A la Poudrière ce soir

Nada Surf : inoxydables sur la scène du Sakifo

  • Publié le 3 juin 2023 à 14:07
  • Actualisé le 4 juin 2023 à 07:19

Un véritable privilège que d’avoir Nada Surf à Sakifo ! Le célèbre groupe de rock américain, actuellement en tournée en France, fait escale sur notre caillou. Voilà qui plaira aux amateurs du genre, ce samedi soir 3 juin 2023 même très tard ! À ne surtout pas manquer (photo V.W).

Nada Surf à La Réunion…  Et pourquoi pas une reformation de Sonic Youth ! Nada Surf nous était tombé dessus à la fin des années grunge, un power band aux guitares bien musclées, et Matthew Caw, un chanteur-guitariste, capable avec ses complices, d'évoquer les chœurs des Beach Boys sur des rythmiques inoxydables.

Voix douces, guitare acoustique, breaks électriques millimétrés, l'alliance de ces qualités presque contraires, produit une signature sonore originale, une identité qui, depuis le tubesque "Popular" (1996), puis le volontariste album "Proximity effet" (1998), adoré des amateurs éclairés, ne s'est jamais démentie, en dépit des évolutions internes et des labels, aboutissant en 2002, à l'album "Let Go", considéré comme leur "magnum opus".

Mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là. Nada Surf est certes un power band sophistiqué, mais c'est aussi upde groupe de scène qui adore tourner, et n'a jamais cessé de le faire. Il suffit pour s'en convaincre d'écouler leur "Live in Brussels", voire de s'offrir le plaisir d'assister à un de leurs concerts.
Nada Surf aime beaucoup le public français, comme Placebo d'ailleurs, Matthew Caw et ses potes - aujourd'hui Daniel Lorca (basse métronomique), Ira Elliot (batterie) et Doug Gillard (guitare) - y tournent beaucoup ; en la matière le Sakifo a donc corrigé une injustice grave faite au public rock réunionnais en lui amenant le Nada Surf… quand bien même on ne peut plus surfer à La Réunion.  

Car si Nada Surf, en dépit de son intitulé, ne se limite pas à des comptines de plage, le groupe figure en bonne place de la bande son des "années heureuses", le matin, quand on allait à Roches en famille ou à Trois Bass', la voiture chargée de Morey Boogie, pendant que la cassette balançait Hyperspace, 80 windows, Beautiful day (U2), Smell like a teen spirit (Nirvana)…

Nada Surf génère une musique rayonnante, dynamique, parfois un brin nostalgique, mais pleine "de good vibrations" !

Nada Surf, samedi 3 juin, la Poudrière, à minuit


À quelques heures de se produire sur scène, Matthew Caws et Daniel Lorca se sont laissés à quelques confidences… Extraits.

Bienvenue sous nos latitudes… Une grande première ?

Matthew Caws : Une grande première oui et en plus dans un département d’outre-mer. Notre deuxième pays de l’hémisphère Sud après l’Amérique du Sud. Et nous sommes très heureux d’être là pour aller à la rencontre d’un public que nous ne connaissons pas encore même si on sait qu’on a des fans qui nous attendent de pied ferme.

Daniel Lorca : Je vais rester encore deux semaines de plus à La Réunion pour surfer un peu, faire de la pêche sous-marine car j’ai apporté tout mon matos et bien sûr profiter pour visiter.

Comment définissez-vous votre identité musicale et quels sont les thèmes porteurs de vos compositions en termes de textes ? Parce qu’en France, on davantage sensible à la dimension musicale des groupes anglo-saxons qu’à leurs textes ?

Matthew Caws : Nous définir ? Grande question ! Il y a des éléments de folk, de rock post-punk, harmony côte Ouest, hard-rock new-yorkais, new-wave. Bref, un mélange d’un peu de tout.

Daniel Lorca : En plus de ce que dit Matthew, ce qui nous définit c’est qu’on a toujours pris la liberté de ne pas devenir une caricature de nous-mêmes. Il y a des groupes qui changent beaucoup d’un disque à l’autre mais pas nous. On reste fidèles à nous-mêmes mais avec toujours un œil sur le futur.

Vous êtes actuellement en tournée française… Comment expliquez-vous le succès soutenu que vous avez en France et votre longévité avec plus de 30 ans de carrière derrière vous ?

Matthew Caws : Il y a déjà l’amitié, ça c’est très important. Il y a aussi le fait qu’on s’est toujours sentis appréciés par tous les publics quels qu’ils soient, en France ou ailleurs dans le monde. On ne n’est jamais sentis invisibles. Notre feeling avec le public est un bon feeling, ça nous nourrit, ça aide à durer parce qu’à chaque concert on est dans l’échange. Pour moi être dans un groupe et faire des disques, c’est mon hobby favori !

Daniel Lorca : On est tous fans de musique, on adore être sur scène mais aussi en studios. On a beaucoup de chance d’autant que nous n’avons pas de maison de disques. À chaque fois on prend notre pied et ça c’est tout simplement génial. On est en quelque sorte privilégiés et on s’amuse beaucoup.

La guitare est une caractéristique essentielle de votre son ? Justement, sur lesquelles préférez-vous jouer ?

Matthew Caws : Pendant longtemps j’étais sur une vieille Guibson Les Paul des débuts, j’ai une vieille Télécaster de 1970 que j’ai achetée en 1998 et j’ai 7 guitares acoustiques notamment une Gibson J200 qui est ma favorite.

Daniel Lorca : Ses guitares sont toutes ouf ! Moi c’est l’opposé. J’ai ma basse Fender Précision que ma mère m’a offert en cadeau quand j’avais 15 ans, elle est complètement défoncée ! Même les ingénieurs sur scène n’en reviennent pas que je joue toujours avec et quand une corde casse, je la change d’office ! Et j’ai aussi une basse acoustique aussi.

Un prochain album dans les tuyaux paraît-il ?

Matthew Caws : En effet, la rumeur est très bien fondée ! Il nous reste la partie harmonie à caler, après c’est le mix et enfin la sortie. Mais on ne peut pas donner de date exacte pour le moment. Ça prend du temps.

Daniel Lorca : Ça prend d’autant plus de temps parce qu’il faut faire du vinyle et comme les usines de fabrication avaient fermé, il y a un embouteillage pour en faire en ce moment.

Pour la petite histoire, pourquoi le nom Nada Surf ? Nada en espagnol veut dire Rien…

Matthew Caws : Tout simplement parce que Nada pour nous ça évoque le côté zen. C’est un peu la philosophie qu’on véhicule dans nos chansons. Et Surf parce que c’est une activité très zen aussi.

Daniel Lorca : Au début, je trouvais ce nom horrible (rires). Mais Daniel m’a dit d’imaginer le vide… T’as besoin de rien pour prendre de la vitesse et surfer par-dessus, j’ai donc dit ok vendu !

vw/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

 

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