Prévention

Étude du comportement des squales : 25 requins juvéniles vont être capturés, marqués et relâchés

  • Publié le 8 avril 2023 à 14:47
  • Actualisé le 8 avril 2023 à 17:18

Entre fin 2023 et fin 2024, 20 requins tigre de moins de 2,5 mètres seront marqués et relâchés pour étudier leur comportement après relâche, indique la préfecture dans un communiqué publié ce samedi 8 avril 2023. Cette opération a été décidée par le conseil d’administration du groupe d’intérêt public (GIP) Centre Sécurité Requin (CSR). Ce marquage et ce suivi ont pour objectif si ces squales capturés et relâchés resteront à proximité des côtes, ou s’ils s’engageront dans une migration océanique

Les squales seront pêchés dans le cadre du programme réunionnais de pêche de prévention du risque requin. Depuis depuis 2011, date de la recrudescence des charges de squales, 30 attaques de requins, dont 11 mortelles, se sont produites. La dernière remonte à 2019, où un surfer expérimenté a perdu la vie à Saint-Leu.

Porté par le centre depuis 2018, le programme de pêche vise à réduire le risque requin pour les usagers de la mer, tout en limitant les impacts sur l’écosystème réunionnais.

Dans ce cadre, il est donc prévu un prélèvement ciblé " animaux potentiellement dangereux présents près des côtes réunionnaises à proximité des zones de pratiques d’activités nautiques exposées à cet aléa" précise le CSR.

Les requins juvéniles tigre, capturés pour cette étude scientifique, auront systématiquement un double marquage. Des marques acoustiques permettront de détecter leur présence proche des côtes "grâce à un réseau de stations acoustiques permettant la détection en temps réel" note le Centre de Sécurité Requin.

Des balises satellitaires (GPS) seront apposées sur les animaux afin de suivre leur mouvement en permanence sur de grandes distances.

"Les requins tigre juvénile de moins de 2,5 mètres capturés après la fin des opérations de marquage seront systématiquement prélevés en attendant les résultats du programme recherche" déclare le CSR

- Base de données -

Cet organisme de prévention du risque squale rappelle qu'il a mis en place "une base de données des interactions humains-requins qui permet de suivre sur le long terme l’évolution du risque requin à La Réunion".

Ces observations ont permis de déterminer que "depuis 1980, sur 56 événements recensés de morsure de requin sur un être humain (ou leur équipement individuel), l’espèce de requin impliquée a pu être déterminée dans 42 cas. Il s’agissait de requins appartenant à l’espèce bouledogue dans 27 cas (64%) et à l’espèce tigre dans seulement 5 cas (12 %), et autres espèces 10 cas (24%)" énumère le CSR

Depuis 1980, 100 % des requins tigre impliqués dans une attaque avec morsure à La Réunion ont des tailles supérieures à 2,5 mètres.

"Le requin tigre est impliqué dans trois attaques mortelles (1989, 1996 et 2011) impliquant toutes des requins d’une taille d’au moins 3 mètres" note le Centre de Sécurité Requin, en rappelant que depuis 2011, "il y a eu une seule attaque mortelle par un requin tigre de plus de 3,5m à Etang-Salé.

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Le CSR indique aussi que dans les programmes de pêche de Carprequins 2 qui ont couvert la période 2014-2016, "les requins juvéniles tigre inférieurs à 2,5 m étaient déjà relâchés".

Le programme Connaissance de l'écologie et de l'Habitat de deux espèces de Requins Côtiers sur la côte ouest de La Réunion (Charc) a également "montré qu'en journée, il y avait une très faible détection des requins tigre proche des côtes (...) Les requins tigre sont principalement capturés à la côte pendant la nuit et quasiment jamais en journée" souligne le CSR

- Pas d'augmentation du risque -

Le Conseil scientifique d’experts du GIP CSR composé d’experts sud-africains et australiens, "qui gèrent le risque requin depuis des décennies, a approuvé de manière unanime la relâche et le marquage de requins tigre juvéniles" affirme le CSR.

En Australie, en Afrique du Sud et au Brésil, "la relâche des tigres a déjà été expérimentée sans augmenter le risque d'attaques" dit encore l'organisme

Depuis 2013, par mesure de prévention, un arrêté préfectoral, régulièrement renouvelé, interdit la baignade et les activités nautiques hors du lagon et des zones protégées.

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