Que deviennent les déchets médicaux des Réunionnais, atteints de diabète ? Comment sont-ils recyclés ? Selon Radio Festival, à La Réunion, le flou total demeure autour du traitement de ces déchets, dits d'activités de soins à risques infectieux (DASRI). Chargée de vérifier, où sont collectés, stockés et éliminés ces déchets, l'agence régionale de santé de l'océan Indien (ARS - OI) dit ne pas savoir ce qu'ils deviennent, rapportent nos confrères.Tous les jours, ce sont au moins 320 000 aiguilles et lancettes et 160 000 bandelettes qui sont utilisées par les diabétiques de La Réunion.
À La Réunion, le diabète touche entre 70 000 et 80 000 personnes. Si un tiers d’entre eux s’ignore, les autres suivent un traitement à l’insuline, injectée à l’aide d’aiguilles. Des patients, pour la plupart, en auto-traitement, qui se contrôlent également eux même, quasiment à chaque repas, là encore à l'aide d'aiguilles en métal, montées sur du plastique, et de bandelettes, en plastique. Ce qui correspond à près de 320 000 aiguilles et lancettes et 160 000 bandelettes utilisées par jour.
Selon Radio Festival, si lorsque les injections sont faites par des professionnels, ces DASRI sont récupérés par les professionnels eux même, puis recyclés par des entreprises privées, c’est le flou total pour les patients, souhaitant se débarrasser de ces derniers, une fois usagés.
Interrogée par nos confrères, Maryse Pholséna, diabétologue, reconnaît être "ennuyée". "Nous demandons aux patients de collecter leurs aiguilles pour l’injection d’insuline et leurs lancettes pour faire la glycémie dans des petits conteneurs adaptés, qui sont parfois remis à la pharmacie. Pour ceux, qui n’en ont pas, nous leur conseillons d’accumuler les aiguilles dans des bouteilles minérales. Ces déchets ne peuvent pas être mis dans les poubelles jaunes car ces dernières sont triées manuellement par les employés, qui risqueraient alors de se piquer", explique-t-elle.
En attendant d’autres dispositions, la diabétologue recommande alors de jeter les DASRI "avec les déchets ménagers". "Cela fait plusieurs années que nous sommes confrontés à ce problème et que nous attendons qu’une solution se mette en place. Nous sommes en effet conscients que ce n’est pas du tout satisfaisant", souligne-t-elle.
Si les aiguilles et bandelettes usagées ne devraient pas finir au milieu des ordures ménagères, les pharmaciens assurent, pour leur part, ne pas être en mesure de les récupérer. "Après toute une série de décrets et de lois, une filière de collecte est en train d’être organisée par les industriels et la profession. En attendant, nous n’avons aucune obligation de les collecter tant que cette filière n’est pas définitivement mise en place", a déclaré Frédéric Larosa, vice-président de l'union national des pharmacies de France, à Radio Festival.
Selon lui, à La Réunion, personne ne veut prendre la responsabilité de récupérer ces déchets alors que des solutions existent en métropole. Parmi elles, la mise à disposition de conteneurs dans des déchetteries, dans le cadre des communautés de communes. Des communes qui, estime le pharmacien, "pourraient faire l'effort de mettre cela en place ici en attendant mieux et afin que ces déchets recyclables, mais infectieux, ne soient pas enfouis".
Par ailleurs, chargée de vérifier, où sont collectés, stockés et éliminés ces déchets, l’agence régionale de santé de l’océan Indien (ARS – OI), par le biais de Dominique Maison, responsable du service santé-environnement, a affirmé à Radio Festival, "ne pas pouvoir tracer chaque patient diabétiques pour savoir ce qu’ils en font, dans le sens où ces derniers sont en trop grand nombre". "Il y a lieu de penser que ces déchets ont des destinations très différentes et diverses. Nous vérifions essentiellement les gros producteurs de déchets, à savoir les centres hospitaliers", indique-t-il.
Ce dernier souligne que "c’est aux patients de chercher où déposer ces déchets pour qu'ils soient traités correctement". "Ils peuvent faire appel à des collectivités territoriales, aller auprès des déchetteries les remettre, ou de les confier à un établissement de santé ou un prestataire privé", termine-t-il.
À noter qu'une filière de récupération des DASRI devrait se mettre en place, selon Radio Festival. Toutefois, cette dernière ne devrait être opérationnelle qu'en septembre, voire octobre 2014.
Sachez que les ARS sont assez minables et qu'ils ce déclarent incompétents dans la plupart des domaines de la Santé Publiques. Ils sont aussi nuls et en conflits d'intérêts que la fameuse Affssaps. J'ai très souvent mal à ma France car nombreuses sont les agences créées autours de bon à pas grands choses et voir à rien. Juste bon à recevoir leurs salaires....
Comment qualifier un tel comportement d'irresponsabilité de la part d'organismes public comme l'ARS qui sont payé grâce à l'argent public donc nos impôts.
Ce véritable problème doit trouver un responsable car dans les centres de tri et de valorisations ces DASRI arrivent bien souvent sur le tapis de tri avec tous les accidents que vous n'imaginez même pas souvent suivis d'un protocole lourd pour les personnes piqués (hôpital, surveillance hépatique, VIH, ...). J'espère qu'un agent victime de telle irresponsabilité portera plainte afin que soit enfin mise en place de vrai mécanisme de responsabilité. L'obligation réglementaire revient quand même aux pharmaciens qui ont obligation de récolter ces déchets. Je vous renvoie sur ce lien en page 9 de ce dossier téléchargeable gratuitement.
http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%20918 .
sur lequel on voit bien que ce sont les pharmaciens et les laboratoires de biologie médicales qui sont responsables de la collecte des DASRI perforants produits par les patients en auto-traitement. A quand des vrais personnes compétentes dans ces organismes. Bien sûr que l'union des pharmaciens va rejeter le problème vers l'état, ce qu'ils veulent c'est de vendre les produits comme dans les supermarché, bénéfice et profit sont leurs leitmotivs. Il faut enfin oser l'émancipation locale et flairer tout goyave de France qui représente en réalité un frein au développement de l'île.
Je ne saurais dire si il faut rendre l'ARS-OI responsable de la récupération des déchets (à priori, ce n'est pas leur job) mais que cet organisme "jette le pb avec l'eau du bain" est un peu osé : : prétendre rendre les usagés responsable de l'acheminement de ces déchets potentiellement dangereux alors qu' aucune filière officielle n'est en place est simplement gonflé !
Par contre ce même organisme pourrait peut-être prendre en charge d'informer les patients (imprimé à leur remettre par le pharmacien avec les seringues) sur la dangerosité de ces produits et expliquer la moins mauvaise façon de les éliminer dans la situation actuelle.