Sermat - Le médiateur Alix Séry se lâche dans un courrier confidentiel et vise un dirigeant de la CGTR

"C'est kréol comme lui qui baise kréol"

  • Publié le 20 janvier 2014 à 11:35

Alors que la menace de grève plane toujours à la Sermat, la société d'acconiers du Port-Est, Alix Séry fait parler de lui. Le médiateur du conflit, se confie longuement en privé dans un courrier. Le message a été envoyé le samedi 18 janvier 2014 à une quinzaine de chefs d'entreprises, de représentants syndicaux et de personnalités influentes de La Réunion avec comme objet "Conflit du Port (confidentiel)". Dans ce document, le retraité qui a été nommé par le préfet Jean-Luc Marx annonce : "l'ennemi intérieur est bien parmi nous." Sans le nommer, l'ancien directeur du travail vise en termes à peine voilés Danio Ricquebourg, représentant de la fédération Port et Dock de la CGTR : "j'ai dû lui dire que c'est kreol comme lui qui baise kreol".

"Vous avez plus ou moins suivi par presse interposée, les différents commentaires faits sur cette affaire qui s'est terminée par un rapport d'expertise financière et organisationnelle." C'est en ces termes qu'Alix Séry s'adresse à ses destinataires. Le médiateur du conflit de la Sermat considère "la mission accomplie", ajoutant qu'il "appartiendra aux partenaires de construire maintenant seuls dans la durée. Pour rappel, l'homme a été nommé en mai 2013 par le préfet Jean-Luc Marx, alors que les dockers étaient en grève depuis 15 jours. Le travail avait repris quelques jours plus tard, après une médiation entre la direction et les salariés.

Naturellement, si l'ancien directeur du travail s'adresse à ces chefs d'entreprises, ce n'est pas pour se féliciter du travail de médiation accompli. "Si je juge opportun de vous écrire ces lignes, c'est qu'une fois de plus, c'est créole qui "baise" créole (pardonnez moi mesdames) et il faut que cela se sache entre nous : l'ennemi intérieur est bien parmi nous", écrit Alix Séry.

Le médiateur nommé par le préfet estime qu'un "vrai travail de dialogue a été engagé, jusqu'à ce que je sois en désaccord avec le délégué syndical qui valide un compte rendu pour le contester par la suite et se répandre dans la presse sur mon impartialité." Il ajoute que ce représentant des dockers "n'était pas habitué à la contradiction et perdait un peu de son aura" et qu'il avait "tout intérêt à maintenir un statut-quo lui donnant le pouvoir de bloquer régulièrement La Réunion dont il se revendique le défenseur."

Sans le nommer, Alix Séry parle bien entendu de Danio Ricquebourg, secrétaire adjoint de la fédération Port et Dock de la CGTR : "ce grand défenseur des Réunionnais est intervenu à deux reprises auprès d'une goyave (dont la qualité n'est pas en cause) pour tenter de m'interdire l'accès a deux réunions du grand port."

Le médiateur désigné par Jean-Luc Marx ajoute : "la goyave ayant par d'ailleurs dû être l'interface pour que je  rencontre ce délégué syndical, mais pour la Réunion, je m'assois sur mon ego sans complexe." Connu pour rouler en Harley-Davidson, Alix Séry précise : J'ai donc pris ma moto et devant ses troupes, j'ai dû lui dire que c'est kreol comme lui qui baise kreol." "Il est clair que ce n'était pas de nature à améliorer nos rapports. Mais tout a des limites !", commente ensuite le médiateur.

Alix Séry n'oublie pas de s'attaquer aux experts locaux "choisis d'un accord unanime", qui se sont "vendus" à deux reprises, avant de "redevenir fiable" à présentation du rapport final. Ce dernier texte avait été présenté le 23 décembre dernier aux salariés et à la direction, alors que la rumeur d'une nouvelle menace de grève courrait au Port-Est. "Du grand n'importe quoi", analyse le médiateur qui n'oublie pas d'égratiner l'expert du comité d'entreprise : "lui vient de goyavie, coûte plus cher, agresse les patrons et du coup, déstabilise les entreprises et s'est (selon les patrons) imposé via le syndicat dans 30 entreprises locales : donne travail créole dit la CGTR."

"Vous comprendrez que dans ces conditions, j'ai décliné la proposition du préfet qui m'a fait nommer en qualité d'expert dans l'atelier social du grand port toujours d'ailleurs à la demande initiale des parties", confie Alix Séry à ses destinataires. Il note par ailleurs que "le secrétaire général du syndicat s'est lui-même retiré des négociations". Vendredi dernier, Danio Ricquebourg soulignait que les discussion avancent, mais que le syndicat n'exclut pas la grève.

L'occasion d'attaquer une dernière fois le représentant des salariés : "malgré le ton très offensif une nouvelle fois employé ces temps-ci dans la presse, dont il est presque le seul utilisateur, l'AG qu'il a tenu sur le Port n'aurait réuni qu'une vingtaine de personnes. Les salariés prendraient ils conscience de la réalité ?" La conclusion d'Alix Séry est la suivante : "il faut juguler l'ennemi intérieur."

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3 Commentaires
Marmaille974
Marmaille974
11 ans

Il fut arrêter avec la CGT et avec l'ex syndicats en général. Il faut que les Français et en particulier les Réunionnais comprennent que les enfants gâtés cela ne durci qu'un moment. La France n'a plus d'argent pour payer des gens à ne rien faire. Les syndicalistes français actuel sont des fossoyeurs des entreprises. Je suis âgé et ne verrai sans doute pas le déclins de la France et les Francais travailler pour les chinois ou autres.
À bon entendeur salut

Bertrand
Bertrand
11 ans

"L'idéal du syndicalisme est le pillage." (Ludwig von Mises)

rjd
rjd
11 ans

CGT = Cancer Généralisé du Travail ... Coluche !!