Mangues, ananas, letchis...

La récolte de l'export

  • Publié le 16 décembre 2004 à 00:00

À La Réunion, en matière d'exportation fruitière quatre productions sont essentiellement concernées : l'ananas, la mangue, le letchi et le fruit de la passion. Si l'exportation est en progression, la promotion des produits réunionnais doit encore se professionnaliser

Les exportations de fruits essentiellement vers la métropole sont en augmentation et s'élèvent à 1670 tonnes en 2003, contre 1299 tonnes en 2000. L'ananas est le fruit le plus exporté avec 1394 tonnes en 2003. Son exportation augmente de 25% en 2003 par rapport à la moyenne des trois années précédentes. Le letchi est exporté à hauteur de 196 tonnes en 2003. Des efforts également remarquables sur la mangue et le fruit de la passion (respectivement +78% et +114%) bien que les quantités soient faibles par rapport à l'ananas et au letchi (43 tonnes de mangues et 38 tonnes de fruits de la passion en 2003).
Le marché s'annonce donc porteur et aujourd'hui, cinq coopératives agricoles exportent leur savoir-faire.

Perception en métropole

Comment ces fruits sont-ils réellement perçus en métropole? Pour être fixée sur la question, la chambre d'agriculture a chargé en 2004 un bureau d'études métropolitain de réaliser une enquête sur la manière dont les consommateurs de l'Hexagone percevaient les fruits exportés de La Réunion. Selon Guillaume Insa, responsable de la cellule mise en marché et qualité à la chambre d'agriculture, l'enquête révèle que si l'ananas Victoria et le letchi frais sont considérés comme des fruits idéaux, la mangue, en revanche, a moins la côte.
Cette situation a incité la chambre d'agriculture à développer des circuits d'écoulements autres que l'exportation, notamment avec l'augmentation de la production pour le marché local.

Pallier la disparition d'Air Bourbon

En ce qui concerne le fret, la chambre d'agriculture a mis sur pied, il y a deux ans, un comité de pilotage export au sein duquel sont regroupés tous les opérateurs concernés par l'export (les producteurs de fruits, les compagnies aériennes, les transitaires, la chambre de commerce...). Objectif : planifier les exportations et négocier les capacités de tonnages au niveau du transport des fruits pour le mois de décembre, même s'il est difficile d'avoir des garanties au niveau du fret.
Cette année toute la difficulté était de pallier la disparition d'Air Bourbon, qui devait transporter pas moins de 190 tonnes de fruits. Air Austral et Corsair affichant déjà un taux de remplissage de 100%, il n'y avait aucune possibilité d'augmenter le tonnage de fruits. Des négociations ont ainsi été entamées avec Air France avec l'arrivée du nouveau boeing 747-400. "Air France a joué le jeu. Ils ont accepté de prendre 140 tonnes de fruits. Reste à présent à trouver une solution pour les 50 tonnes restantes. La chambre d'agriculture a contacté le ministère de l'outre-mer pour affréter un avion-cargo pendant la semaine de Noël" conclut Guillaume Insa.
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