7ème art

Festival : "Le temps des femmes" revient dans les cinémas

  • Publié le 19 septembre 2023 à 02:57
  • Actualisé le 19 septembre 2023 à 12:15

Organisé par Ciné festival Océan Indien et l’Union des Femmes Réunionnaises, le festival Le temps des femmes revient du 22 septembre au 1er octobre. Au programme des films courts et longs de fictions et documentaires internationaux, des conférences, des débats. Une 4e édition parrainée cette année par Rocaya (Photo rb/www.imazpress.com)

Une vingtaine de films projetés entre à Lespas Leconte de Lisle de Saint-Paul, le cinéma Casino du Port, l’Alambic de Trois Bassins, l’hôtel Les Aigrettes de Saint-Gilles, le cinéma Cristal de Saint-Benoît, le théâtre les Bambous, la médiathèque Auguste Lacaussade de Saint-André, l’auditorium Harry Payet de Saint-Joseph et enfin le Cinépalmes de Saint-Denis…

C’est tout l’esprit de la 4e édition du festival Le temps des femmes qui aura lieu du 22 septembre au 1er octobre et organisé par Ciné festival Océan Indien et l’Union des Femmes Réunionnaises.

Au programme : des conférences abordant les conditions de la femme dans le monde, des films courts et longs de fiction et des documentaires internationaux. Particularité de cette édition, sa grande décentralisation aux quatre coins de l’île voulue et soutenue par la Région dans sa volonté de démocratiser l’accès à la culture pour tous (https://www.festivaldufilmdefemmes.re)

Au-delà d’apporter un vrai regard sur la situation des femmes dans le monde, ce festival militant et indépendant qui aborde divers sujets sérieux mais aussi plus légers, se veut avant tout de l’aveu de son organisateur Armand Dauphin, un lieu d’échanges et de parole destiné à tous.

"Militer pour une cause certes, mais avec toujours cette volonté populaire très large d’éveiller les consciences sur des sujets qui nous touchent toutes et tous. Car au-delà de l’aspect féminin de l’événement, les hommes sont eux-aussi concernés.  À notre petit niveau, on essaie d’apporter notre petite pierre à l’édifice et dans ce festival, il n’y pas de sujets tabous. Les années précédentes, des débats très forts ont été organisés sur des sujets tels l’endométriose, le SAF avec des témoignages très émouvants… Je suis désireux d’aborder des sujets qui soient très proches de nous ici à La Réunion mais qui ont aussi une résonance mondiale".

Pour cette édition, les projections seront là aussi suivies de débats et conférences abordant des sujets sociétaux comme le scandale du Mediator, le viol et la condition de la femme en Iran et en Afghanistan entre autres… Avec en point d’orgue la conférence intitulée "Le tourisme sexuel à Madagascar" qui dénonce l’exploitation sexuelle de la femme et en particulier celle des enfants.

Conférence en présence de Me Sandratra Rakotobe, avocate au bareau de Madagascar. Cette activiste pour le Droit à l'éducation de l’enfant avec l'association Miaraka France-Suisse, préside également  Wolaw Madagascar Association, un groupement de femmes juristes qui œuvrent pour la promotion du droit à Madagascar et la protection des droits de la femme et des enfants.

Le festival est placé sous le parrainage de Rocaya qui met ses pas dans ceux de Marie-Alice Sinaman et de Yaëlle Trulès qui véhiculent chacune un message positif. "En plus d’être une femme formidable, Rocaya est pour moi un véritable symbole de lutte et d’espoir au regard ce qu’elle a traversé. Son sourire magnifique suffit à donner de l’espoir malgré les moments de souffrance. Continuons de garder espoir et à sourire à la vie".

À noter que toutes les séances sont gratuites à l’exception du Cinépalmes de Saint-Denis où le tarif est fixé à 4 euros.

- Trois questions à Armand Dauphin -

Le festival en est cette année à sa 4e édition. Ti lamp ti lamp, il se fait une place au soleil…

En effet, et ce malgré sa jeunesse. La première édition remonte à 2019, entre-temps, le Covid est venu contrarier nos projets. Mais on continue à avancer petit à petit, et si on peut arriver à hauteur de l’incontournable festival du films de femmes de Créteil qui fait figure de référence en la matière, je serais le plus heureux des hommes. Dans la vie des festivals, il y a la première édition et la troisième et ensuite la septième. Là on en est à la 4e, on a donc passé un premier cap. La progression est certes énorme en terme de programmation, de débats et conférences, mais nous avons souhaité cette année mettre l’accent sur la décentralisation.

Justement, cette programmation aux quatre coins de l’île a pour vocation de toucher le plus grand nombre ?

Cette décentralisation part d’une volonté de notre part mais aussi de la Région qui nous soutient depuis les débuts pour en faire un festival accessible à tout public quels que soient ses revenus, surtout au regard du contexte socio-économique du moment. Et au-delà, c’est surtout un lieu de convivialité. Les échanges et les contacts humains sont extrêmement importants, c’est ce qui fera avancer et évoluer le monde car j’estime que les nouvelles technologies et les addictions aux téléphones portables nous éloignent un peu trop les uns des autres.

Quel est votre regard sur la place de la femme dans le 7e art ?

La femme y a toute sa place qu’elle soit actrice ou réalisatrice. J’estime que le cinéma a un vrai rôle à jouer dans la représentation de la femme qui a longtemps été considérée comme un objet. Aujourd’hui ça change progressivement, mais selon moi, une question essentielle demeure : pourquoi une femme de plus de 40, 50 ou 60 ans n’est pas autant magnifiée qu’un De Niro ou d’un Pacino pour ne citer qu’eux ? On a du mal à accepter la vieillesse de la femme au cinéma et en ce sens Meryl Streep fait figure de vrai modèle, car la vieillesse concerne tout le monde.

La programmation est ici

vw/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

 

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