C'est quatre fois plus qu'en Métropole

À La Réunion, 20% des adultes sont pauvres

  • Publié le 31 août 2022 à 21:03

A La Réunion, "20% des adultes sont pauvres sans interruption de 2015 à 2018, soit quatre fois plus qu'en France métropolitaine" révèle une étude de l'Insee présentée ce mercredi 31 août 2022. Réalisée dans le cadre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, l'enquête "s''attelle à répondre aux questions concernant le nombre d'adultes confrontés à la pauvreté dans notre département, et quels phénomènes déclenchent une entrée ou sortie de la pauvreté" expose l'Insee. L'étude a été effetuée en partenariat par l'Insee, le Département de La Réunion, la Direction des entreprises, de l'emploi, du travail et des solidarités (Deets) et la Caisse d'allocations familiales (CAF) de La Réunion (Photo photo RB imazpress)

La pauvreté reste très élevée à La Réunion, malgré sa réduction ces dernières années. "Ainsi, de 2015 à 2018, environ 35 % des adultes sont pauvres au sens monétaire, une part près de trois fois plus élevée qu’en France métropolitaine : leur niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté national" souligne l'Insee.

- Six personnes pauvres sur dix le restent plusieurs années -

À La Réunion, parmi les adultes pauvres en 2015, 58 % le restent au moins jusqu’en 2018 ; c’est le cas de 42 % des personnes pauvres en 2015 résidant en France métropolitaine. Au total, parmi les adultes ayant vécu à La Réunion de 2015 à 2018, 20 % sont pauvres sans interruption pendant ces quatre années. Cette pauvreté persistante est quatre fois plus élevée à La Réunion que dans l’Hexagone où elle touche 5 % des adultes.

Dans les Hauts-de- France, région de l’Hexagone la plus proche de La Réunion en termes de prégnance de la pauvreté et de jeunesse de la population, la pauvreté persistante concerne également une part bien moindre de la population (7 %).

Dans notre île, entre 2015 et 2018, près d’un adulte sur deux a été pauvre au moins une fois au cours de ces années, "tandis que les autres n’ont jamais été pauvres au cours de cette période. La situation est bien moins défavorable dans l’Hexagone, où moins d’un adulte sur cinq a été touché par la pauvreté au cours des années 2015 à 2018, comme dans les Hauts-de-France (moins d’un adulte sur quatre)" remarque l'institut de la statistique.

- L"emploi, meilleure protection contre la pauvreté -

À La Réunion, parmi les adultes qui n’ont jamais été pauvres entre 2015 et 2018, 87 % vivaient dans des ménages ayant des revenus d’activité professionnelle en 2015. Cette part est 2 fois moindre parmi les adultes pauvres sans interruption durant ces quatre années (42 %). "La protection que confère l’emploi est encore plus importante à La Réunion qu’ailleurs" indique l'Insee.

Dans l’Hexagone, y compris dans les Hauts-de-France, les adultes durablement pauvres étaient 1,5 fois moins nombreux à travailler en 2015 par rapport à ceux qui n’ont jamais été pauvres au cours des quatre années. Parce qu’ils trouvent plus facilement un emploi, les diplômés sont également moins nombreux parmi les adultes touchés par la pauvreté persistante.

- La pauvreté persistante concerne moins les couples -

Parmi les adultes n’ayant jamais été pauvres entre 2015 et 2018, 64 % vivaient en couple en 2015, une part plus élevée que parmi ceux touchés par une pauvreté persistante (47 %). Avoir deux apports potentiels de ressources au sein d’un ménage limite en effet le risque d’être pauvre.

À l’inverse, la pauvreté durable touche bien plus les femmes à la tête d’une famille monoparentale : elles sont deux fois plus nombreuses parmi les adultes durablement pauvres à La Réunion que parmi ceux non touchés par la pauvreté durant 4 ans (15 % contre 7 %). Dans une moindre mesure, les célibataires sans enfant sont aussi plus souvent confrontés à une pauvreté persistante (17 % contre 12 %).

