Présentation des chiffres de l'INSEE pour le deuxième trimestre 2006

Le chômage sous la barre des 30%

  • Publié le 10 novembre 2006 à 00:00

La bonne santé de l'économie réunionnaise et de son appareil productif a permis au chômage de passer sous la barre symbolique des 30% pour s'établir à 29,1 % au deuxième trimestre de 2006. Les chiffres ont été rendus publics par l'INSEE ce jeudi 9 novembre 2006. Cependant, cette progression encourageante ne permet pas d'absorber totalement la population en âge de travailler qui arrive chaque année dans l'île.

Bonne nouvelle : le chômage est en baisse. L'amélioration de la situation de l'emploi observée au deuxième trimestre de 2005 se confirme un an plus tard. Pour la première fois depuis 1993, le taux de chômage passe en dessous de la barre symbolique des 30%. Avec 93 900 chômeurs enregistrés sur la période, il s'établit à exactement 29,1%, avec 3500 chômeurs de moins qu'il y a douze mois et une baisse de 2,2 points. "On retrouve le contexte des années 1999, 2000 et 2001 quand tous les secteurs de l'économie participaient à la création d'emplois", explique Jean Gaillard, directeur régional de l'INSEE. Cette année, 15 000 emplois ont été créés dont 5 000 dans le secteur marchand, 3 000 dans le secteur non-salarié (chefs d'entreprise) et 7 000 dans le secteur non-marchand (fonctionnaires, emplois aidés, secteur associatif).

Augmentation des contrats aidés

L'emploi salarié marchand a augmenté de 4,4% en un an, signe que les conséquences de l'épidémie de chikungunya sur le secteur touristique ont été compensées par le dynamisme des autres secteurs d'activité. C'est principalement le secteur du bâtiment et des travaux publics et celui des services aux entreprises qui ont tiré l'activité vers le haut. En revanche, le secteur de l'hôtellerie et de la restauration a connu une baisse de ses effectifs de 8%. L'INSEE estime également que la mise en place du plan de cohésion sociale (dit plan Borloo) "s'est traduite par une forte augmentation des nouvelles formules d'emploi aidé en début d'année et plus particulièrement des emplois aidés non marchands" et a été accompagnée par de nombreux contrats signés. De son côté, l'emploi non salarié a augmenté de 8,5%, soit 3 000 emplois supplémentaires. La création record d'entreprises en 2005 explique cette tendance.

Les femmes travaillent plus

Au niveau qualitatif, il apparaît que cette embellie profite essentiellement aux femmes : près de trois quarts des emplois supplémentaires leurs sont attribués. Ce sont les femmes de plus de 30 ans qui ont le plus bénéficié de la création d'emplois. Par ailleurs, même s'il subsiste, l'écart entre le taux de chômage des hommes et des femmes s'est fortement réduit. L'INSEE ne note pas d'augmentation significative de la précarité et souligne le fait que le taux d'emploi des plus de 50 ans ne diminue plus.
Que des bonnes nouvelles ? Oui mais... "La situation observée est à la fois encourageante et nécessaire. Elle n'est pas suffisante pour absorber les 10 à 11 000 personnes de plus de 15 ans en âge de travailler qui arrivent chaque année sur le marché de l'emploi", poursuit Jean Gaillard. En fait, il suffit qu'une des composantes de l'économie faiblisse pour que la création d'emploi devienne insuffisante. En plus, malgré la nette amélioration observée depuis 1999, le taux de chômage reste très important dans l'île. Particulièrement en comparaison avec celui de la métropole qui s'établit à 9,1% mais aussi avec ceux des autres DOM : 21,7% à la Martinique, 25,3% en Guadeloupe et 26,5% en Guyane en 2005.
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