Économie

La croissance portée par les investissements publics

  • Publié le 9 juillet 2007 à 00:00

Le chikungunya n'a pas anéanti la croissance de l'économie réunionnaise. Loin de là. Elle s'établit à 4% pour l'année 2006 selon un bilan présenté le 5 juillet 2007 par l'IEDOM, l'Insee et l'AFD. L'investissement public est en grande partie à l'origine de cette bonne croissance, plus que la consommation des ménages.

Le bilan 2006 concernant l'économie réunionnaise montre que la croissance n'a pas été altérée par la crise du tourisme qu'à connue l'île suite à l'épidémie de chikungunya. Elle s'établit à 4% du PIB, soit un demi point de moins que la moyenne des dix dernières années, en baisse par rapport à 2005 (+4,9%) mais deux fois plus qu'en métropole. Il apparaît donc que la crise du chikungunya, qui a gravement affecté le secteur du tourisme, n'a pas touché l'économie réunionnaise en profondeur. Pourtant, seuls 278 800 touristes ont séjourné sur l'île en 2006. Ce sont 130 000 de moins qu'en 2005, soit une baisse de fréquentation de 30 %. Les recettes ont, elles aussi, diminué de plus du quart (- 27,2 %), s'établissant à 224,8 millions d'euros contre 308 millions d'euros en 2005.

Investissements publics record

En fait, c'est d'abord l'investissement qui a tiré la croissance à la hausse et ce, pour la deuxième année consécutive. Il augmente de 11% et s'établit à plus de 3 milliards d'euros. Il est pourvoyeur de croissance à hauteur de 2,7 points. Le secteur du BTP a connu la plus forte croissance en 2006 (+13%), principalement grâce aux chantiers routiers et au développement du logement collectif privé defiscalisable. Mais c'est l'investissement public qui a connu la plus forte hausse : plus de 850 millions d'euros ont été investis dans les chantiers publics, soit +30% par rapport à 2005. Le chantier de la route des Tamarins est bien sûr une des raisons majeures de cette croissance.

Accélération de la hausse des prix

Par contre, la consommation des ménages a connu une croissance moindre. Pourtant traditionnellement principal moteur de la croissance réunionnaise, elle ne progresse que de 3,1% en 2006, contre 4,2% en 2005 et 4,1% sur la moyenne des dix dernières années. Elle contribue donc moins à la croissance globale. La crise sanitaire du chikungunya est en cause sur la première partie de l'année et n'a pas été rattrapée sur les autres mois. L'accélération de la hausse des prix (+2,6% en 2006) a certainement altéré le pouvoir d'achat qui a progressé moins vite qu'en 2005. En 2006, la hausse du revenu disponible brut global des ménages s'établit à 6,2 % en valeur, soit + 3,5 % hors inflation. C'est -0,6 point par rapport à 2005.

Hausse de la masse salariale

Autre fait notable, la hausse de la masse salariale (+10%) a dépassé celle des prestations sociales (+4,7%). En effet, en 2006, 7 300 emplois salariés ont été créés contre 5 400 en 2005. Enfin, l'investissement des ménages se stabilise à un niveau élevé en raison de la très forte demande de logements tandis que l'investissement des entreprises connaît une légère décélération. Concernant les ménages, l'Iedom (Institut d'émission des DOM) note un ralentissement de la distribution des crédits accordés aux ménages par rapport à 2005. Elle baisse de 15% concernant l'habitat et de 7,9% pour la consommation, pour un total de 5,3 milliards d'euros. Pour les entreprises, ce montant s'établit à 5,3 milliards d'euros.
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