"Le départ des jeunes du domicile familial est souvent marqué par une phase de pauvreté" remarque l'étude. Parmi les jeunes de 18 à 29 ans devenus autonomes fiscalement entre 2015 et 2018, 45 % sont pauvres à l’issue de leur détachement fiscal du foyer parental, contre 21 % dans l’Hexagone. Cela explique en partie leur départ plus tardif du domicile parental : en 2018, 61 % des jeunes de 16 à 29 ans vivent chez leurs parents à La Réunion contre 47 % dans l’Hexagone

- Chaque année, 6 % des adultes basculent dans la pauvreté -

Basculer dans la pauvreté est plus fréquent à La Réunion qu’ailleurs, esitme l'institut de la statistoqie. D’une année sur l’autre, 6 % des adultes basculent sous le seuil de pauvreté monétaire, contre 4 % en France métropolitaine. "Toutefois, les sorties de la pauvreté sont plus nombreuses (7 %) que les entrées à La Réunion, alors qu’ailleurs, entrées et sorties se compensent. Le taux de pauvreté baisse donc à La Réunion, de 3 points entre 2015 et 2019, pour atteindre 37 % de l’ensemble de la population en 2019 (adultes et enfants confondus)" écrit encore l'Insee

Les changements de situation au regard de la pauvreté interviennent selon deux configurations, pouvant parfois se cumuler : un changement de composition (union, séparation, naissance, décès) impactant le budget partagé par le ménage, ou encore une évolution de l’un des revenus perçus dans le ménage.

À La Réunion comme ailleurs, basculer dans la pauvreté ou en sortir tient principalement à une évolution significative du revenu. Dans huit cas sur dix, les bascules dans la pauvreté sont liées à une baisse de revenu, et les sorties de la pauvreté à une hausse de revenu. Un changement dans la composition du ménage explique les autres cas : par exemple, l’union avec une personne en emploi peut faire sortir un célibataire de la pauvreté.

Par la suite, afin de mesurer l’impact des événements professionnels, on ne tient pas compte des personnes vivant dans un ménage dont le nombre d’adultes a évolué.

- Sortir de la pauvreté grâce à l'emploi -

Les sorties de la pauvreté sont trois fois plus fréquentes lorsque l’on trouve ou retrouve un emploi que parmi l’ensemble de la population réunionnaise adulte. Ainsi, parmi les adultes vivant dans un ménage dont un membre trouve un emploi ou augmente de manière significative son activité professionnelle, 23 % sortent de la pauvreté.

Néanmoins, les emplois peu rémunérés ou à temps partiel ne donnent pas toujours lieu à une hausse suffisante du niveau de vie pour sortir de la pauvreté : 40 % des personnes qui trouvent un emploi restent pauvres.

À l’inverse, le passage au chômage d’un membre du ménage se traduit par une bascule plus fréquente dans la pauvreté qu’au sein de la population adulte réunionnaise (12 % contre 6 %). Ces personnes occupaient auparavant un emploi peu rémunéré, ne leur ouvrant pas droit à des indemnités chômage suffisantes pour rester au-dessus du seuil de pauvreté.

Dans la majorité des cas néanmoins (56 %), la perte d’un emploi ne provoque pas une entrée dans la pauvreté, grâce à la perception d‘allocations chômage suffisamment élevées. À l’inverse, dans 28 % des cas, les personnes étaient pauvres avant même le passage au chômage et le restent à la suite de la baisse de leurs revenus.

Ne bénéficiant pas de l’effet protecteur du couple, les célibataires sont davantage sensibles à la perte ou à la reprise d’un emploi : lors d’un passage au chômage, 21 % des célibataires basculent dans la pauvreté contre 9 % de ceux vivant en couple. Mais lors d’une augmentation significative de l’activité professionnelle, les célibataires, avec ou sans enfant, sortent plus fréquemment de la pauvreté que les personnes en couple (29 % contre 19 %).

Les femmes ne sont pas plus exposées que les hommes à ces événements professionnels : tout autant que les hommes, elles sortent de la pauvreté lors d’une reprise d’emploi ou basculent dans la pauvreté lors d’un passage au chômage.

Ailleurs en France, la reprise ou la perte d’un emploi provoquent les mêmes effets qu’à La Réunion sur les parcours de pauvreté, mais de façon un peu moins marquée. Ainsi, lors d’une augmentation significative de l’activité professionnelle, 17 % des adultes sortent de la pauvreté dans l’Hexagone (6 points de moins qu’à La Réunion), tandis que le passage au chômage s’accompagne d’une bascule dans la pauvreté dans 7 % des cas dans l’Hexagone (5 points de moins qu’à La Réunion).

