Activités économiques

Saint-Denis : renforcer la dynamique commerciale en centre-ville, un chantier complexe pour la mairie

  • Publié le 11 mars 2025 à 02:59
  • Actualisé le 11 mars 2025 à 13:46

Le carré piéton de Saint-Denis, cœur du commerce en centre-ville, connaît une dynamique contrastée. Entre commerces sédentaires, vendeurs de rue et nouveaux établissements, l'équilibre reste à trouver pour attirer davantage de clients. Malgré l'attractivité commerciale de la zone, plusieurs freins subsistent pour offrir des activités économiques florissantes aux commerçants. Si la mairie tente de développer des politiques, elle n'a pas toutes les cartes en main, notamment en ce qui concerne les commerces qui se créent dans des locaux privés. (Photos: rb/www.imazpress.com)

La diversité des commerces dans l'hyper centre de Saint-Denis est jugée correcte par les commerçants que nous avons interrogés, même si certains regrettent l’absence d'un lieu de convivialité qui rassemblerait large. "Une brasserie-restaurant avec une terrasse donnerait une nouvelle dynamique à la rue piétonne", concède un boutiquier.

Un sujet qui fait débat, certains commerçants s'opposant depuis longtemps à l'installation d'un établissement vendant de l'alcool au sein du carré piéton.

Pour les commerçants sédentaires, le dynamisme de la rue piétonne reste inégal. "La rue est divisée en deux. En bas, c’est vivant, mais en haut, il y a beaucoup moins de passages", confie une commerçante.

- La mairie pas maître en matière d'installation -

De son côté, la mairie ne dispose pas de locaux à louer lui permettant de mieux affiner la stratégie autour des commerces à installer pour dynamiser la zone piétonne. Elle n'a pas de pouvoir direct sur le choix des commerces s’installant dans les locaux privés.

"Nous pouvons seulement intervenir lors de la demande d’ouverture d’établissement recevant du public (ERP), en veillant au respect des normes de sécurité et d’accessibilité", précise Yassine Mangrolia.

Depuis plusieurs années, la mairie de Saint-Denis tente de mener une politique de dynamisation du centre-ville. Yassine Mangrolia, 9ème adjoint en charge du développement touristique et économique, souligne les résultats encourageants de cette stratégie : "Le taux de vacance commerciale est inférieur à 5 %, alors qu’il est généralement de 10 à 15 % en métropole."

Les locaux commerciaux sont en effet rapidement repris : "En 4 à 6 mois après une fermeture, une nouvelle activité s’installe." L’arrivée récente de Gastronomie Pizza, une chaîne de restauration rapide, à proximité de la Poste, illustre cette dynamique.

"C’est la première fois qu’une pizzeria s’installe dans le carré piéton depuis sa création en 1999", note l’élu.

- Des vendeurs de rue à replacer -

Le carré piéton accueille également plusieurs vendeurs de rue. "Nous avons cinq portions qui accueillent des vendeurs de rue, dont certains sont installés depuis 10 à 15 ans", explique l’élu.

Deux vendeurs sont placés devant des locaux fermés depuis très longtemps pour cause de problème de succession familiale. Du côté du petit marché, proche de Leader price, trois commerçants exercent sans convention, soit en toute illégalité, depuis plus de 15 ans.

"Ils sont sur le trottoir, c’est potentiellement dangereux. Nous avons proposé de les transférer sur la place Paul Vergès, juste en face. Une décision doit être prise d’ici fin mars." Sur le boulevard Nehru, deux forains, également installés depuis 15 à 20 ans devant un bâtiment municipal, sont aussi concernés par une régularisation.

- Les éco-box pour plus de sédentarité -

"Nous prévoyons des travaux pour aménager trois boutiques éphémères sur place afin de permettre à ces commerçants de tester leur activité dans un cadre formel."

La mairie mise également sur le développement de ses éco box : 80 sont actuellement en place sur 16 sites, dont 69 en activité. "30 à 40% des éco-box font de la restauration et notamment du snacking", indique l'élu.

