Séquence autour des transports

Saint-Denis : Ericka Bareigts accueille le président de l'Association des maires de France

  • Publié le 2 mai 2024 à 16:20
  • Actualisé le 2 mai 2024 à 18:35

Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, a reçu ce jeudi 2 mai 2024 le président de l'Association des maires de France (AMF), Didier Lisnard. Serge Hoareau, maire de Petite-Ile et président de l'Association des maires de La Réunion (AMDR), était aussi présent. Présentation du téléphérique, visite du jardin du Barachois et du quartier du Bas de la Rivière étaient au programme (Photo sly/www.imazpress.com)

Cette visite a été l'occasion pour Didier Lisnard de découvrir le Papang, qu'il a emprunté de Bois-de-Nèfles jusqu'au Chaudron. "J'étais désireux de voir cette infrastructure. Je suis là pour me nourir d'expériences, mais aussi comprendre la réalisation concrète des choses et comment fluidifier les échanges entre les mairies et les services de l'Etat" a-t-il expliqué.

"J'ai vu un service qui fonctionne particulièrement bien et qui a permis de recréer de la cohésion territoriale et sociale. Une visite qui permet aussi de comprendre l'ingénierie juridique, financière et technique qui accompagne de tels projets pour être utiles à toutes les communes de France" a-t-il souligné.

Un nouveau téléphérique est actuellement en projet avec la Cinor, cette fois-ci à la Montagne. "Nous allons poser la première pierre, je l'espère, l'année prochaine, avec trois étapes. Une première entre Bellepierre et la Vigie, ensuite Vigie-Ruisseau Blanc, et enfin Ruisseau Blanc-Saint-Bernard" a rappelé Ericka Bareigts. "Je pense que lorsque ce téléphérique sera terminé, on agira vraiment sur les embouteillages de la route de la Montagne, qui est une route départementale" a-t-elle souligné.

Concernant d'éventuels transports nocturnes, la question est actuellement en discussion à la Cinor. "C'est une discussion entre la Cinor et les transporteurs. Nous, on exprime le désir de la ville et de la population, et nous souhaitons qu'on puisse aller certains jours jusqu'à 22, 23 heures. Le pannel horaire aujourd'hui, vue l'évolution de l'activité de la ville de Saint-Denis, est beaucoup trop réduit" a affirmé la maire.

- Démissions en série et insécurité -

Autres sujets de discussion : la multiplication des démissions des maires en France, mais aussi l'augmentation de la violence chez les mineurs.

"Il y a en moyenne 41 démissions de maire par mois, c'est deux fois plus que la décennie précédente. Le premier motif de ces démissions, c'est l'exaspération bureaucratique. C'est le fait que pour avancer d'un mètre aujourd'hui, il faut dépenser un kilomètre d'énergie. Les codes se contredisent, on est passé d'un régime de liberté et de responsabilité, à un régime d'autorisation préalable" a détaillé Didier Lisnard.

"Ensuite, il y a une montée de la violence, et le maire c'est un habitant parmi les habitants, donc on est exposé. C'est le plus beau des mandats, on est en communion avec la ville, mais ça devient très difficile. On a fait beaucoup de propositions auprès du gouvernement, on attend désormais qu'un texte de loi soit voté pour permettre de meilleures conditions d’exercice. C'est la démocratie locale qui est en jeu. Malheureusement on a souvent des effets d'annonce" a-t-il souligné.

La montée de la violence chez les jeunes inquiètent par ailleurs, certaines communes ayant récemment décidé d'imposer un couvre-feu aux mineurs. "La sécurité est une responsabilité de l'Etat, c'est lui qui a les compétences régaliennes et judiciaires, nous n'avons pas le droit procéder à des contrôles d'identité" a-t-il rappelé. Cependant, "les mairies essaient d'apporter un maillon dans la chaîne du continuum de la sécurité."

"Il y a un phénomène de société, on est passé de 100.000 à 200.000 mineurs mis en causes c'est 15 dernières années. Des maires estiment donc que le couvre-feu peut être pertinent, c'est leur responsabilité, encore faut-il que les forces de l'ordre appliquent l'arrêté du maire" a-t-il souligné.

Un couvre-feu qui n'est absolument pas à l'ordre du jour pour la commune de Saint-Denis. "Si on arrive au couvre-feu, c'est qu'on a échoué et ce n'est pas le cas, les choses s'améliorent" a estimé Ericka Bareigts. "Les problématiques de violences urbaines interrogent bien sûr, c'est pour cela que nous avons mis en place le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance."

"Travaillons, et puis espérons que nous n'aurons pas a utilisé le couvre-feu" a conclu la maire.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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