- Deux fois plus de sorties de la pauvreté à la fin de la vie professionnelle -

La fin de la vie professionnelle, marquée par le passage à la retraite ou au minimum-vieillesse, constitue elle aussi un événement marquant les parcours de pauvreté. Au sein des ménages dont le nombre d’adultes est stable, la fin de la vie professionnelle s’accompagne d’une sortie de la pauvreté dans 15 % des cas, soit deux fois plus souvent que dans la population adulte réunionnaise. À l’inverse, cette transition se traduit rarement par une entrée dans la pauvreté : 3 % contre 6 % en moyenne.

Les sorties de la pauvreté lors de la fin de la vie professionnelle sont deux fois plus importantes à La Réunion que dans l’Hexagone (7 %). En effet, les Réunionnais et Réunionnaises sont nettement plus nombreux que dans l’Hexagone à bénéficier du minimum-vieillesse à l’âge du passage à la retraite : 27 %, soit 7 fois plus que dans l’Hexagone (4 %).

De par des carrières moins rémunérées et plus morcelées que dans l’Hexagone, les pensions réunionnaises sont plus faibles et donc plus souvent complétées, voire remplacées, par l’Aspa. Ainsi, dans 34 % des cas, le passage à l’Aspa d’un membre du ménage se traduit par une sortie de la pauvreté, contre seulement 8 % lors d’un passage à la retraite où sont perçues uniquement des pensions d’un ou plusieurs régimes de retraite.

En effet, pour une personne percevant le revenu de solidarité active (RSA), le passage à l’Aspa peut se traduire par une augmentation de revenu et donc une possibilité de sortir de la pauvreté. Par exemple, pour une personne seule, le RSA s’élève en 2022 à 575 € mensuels contre 916 € pour l’Aspa. Ces montants peuvent être complétés par d’autres allocations comme les aides personnelles au logement ou l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en cas de perte d’autonomie.

- Deux fois plus de sorties de la pauvreté à la fin de la vie professionnelle -

La fin de la vie professionnelle, marquée par le passage à la retraite ou au minimum-vieillesse, constitue elle aussi un événement marquant les parcours de pauvreté. Au sein des ménages dont le nombre d’adultes est stable, la fin de la vie professionnelle s’accompagne d’une sortie de la pauvreté dans 15 % des cas, soit deux fois plus souvent que dans la population adulte réunionnaise. À l’inverse, cette transition se traduit rarement par une entrée dans la pauvreté : 3 % contre 6 % en moyenne.

Les sorties de la pauvreté lors de la fin de la vie professionnelle sont deux fois plus importantes à La Réunion que dans l’Hexagone (7 %). En effet, les Réunionnais et Réunionnaises sont nettement plus nombreux que dans l’Hexagone à bénéficier du minimum-vieillesse à l’âge du passage à la retraite : 27 %, soit 7 fois plus que dans l’Hexagone (4 %). De par des carrières moins rémunérées et plus morcelées que dans l’Hexagone, les pensions réunionnaises sont plus faibles et donc plus souvent complétées, voire remplacées, par l’Aspa. Ainsi, dans 34 % des cas, le passage à l’Aspa d’un membre du ménage se traduit par une sortie de la pauvreté, contre seulement 8 % lors d’un passage à la retraite où sont perçues uniquement des pensions d’un ou plusieurs régimes de retraite.

En effet, pour une personne percevant le revenu de solidarité active (RSA), le passage à l’Aspa peut se traduire par une augmentation de revenu et donc une possibilité de sortir de la pauvreté. Par exemple, pour une personne seule, le RSA s’élève en 2022 à 575 € mensuels contre 916 € pour l’Aspa. Ces montants peuvent être complétés par d’autres allocations comme les aides personnelles au logement ou l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en cas de perte d’autonomie.

Toutefois, la fin de la vie professionnelle n’est qu’en apparence plus favorable aux bénéficiaires de minima sociaux : 35 % sont et restent pauvres malgré l’obtention de l‘Aspa, contre seulement 9 % des nouveaux retraités. Après la fin définitive de l’activité professionnelle, les perspectives d’augmentation des revenus sont fortement limitées. Ainsi à La Réunion, les 65 ans ou plus sont davantage en situation de pauvreté persistante que l’ensemble des adultes, ce qui n’est pas le cas dans l’Hexagone.