"Maintenant on a du recul par quartier, donc pour les 11 appels à projet en cours, on peut mieux cibler la demande. Ces éco-box permettent à des commerçants de tester leur activité à moindre coût", explique Yassine Mangrolia.

- Plus de parkings et des événements ponctuels pour faire le plein -

Les difficultés de stationnement sont également pointées du doigt par les commerçants. Les places de parking en zone orange, à 17 euros les 3 heures, sont jugées dissuasives. "Cela pousse les clients vers les centres commerciaux où le stationnement est gratuit", déplore une commerçante.

Plusieurs, comme elle, souhaitent plus de places, une baisse des tarifs, voire une gratuité l’après-midi. Le manque d’animations est aussi souligné. "Il faudrait organiser des événements thématiques, plusieurs fois par mois pour attirer du monde, comme lors des fêtes des mères ou des pères", suggère un boutiquier.

Si les places de parking restent un problème difficile à résoudre, la mairie assure qu'elle agi pour développer des événements qui permettent aux commerçants d'écouler leurs marchandises. "Pour le premier marché de nuit de l'année au barachois le 1er mars (annulé en raison du cyclone Garance, ndlr), on avait 400 demandes d'installation pour 180 places", annonce Yassine Mangrolia.

"C'est compliqué de trouver un lieu qui permette d'accueillir plus d'exposants, poursuit l'élu. On a également le marché de bancoul, les journées commerciales avec 70 à 80 exposants au mois de mai, la braderie de l'océan qui accueille 50 exposants," conclut le 9ème adjoint à la mairie qui se dit conscience de la demande forte pour ce genre d'événements commerciaux. 

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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6 Commentaires
Josimé
Josimé
3 semaines

Et pendant ce temps, le haut de la rue Maréchal Leclerc est en train de crever. Les élus sont autistes, abrutis ou malhonnêtes ?

Pierre Mascot
Pierre Mascot
3 semaines

Parlons en des écobox : sur bois de nèfles (près du collège et le lycée), un écobox sert de base arrière pour des jeux d'argent. Ils sont nombreux à se retrouver là à toute heure du jour ou de la nuit pour participer à ce casino marron. Ils ont amménagé entre les écobox, dans un petit couloir, une salle pour pouvoir jouer. Ce lieu est très fréquenté et connu des autorités qui sont sensés faire régner l'ordre. Sans compter que le local à poubelle a été transformé en salle de cuisine où joueurs et copains se restaurent après une partie de carte ! Jusqu'à quand la municipalité va ferner les yeux sur ces agissements ?

G.A
G.A
3 semaines

Les places de parking coûtent un bras comme le dit la commerçante dans l'article. Mais ça fait 2 millions de recettes en PV par an selon les chiffres communiqués par la mairie. Elle est pas belle la vie à Saint-Denis !

Paul
Paul
3 semaines

Le centre-ville de Saint-Denis est vieillot et difficilement accessible en voiture. Le carré piéton est obsolète. Le début de la ville depuis Ravate Le Butor est à l'abandon depuis 30 ans. La délinquance s'est installée dans le bas de la rue Maréchal Leclerc. Il y a un trou béant depuis plus de quinze ans qui aurait dû être un pôle océan et qui est devenu un terrain inexploité. La place Verges quant à elle, accueille une délinquance non-cachée. Elle est dangereuse. Les places de parking coûtent hyper chères. Voilà le centre ville à Saint-Denis.

Laëtitia
Laëtitia
3 semaines

La municipalité ferme les yeux sur les ronds de cartes depuis des années. C'est comme ça. Il y en a un très gros juste un mètre derrière la mairie de Ste Clotilde et l'élu ne dit strict rien. Les habitants du quartier ont peur et en ont marre mais ne sont pas entendus. C'est la loi du plus fort.

ZembroKaf
ZembroKaf
3 semaines

Une brasserie "sans alcool" lol !!!
le soir en dehors des rues "restaurants" (pasteur-mc auliffe- la compagnie...) c'est la tristesse !!! pourquoi ne pas prendre un "architecte de lumière" pour égayer cette ville le soir !!! le bas de la rue Leclerc (après le bd océan) ne donne pas envie de s'aventurer "une laideur" !!!