Bruxelles a annoncé en juillet 2004 une baisse des prix de 37 % pour le sucre européen et la réduction des quotas de production. Des aides compensatoires sont prévus. Mais elles sont plafonnées à hauteur de 60% des pertes de revenus. Le monde agricole et au-delà le monde économiques qui croient profondément au sucre local s'inquiètent. Flash en texte et en images sur cette filière avant la visite dans l'île ce vendredi 16 septembre 2004 d'Hervé Gaymard, ministre de l'agriculture
Le prix du sucre européen (issu de la betterave et de la canne) va baisser et les quotas de production vont être diminué. C'est l'annonce faite le mercredi 14 juillet par Franz Fichsler, commissaire européen à l'agriculture, chargé de la réforme de l'OCM sucre (organisation communautaire de marché).Selon les propositions de la Commission européenne, entre juillet 2005 et 2008, le prix du sucre sera progressivement diminué de 37%. Le prix de la tonne passerait alors de 632 euros à 421 euros. Dans le même temps, le quota de production pour tous les pays de l'Union européenne sera progressivement réduit pour attendre 14,6 millions de tonnes en 2009 contre 17,4 millions de tonnes actuellement. Le quota des DOM sera ramené de 500 000 tonnes à 400 000 tonnes. À noter toutefois que ce quota n'est pas atteint puisque l'ensemble de la production des départements d'outremer tourne annuellement autour de 290 000 tonnes dont environ 190 000 tonnes pour La Réunion.
26 000 hectares
Il n'en demeure pas moins que ces mesures inquiètent fortement la filière canne - sucre locale. Guy Derand, président de la chambre d'agriculture a clairement indiqué "c'est toute la filière et le pouvoir d'achat de milliers de familles de planteurs qui sont menacés". Bruxelles a prévu de compenser financièrement les conséquences de la réforme de l'OCM sucre, mais cette compensation ne couvrira que 60% des pertes de revenus et ne s'appliquera que jusqu'en 2013. Et même si La Réunion comme toutes les autres régions ultrapériphériques (RUP) de l'Union européenne continuera de bénéficier de certaines aides spécifiques, le climat est à la mobilisation unitaire pour défendre ce secteur- clé de l'économie locale. Les planteurs, les industriels et les représentants des conseils régional et général se sont ainsi unis pour réclamer une compensation intégrale de la perte de revenus.
Rappelons que la culture de la canne à La Réunion occupe 26 000 des 37 000 hectares de la surface agricole.
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