- Deux fois plus de bascules dans la pauvreté à l’occasion événements familiaux -

Les événements familiaux constituent eux aussi des moments où les entrées et sorties de la pauvreté sont plus fréquentes. Ainsi, 11 % des naissances, 13 % des séparations et 12 % des veuvages s‘accompagnent d’une bascule dans la pauvreté, soit environ deux fois plus que dans l’ensemble de la population réunionnaise (figure 5). À l’inverse, ces événements familiaux s’accompagnent d’une sortie de pauvreté dans 8 à 9 % des cas, soit un peu plus que pour l’ensemble.

À La Réunion, les naissances s’accompagnent un peu plus souvent d’une entrée dans la pauvreté que dans l’Hexagone : 11 % contre 7 %. En effet, même à revenus inchangés, un ménage accueillant un nouvel enfant peut basculer dans la pauvreté du fait de l’augmentation du nombre de personnes dans le foyer, et des dépenses associées. Les familles monoparentales plus nombreuses sur l’île expliquent en partie cet écart : 10 % des personnes ayant connu une naissance dans leur foyer élèvent seules leurs enfants contre 6 % dans l’Hexagone.

Toutefois, même pour les naissances au sein d’un couple, les bascules dans la pauvreté sont plus nombreuses à La Réunion qu’en France métropolitaine : 9 % contre 6 %. En revanche, les conséquences d’une séparation ou d’un veuvage sont similaires à La Réunion et dans l’Hexagone, avec presque autant de bascules dans la pauvreté.
Deux fois plus de sorties de la pauvreté lors d’une union

Que ce soit par un mariage, un pacs ou une union libre, 12 % des Réunionnais et Réunionnaises se mettant en couple sortent de la pauvreté, contre 7 % dans le cas général, et 8 % dans l’Hexagone. Ces unions permettent plus souvent aux femmes de sortir de la pauvreté l’année de l’union (15 % contre 10 % pour les hommes). Les femmes sont en effet moins souvent en emploi que les hommes, et lorsqu’elles travaillent, elles sont davantage à temps partiel et moins rémunérées [Grangé, 2021].

À l’inverse, les unions peuvent occasionner une bascule dans la pauvreté : c’est le cas pour 9 % des adultes se mettant en couple, et même pour 16 % d’entre eux lorsqu’un enfant naît dans l’année.
 

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Daniel FAIVRE
Daniel FAIVRE
1 an

C'est beaucoup plus de 20% de vrais pauvre 200' ou 400' oui la vrais misère existe mais elle est caché

Didi
Didi
1 an

mais combien de grandes enseignent on tué les petits commercants, combien l augmentation des prix non justifies et des taxes a tout va on ruine les petites pme... personnes ne veut embaucher des pti vieux, ou des pti jeune,.... les jeunes bossent au black, car ils ne trouvent pas de place dans ce qu ils aimeraient faire on les pousse a faire des metiers qui ne leur correspondent pas, parce que leur parents ne sont qu'ouvriers et qu'ils ne sont pas "fils d'untel"... arretez l'hypocrisie, la vie a la reunion fonctionne au pistonnage, et les postes sont souvent pris par ceux qui viennent de l'hexagone.. c est un fait!

titi45
titi45
1 an

Zote la fait une découverte

maloki, depuis son mobile
maloki, depuis son mobile
1 an

Quelle est la définition de pauvre , malgré toutes ces aides qui pleuvent , les réajustements tous les 6 mois des prestations , comment peut on être pauvre . Le critère c'est avoir un écran plat de 2 metres et 1 iPhone , de rouler avec une voiture de moins de 4 ans ' Je n'ai que peu d'espoir de lire la publication de ces lignes comme toujours la censure .

MôvéLang
MôvéLang
1 an

Sur les 20%, combien ne veulent pas travailler 'Combien ne loupent pas un croisière ou un séjour à Paris.Combien ont une télé 123 cm'Combien de SUV 'Combien de primes de Noël 'Combien de trottinettes électroniques, de smartphones à 1300 ' 'Combien de vêtements et chaussures de marque 'Combien n'arrive vraiment pas 'De toutes manières, c'est la fin de l'opulence pour eux aussi, seuls auront encore le droit de se vautrer dedans, ce sont ceux qui bossent, dealent ou volent