Et au fait si on faisait une nouvelle édition des 2 livres de Valerie T.
Ca pourrait être intéressant au moment des primaires socialistes
Ah ces gaulois ! Toujours le mot pour rire !