Environnement - Océan

Les tortues marines victimes des déchets plastiques

  • Publié le 7 juin 2011 à 06:00

A l'occasion de la troisième édition des journées de la mer, du 8 au 13 juin 2011, Kélonia, l'observatoire des tortues marines, sensibilise au problème de la pollution marine et son impact sur la vie des tortues. Brosses à dents, capsules de briques de lait, barquettes, sacs plastiques, emballage de barre chocolatée... Tous les ans, Kélonia, récupère des tortues, le ventre plein de déchets plastiques.

En 2009, Kélonia a recueilli 16 tortues amenées le plus souvent par des pêcheurs, tandis qu'elles s'étaient prises accidentellement dans leurs filets. Après étude, il s'est avéré que 90% d'entre-elles avaient ingéré du plastique qui se trouvait coincé dans leur organisme. " Nous pratiquons des autopsies sur les tortues qui décèdent. Nous parvenons à sauver 70% de celles que l'on nous amène: chez elles, nous observons des déchets plastiques dans les excréments ", indique Muriele Douyère, chargée de communication à Kélonia, l'observatoire des tortues marines basé à Saint-Leu.

Les plus touchées sont celles de l'espèce caouanne, qui vivent au large et du coup, sont plus souvent pêchées accidentellement. La photo ci-contre montre ce qui a été trouvé, récemment dans le ventre d'une d'entre-elles. " Les tortues remontent à la surface pour respirer. Elles avalent ce qu'elles croient être de la nourriture mais en fait, elles ingèrent du plastique ", poursuit Muriele Douyère. Jeton de jeu pour enfant, gobelet, couvercle de pot de glace, vieux bidons, barquette.... Ce sont toutes nos ordures qui se retrouvent dans le ventre des tortues de mer.

A la moindre forte pluie, les déchets plastiques abandonnés sur terre sont rejetés dans la mer via les ravines. Très lents à se dégrader, ils constituent une véritable menace pour la survie des tortues marines, des espèces menacées, et pour la vie marine en général.

" A La Réunion, en raison de la taille et du relief de l'île, encore plus vite qu'ailleurs tous les déchets produits à terre risquent de finir en mer sans une gestion adaptée. Et chacun d'entre nous peut agir pour que cette pollution se ralentisse et cesse ", indique encore Muriele Douyère pour Kélonia. Les réflexes sont simples : ne rien jeter dans les ravines, utiliser les poubelles et les filières de traitement des déchets mis à disposition. Même pour préserver la mer.

Moins visible, cette pollution touche tous les océans du globe. En 2008, des scientifiques avaient confirmé l'existence d'une île de déchets fragmentés de la taille de la France dans le Pacifique. Et d'autres plaques de ce type pourraient exister dans d'autres océans. Une étude de l'organisation Greenpeace estime par ailleurs que 80% des tortues marines de la planète ont déjà mangé du plastique. Une ingestion, bien souvent, mortelle.

Marine Veith pour
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