Offre de soins à La Réunion

Peut mieux faire

  • Publié le 11 juin 2008 à 00:00

Flore Thérond-Rivani, Directrice régionale de la DRASS et Pascal Chevalier, Directeur régional de l'Insee ont présenté ce mardi 10 juin 2008 à la préfecture l'ouvrage " Géographie de l'offre de soins à La Réunion ". Ce document fait état d'une présence importante sur le territoire des praticiens libéraux, même si, globalement, ces derniers semblent préférer la côte sous le vent aux autres zones de l'île. Par ailleurs, il note une capacité d'accueil insuffisante et un retard en matière de soins aux personnes âgées et handicapées.

Cet ouvrage, publié conjointement par la direction régionale des affaires sanitaires et sociales et par la direction régionale de l'Insee, dresse un tableau complet de l'offre sanitaire et sociale à La Réunion, prenant en compte aussi bien les établissements sanitaires et sociaux que les praticiens libéraux. Une vingtaine de cartes proposent une localisation fine de chacun des établissements et professionnels à l'intérieur des communes. " On perçoit de manière claire et évidente les zones où les décideurs doivent intervenir en priorité, explique Flore Thérond-Rivani ". Des commentaires rappellent le contexte économique et social de l'île et livrent des informations importantes pour chaque thématique abordée : disciplines et capacités des établissements hospitaliers, accueil des personnes handicapées ou en difficulté, hébergement et services pour les personnes âgées, offre libérale de soins (médecins et auxiliaires de santé).

Les bons points

Au chapitre des bons points, l'ouvrage cite l'excellent équilibre dont jouit la répartition des pharmacies. Respectant un système d'implantation réglementé, elles sont présentes aux quatre coins de l'île, aussi bien dans les hauts que sur le littoral. On compte 3,2 officines pour 10 000 habitants, un taux considéré comme très satisfaisant.
Quant au nombre de praticiens libéraux (médecins généralistes, dentistes, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes et kinés), il est sensiblement supérieur à la moyenne métropolitaine (41 pour 10 000 habitants à La Réunion, contre 40 dans l'hexagone). Petit bémol, les soins se concentrent sur Saint-Denis et toute la côte ouest, certaines contrées de l'Est, du sud sauvage et les Hauts dans leur ensemble souffrant d'un important sous-effectif A noter que dans ce domaine, la Plaine des palmistes est la commune la moins bien dotée du Département.


Les principales défaillances

Parmi les défaillances les plus criantes, l'ouvrage pointe du doigt le retard de notre île en matière d'équipement hospitalier. Si les établissements sont assez bien répartis sur le territoire, la capacité d'accueil en maternité est faible et le nombre de places toutes catégories confondues, en court ou long séjour, reste insuffisant : 0,5 lit pour 1000 habitants contre 2,6 en métropole. L'ouvrage constate également un déficit dans la capacité d'accueil aux handicapés. On compte 0,8 lit en foyer de vie pour 1000 personnes, 1,5 lit en entreprise et service d'aide pour le travail, toujours pour 1000 personnes. Par ailleurs, la majorité des établissements spécialisés est concentrée dans le Nord et le Sud, les autres zones restant sous-équipées au regard de la demande. Même constatation en ce qui concerne l'accueil des personnes âgées. Les établissements qui leur sont dédiés restent en nombre insuffisant et concentrés au Nord ou au Sud. On dénombre 45 lits pour 1000 en hébergement permanent (122 en métropole) et 41 places pour 1000 en structures médicalisées (85 en métropole). A noter que pour les personnes âgées comme pour les personnes handicapées, des plans de rattrapage ont été mis en oeuvre et sont en cours de réalisation.

Pas assez de spécialistes

Dernier problème, le manque de spécialistes dans certaines disciplines - notamment en psychiatrie, gynécologie médicale, stomatologie, ophtalmologie, dermato-vénérologie ou encore rhumatologie - et leur très inégale répartition. En clair, en cas de problème bien spécifique, il faut faire des kilomètres et se rapprocher de Saint-Denis, Saint-Paul, Le Tampon ou Saint-Pierre. Actuellement, les spécialistes sont au nombre de 4,3 pour 10 000 habitants (contre 7 en métropole).
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